"On n'a pas hésité une seconde"

Le recrutement de Paul Bernardoni et Sada Thioub répond t-il aux besoins identifiés ? 

Pascal Dupraz : "Nous avons une liste avec plusieurs postes à renforcer. Dans celle-ci, les postes de Paul et Sada, gardien de but et offensif de couloir droit étaient présents. Leur situation personnelle font d’eux des revanchards. On a préféré opter pour eux plutôt que pour des jeunes joueurs à fort potentiel arrivant en provenance de grands clubs. Leur arrivée est une affaire d’opportunités. À partir du moment où tout le monde a été d’accord, Jean-François Soucasse et Samuel Rustem ont su répondre aux exigences économiques  très rapidement. Ç’a été un vrai travail d’équipe."

Votre arrivée s’est faite rapidement. Avez-vous hésité ou plutôt foncé ?
Sada Thioub : "Ça s’est fait vite effectivement. Dans ma situation, moi qui n’avais pas de temps de jeu à Angers sur cette première partie de saison, je n’ai pas hésité quand l’ASSE m’a contacté. C’est un grand club, historique. Le discours du coach m’a également plu. J’étais emballé par l’idée de rejoindre l’ASSE et de m’y mettre au plus vite."

Paul Bernardoni : "Il y a eu une opportunité et tout s’est fait très rapidement. Avec Angers, on a eu une discussion franche et honnête. J’ai eu le pascal Dupraz, Loïc Perrin au téléphone… Je n’ai pas hésité un seul instant. Tout le monde ici n’a pas envie de voir l’ASSE en deuxième division. L’objectif est très clair : on vient pour maintenir le club. Pour moi, il est inconcevable de voir l’ASSE en Ligue 2. C’est un challenge énorme mais plus que réalisable. Tout est une question d’état d’esprit. J’arrive avec une envie folle."

Comment te sens-tu physiquement Sada ?
Sada Thioub : "Depuis le début de saison, je m’entraîne. C’est sûr que je manque un peu de rythme pour les week-ends mais ça reviendra très vite. Le plus vite possible j’espère. Je suis revanchard, je veux prouver que j’ai le niveau pour jouer en Ligue 1. Un choix a été fait par mon entraîneur à Angers. De mon côté, j’ai toujours voulu prouver qu’il avait tort et j’espère le faire rapidement. Il n’y a que le terrain qui parle."

Paul, comment votre intégration s’est-elle faite parmi la confrérie des gardiens ?
Paul Bernardoni : "Tout s’est très bien passé. J’ai fait les Jeux Olympiques avec Stefan (Bajic), nous nous écrivions régulièrement depuis le début de saison. Avec Etienne (Green), nous ne nous connaissons pas mais tout va bien, nous avons bu un café ensemble hier. À partir du moment où le discours est clair, tout se passe très bien. Le but est que nous travaillions bien ensemble, qu’on s’entende bien, ça nous poussera à tous progresser et à maintenir le club. Que ce soit pour Etienne, Stefan ou moi, le fait que Saint-Étienne reste en Ligue 1 Uber Eats sera la meilleure chose qui puisse nous arriver."

Paul et Sada ont un moral à toute épreuve. 

Coach, les deux joueurs ont déjà connu la lutte pour le maintien, était-ce un critère de recrutement ?
Pascal Dupraz : "Là, ça tombe bien mais ça ne fait pas partie des critères de sélection. C’est plutôt qu’ils connaissent bien le championnat de France, qu’ils aient de l’expérience aux postes qu’on veut renforcer. En aucun cas on leur demande d’avoir connu une situation semblable. Mais ça tombe bien car je considère que l’habitude fait la force. Paul et Sada ont un moral à toute épreuve. L'important, désormais, est de réaliser au plus vite l'osmose."

Est-ce un choix difficile d’intégrer un nouveau gardien titulaire dans une hiérarchie existante ?
Pascal Dupraz : "J’assume cette responsabilité. Le premier des arguments, c’est que le gardien titulaire, Etienne Green, est blessé. C’est pour cela que nous avions coché l’éventualité de recruter un gardien de but. Qu’il soit blessé sous-entend que nous devons être responsables. Paul dispose d’un contrat de seulement cinq mois. Je ne me voyais pas impacter sur la carrière des gardiens en devenir que sont Etienne et Stefan. Ce qui a pesé aussi, c’est l’impact psychologique de la pression populaire sur ces jeunes joueurs. Paul est certainement plus à même de la gérer car il a davantage d’expérience."

Paul, as-tu déjà une analyse sur les manques de ton nouveau club ?
Paul Bernardoni : "J’ai vu pas mal de matches et ça s’est souvent joué à rien. C’est une équipe qui n’est pas à sa place, elle n’est pas loin à chaque fois. Pour avoir joué contre elle, avec un retour dans les dernières minutes, ça montre que le groupe ne lâche rien. Et on n’a pas découvert un groupe abattu, loin de là."

C’est l’ASSE, tous les joueurs de son effectif, qui vont se maintenir ensemble.

Penses-tu qu’une cohésion retrouvée avec les supporters aidera le groupe ?
Paul Bernardoni : "C’est primordial, c’est aussi ça qui nous aidera à nous maintenir. Le noyau de supporters est assez incroyable à Saint-Étienne. Le but c’est qu’on soit tous ensemble et qu’on se batte pour maintenir ce club. Pour être honnête, contre Angers, à 2-1 et quand ça poussait, en tant qu’adversaire, on serrait les dents en ayant hâte que ça se termine. Le but est qu’on retrouve ça et qu’on ne fasse plus qu’un."

Le maintien passera-t-il par de grandes performances de ta part ?
Paul Bernardoni : "Ce n’est pas Paul Bernardoni qui va maintenir l’ASSE. C’est l’ASSE, tous les joueurs de son effectif, qui vont se maintenir ensemble. Le travail défensif, ça ne concerne pas que le gardien de but et ses défenseurs. C’est tous ensemble que nous devons trouver cette force défensive. Si c’est le cas, on y arrivera. Je viens pour faire mon travail, pour ajouter ma pierre à l’édifice et maintenir ce club."

Vous allez tous les deux connaitre votre troisième club en commun. Vous marchez en duo ?
Sada Thioub : "Avec Paul, on se suit depuis un moment. Ce n’est pas un hasard, c’est quelqu’un que j’estime beaucoup. Je suis très heureux de pouvoir encore jouer avec lui. On s’entend très bien ensemble."

Paul Bernardoni : "Sada ? Je ne peux pas le blairer (rires)! C’est effectivement notre troisième club en commun. On se chambre pas mal sur ça. C’est chouette, c’est toujours bien de connaître quelqu’un à son arrivée dans un club même si je connais déjà d'autres membres de l’effectif. Sada peut venir dormir à la maison s’il veut (rires)."