90 ans, 10 dates Musée des Verts Jeudi 02 Nov. 2023 à 15h45

1974 : Au septième ciel

Présenté par Epi on web

Avant de célébrer avec le Peuple Vert ses 90 ans ce samedi lors de la réception du Paris FC (15h), retour sur les grandes dates qui ont marqué l'AS Saint-Étienne.

Au terme d’une saison magnifique et grâce à l’éclosion d’une nouvelle génération,l’équipe inscrit un septième titre à son palmarès.


Au début de la saison, tout est en place pour le grand bal de la Division 1, avec des participants plus ou moins bien armés. Au contraire de Nice, Marseille, Strasbourg ou Lyon, l’Association Sportive de Saint-Étienne ne figure pas parmi les prétendants au titre de champion de France, que détient le FC Nantes, sacré en 1973. Si le club possède des fondations solides et développe un style immuable même si les hommes changent, il ne paraît pas en mesure de rivaliser avec des concurrents qui se sont tous renforcés. Moins de quatre ans après le départ simultané de cinq de ses joueurs internationaux (Bosquier, Carnus, Revelli, Camerini, Durkovic), il lui faudra du temps, pense-t-on, pour renouer avec ce passé récent où le club remportait quatre titres nationaux consécutifs, de 1967 à 1970.

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Sur la ligne de départ, l’ASSE donc semble en retrait malgré le retour d’Hervé Revelli après son escapade à Nice. Mais ce qui est vrai sur le papier ne trouve pas nécessairement une traduction sur le terrain. La preuve ? Dès la première journée, une tempête s’abat sur le stade Vélodrome où l’Olympique de Marseille, sur sa pelouse, subit la loi d’un adversaire nettement supérieur (0-2). Sur sa lancée, Saint-Étienne enchaîne avec trois victoires consécutives, dont deux (2-3 à Monaco, 4-0 face au Paris FC) lui permettent d’être crédité de deux points supplémentaires en raison de l’instauration d’un système de bonus qui récompense l’équipe qui marque trois buts, victorieuse ou vaincue.


Partie comme elle est, l’équipe de Robert Herbin ne va pour ainsi dire plus quitter la tête du Championnat, chaque pas révélant les vertus de son équilibre et de ses progrès. Certes, plusieurs impondérables viennent parfois la contrarier (blessures de Santini et de Sarramagna, défaillances sportives inattendues et sévères à Angers, Metz et Nice), mais, dans l’ensemble, elle trace son chemin avec ardeur.


Bathenay, le symbole de l'équipe

Symbole de sa réussite ? Le benjamin de l’équipe, le jeune Dominique Bathenay, inconnu des amateurs de football en début de saison. Il remplace Piazza, blessé lors d’un déplacement à Nîmes (10e journée). Mais lorsque le défenseur argentin est rétabli, il met un certain temps à retrouver sa place, tandis que la progression de Bathenay, qui n’a pas encore 20 ans et qui s’installe durablement dans l’équipe, est suivie de près par le sélectionneur de l’équipe de France, Stefan Kovács. Car l’évidence est là : la récolte des jeunes pousses peut être plus précoce quand la conjonction de la bonne terre, de la pluie et du soleil produit ses effets. Formés à la même école et par les mêmes hommes, les jeunes Stéphanois (avec Bathenay, Lopez, Merchadier, Janvion, Synaeghel, Repellini, Rocheteau…) partagent le même goût pour un football dépouillé d’artifices et offrent l’image d’une politique de formation réussie.


Cette réussite est aussi celle de Robert Herbin. À 35 ans, il effectue sa dix-septième saison à Saint-Étienne. Depuis deux ans, il s’est glissé dans la peau de son nouveau personnage, sans difficultés apparentes. Il contribue, à sa place d’entraîneur, à révéler tous ces talents neufs comme un prestidigitateur sort des lapins de son chapeau. Il trouve le ton juste et l’attitude qui convient à leur épanouissement, eux qui sont issus des équipes juniors du club. Seuls le gardien de but Curkovic et le défenseur Piazza, deux chefs de bande recrutés en Yougoslavie et en Argentine, ont échappé au cursus commun.


Ainsi, quatre ans après son dernier succès en Championnat, l’Association Sportive de Saint-Étienne version 1973-1974 décroche-t-elle le septième titre de son histoire et son troisième doublé. Quelque part, on se dit qu’il rappelle furieusement un certain Ajax Amsterdam, parvenu au sommet national, puis européen, avec des jeunes joueurs formés au club comme Keizer, Hulshoff, Haan ou Cruyff… l’équipe inscrit un septième titre à son palmarès.


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