Anderlecht 2–3 ASSE: vous êtes des guerriers !

Bruxelles, sa Grand-Place, son Manneken-Pis et ses grandes artères en pavés, parcourues par un tramway qui pourrait presque descendre de Solaure à l’Hôpital Nord. Bruxelles, ville cosmopolite aux origines wallonnes et flamandes, accueillait l’ASSE pour le dernier match du groupe C d’UEFA Europa League. Après avoir passé sans encombre les deux tours de qualifications, les Stéphanois ont su s’extraire de la phase de poules dès la 5e journée, et ce pour la deuxième fois de suite. Une performance d’ensemble à souligner, à l’heure où les parcours européens des clubs français sont souvent compliqués. Alors, pour rajouter encore un peu de paillettes à ces résultats brillants, les Verts sont allés renverser Anderlecht sur sa pelouse, s’offrant la première place du groupe C. Un authentique exploit, comme seule la coupe d’Europe à la sauce stéphanoise peut offrir.

Pour affronter Anderlecht, leader du groupe, Christophe Galtier optait pour un onze de départ avec beaucoup de fraîcheur. L’entraîneur stéphanois tentait le pari d’une défense centrale à trois, avec « KTC », Léo Lacroix et Florentin Pogba ; accompagnés de Kévin Malcuit et Pierre-Yves Polomat sur les ailes. Au milieu de terrain, Henri Saivet et Bryan Dabo étaient associés à la récupération. Aux avant-postes, le jeune Arnaud Nordin fêtait sa première titularisation en Europe. Il menait l’attaque stéphanoise en compagnie d’Alexander Söderlund et Kévin Monnet-Paquet.

Malgré le mauve qui s’imposait dans les tribunes du stade Constant Vandeck Stock, les Verts vivaient une première mi-temps noire. En dix minutes, de la vingtième jusqu’à la demi-heure de jeu, les Stéphanois encaissaient deux buts coup sur coup, anéantissant les intentions avec lesquelles ils avaient démarrées la rencontre. Chipciu, sur un long centre de la gauche vers la droite, trompait Stéphane Ruffier d’un tir exécuté en taclant (Anderlecht 1-0 ASSE, 21e). Puis Stanciu, l’un des meilleurs Bruxellois sur la pelouse, réussissait un tir croisé gagnant du pied gauche qui rentrait dans les buts stéphanois avec l’aide du poteau (Anderlecht 2-0 ASSE, 31e). En deux poussées de son bloc équipe, Anderlecht avait fait la différence.

Pourtant, le début de rencontre avait laissé entrevoir du mieux chez les hommes de Christophe Galtier, placés dans un 3-5-2 permettant aux latéraux d’apporter le surnombre en phase offensive. Mais, Malcuit ne cadrait pas sa reprise du coup de pied (2e). Les multiples échanges entre Polomat et Monnet-Paquet n’offraient pas d’occasions franches aux Verts, même si « KMP » s’offrait un joli petit pont sur Dendocker (38e). A l’image d’Alexander Söderlund, qui se croyait -à tort- hors jeu sur un bon ballon face à Roef (17e), ou de Kévin Théophile-Catherine, dont la remise de la tête dans la surface ne trouvait pas preneur (44e), les Verts jouaient à contretemps.

Un doublé d'Alexander Söderlund et un but de KMP prpulsent les Verts en tête du groupe C

On craignait même le pire quand le penalty d’Henri Saivet heurtait la transversale puis le dos de Roef sans franchir la ligne (54e). On redoutait un troisième but adverse sur une frappe de l’extérieur de Stanciu, bien détournée par Stéphane Ruffier (57e). Oui mais voilà, impossible n’est pas Stéphanois ! Même loin du Forez. Douze minutes folles voyaient les Verts marquer trois buts, glaçant encore un peu plus le Parc Astrid, déjà plongé dans le froid de décembre. Comme à Mayence, où il avait offert le but de l’égalisation à Robert Beric (1-1), Alexander Söderlund tutoyait les cieux pour convertir le centre de Kévin Malcuit (Anderlecht 2-1 ASSE, 62e). C’est encore le géant norvégien qui surgissait au bon moment, sur un centre de Romain Hamouma, entré en jeu quelques minutes plus tôt. La pointe de la chaussure du numéro 23 suffisait, aidée par une barre transversale soudain plus clémente (Anderlecht 2-2 ASSE, 67e). Le suspens, évanoui à  la demi-heure de jeu, renaissait en un claquement de doigts.

Les Verts se mettaient alors à rêver, eux qui devaient s’imposer pour décrocher la première place et coiffer Anderlecht sur le poteau. Romain Hamouma sortait un nouveau bon centre de sa botte secrète, que Roef tentait de sortir mais remettait finalement à Kévin Monnet-Paquet, qui ne loupait pas l’aubaine (Anderlecht 2-3 ASSE, 74e). « KMP » avait même la balle du 4-2 (81e), tout comme Bryan Dabo (89e). L’euphorie stéphanoise se prolongeait ensuite face au kop stéphanois, une nouvelle fois bien garni. Le « Oh, Saint-Etienne », désormais viral, s’entendait dans la nuit bruxelloise. Premiers de leur groupe, ces Verts-là, invaincus en Europe cette saison, peuvent se targuer d’avoir écrit un nouveau chapitre dans la riche histoire européenne de l’ASSE. Déjà présents en février dernier en 16e de finale, Christophe Galtier et ses hommes feront de même en 2017. Avec un statut renforcé. Bravo !!!

UEFA Europa League
6e journée – Groupe C
Au Stade Constant Vanden Stock de Bruxelles (Belgique)
RSC Anderlecht 2–3 ASSE
Mi-temps : 2-0
Arbitre : Istvan Kovacs (ROU)
Buts : Chipciu (21e), Stanciu (31e) pour Anderlecht ; Söderlund (62e, 67e), Monnet-Paquet (74e) pour l’ASSE
Avertissements : Vancamp (53e), Hanni (87e), Teodroczyk (87e), Sowah (90e)) pour Anderlecht; Tannane (90e)
RSC Anderlecht : Roef – Obradovic, Nuytinck, Spajic, Sowah – Dendocker (C), Badji, Stanciu – Acheampong (puis Hanni, 66e), Vancamp (puis Teodorczyk, 60e), Chipciu (puis Najar, 60e). Entraîneur : René Weiler.
ASSE : Ruffier (C) – Polomat, Théophile-Catherine, Pogba, Lacroix, Malcuit – Dabo, Saivet (puis Pajot, 63e), Monnet-Paquet, Söderlund (puis Tannane, 76e), Nordin (puis Hamouma, 63e). Entraîneur : Christophe Galtier