1969 : La passe de trois
Avant de célébrer avec le Peuple Vert ses 90 ans ce samedi lors de la réception du Paris FC (15h), retour sur les grandes dates qui ont marqué l'AS Saint-Étienne.
Pour la troisième fois consécutive, l’ASSE remporte le titre avec un effectif stable et quelques jeunes très prometteurs.
Le début de la saison est marqué par la rumeur Rachid Mekhloufi qui, petit à petit, fait son chemin : à Saint-Étienne, ils sont nombreux à annoncer son départ. Roger Rocher ne souhaite pas le voir partir dans un club concurrent et il évoque avec lui la possibilité d’une reconversion au sein du club s’il décide de mettre un terme à sa carrière professionnelle. Si, le 3 août, Mekhloufi est présent avec les dirigeants, le staff et les joueurs au stade Geoffroy-Guichard, pour un apéritif en guise de premier contact, il a manifestement la tête ailleurs. Il s’est renseigné auprès de Bastia et du Servette Genève entraîné par un certain Jean Snella. Après de multiples tractations, c’est finalement en faveur du club corse, qui vient de monter en première division, qu’il paraphe un contrat de quatre ans.
En réalité, l’arrivée et l’épanouissement de Keita le poussaient insensiblement vers la porte de sortie, et son entente avec Albert Batteux n’étant pas parfaite, l’ASSE s’était résolue depuis un moment à son départ. C’est désormais chose faite en cet été 1968, et ce n’est pas rien tant le meneur de jeu algérien aura marqué de son empreinte la montée en puissance du club.
Record pour Herbin et Batteux
Il est clair que les fulgurants numéros de Keita, dont les longues et fines jambes poussent, détournent, protègent, domptent la balle avec une singulière facilité, représentent un nouveau trésor inestimable pour Saint-Étienne qui, installé dans son fauteuil directorial du football français, n’entend rien céder à l’adversité. Les Girondins de Bordeaux s’affirment comme les concurrents les plus redoutables, grâce en particulier au recrutement du Nantais Jacky Simon et, plus généralement, à leur esprit de compétition. Ce sont eux, d’ailleurs, qui éliminent les Verts en 8es de finale de la Coupe de France. Ils se montreront menaçants jusqu’au terme du Championnat qu’ils boucleront à la deuxième place, à deux points seulement de l’ASSE.
Saint-Étienne, qui n’a pas jugé nécessaire de mener une campagne de recrutement, a misé sur la stabilité de son effectif, sur son tandem d’attaquants Keita-Revelli et sur sa jeune classe, à laquelle Batteux a accordé une confiance totale. Ainsi a-t-il cherché à valoriser plusieurs joueurs comme Camerini (20 ans), Larqué (21 ans), Bereta et Hervé Revelli (22 ans) qui, tous, ont répondu aux attentes de leur entraîneur.
L’ASSE remporte le Championnat de France pour la cinquième fois et inscrit ce titre à son palmarès pour la troisième année consécutive (1957, 1964, 1967, 1968, 1969). Une performance qu’aucun club n’avait encore réalisée. Ce titre est aussi le quatrième de Robert Herbin et le huitième d’Albert Batteux (six avec Reims, dont le premier acquis en 1949 comme joueur). On ne fait pas mieux en France.
> Plus d'anecdotes sur le titre de Champion de France 1969 dans le livre officiel