Anthony Briançon : un minot, meneur dans l'âme
Tout minot déjà, Anthony Briançon, de son propre aveu, était "un hyper actif". Mû par un besoin irrépressible de se dépenser sans compter, une inextinguible soif de découverte qu'il peinait à étancher. La pratique sportive, sous toutes ses formes, ses expressions, le boostait. À bonne école avec un père, judoka international (Thierry Briançon, membre du prisé Bataillon de Joinville, fut sacré champion du monde militaires), il effectua ses classes, ballon au pied, à la MJC Avignon. Souvenirs, souvenirs...
Lorsqu'il se retourne sur son passé, Anthony Briançon a les yeux qui brillent. Un large et éclatant sourire barre son visage. Ses premiers pas, il en parle avec émotion. Avec bienveillance. Le mot est lâché. Il reviendra à l'envi dans son propos. Non feint, d'une grande sincérité. "Si j'en suis là aujourd'hui, je le dois à toutes ces personnes qui œuvrent dans l'ombre, ces parents qui s'impliquent, ces éducateurs qui font montre de patience, ces bénévoles qui, avec bienveillance et un évident désintéressement, s'investissent et nous permettent de poursuivre notre rêve. Tous, chacun à leur niveau, m'ont beaucoup apporté, Je leur en suis reconnaissant. Infiniment."
Nicolas Malaterre : "Sa petite taille l'a desservi"
L'un d'entre-eux a joué un rôle sans doute déterminant dans sa progression et la carrière pro qu'il a embrassée voici dix ans. Nicolas Malaterre, "fan des Verts depuis tout gamin", le connaît ainsi sur le bout des crampons. "Je l'ai entraîné deux saisons durant en U13 à la MJC Avignon, le club-référence de la région d'où est sorti notamment un certain Laurent Paganelli. Anthony a tardé à pousser. Il était petit, ce qui a sans doute refroidi pas mal de clubs. Je pense notamment à Auxerre, Montpellier ou Rennes. Cela me faisait mal au cœur car, techniquement et déjà tactiquement, il avait pourtant énormément de qualités. C'était d'ailleurs mon numéro 10, un leader, un meneur qui fédérait et montrait l'exemple. Mais je crois avoir toujours su qu'il reculerait et finirait derrière. C'était un minot que les coaches adoraient : simple, toujours souriant, enthousiaste, plein de vie, parfaitement éduqué par des parents formidables. Il n'a pas changé d'ailleurs. Il est resté le même : adorable, abordable, n'oubliant pas d'où il vient. Il a toujours sa bonne bouille. C'est bien simple : je n'ai jamais entendu quiconque émettre des réserves à son égard."
Et le coach vauclusien de se souvenir de "ces dizaines de recruteurs venus superviser ce gamin au-dessus du lot, qui sentait le jeu. Il avait une autre énorme qualité : sa détermination. En dépit de sa taille modeste, il n'était pas rebuté par les duels. S'il lui arrivait parfois de reculer, il n'hésitait pas à retourner au combat. Il était déjà comme ça, gamin : il avait horreur de la défaite. Il ne supportait pas de perdre, y compris lors des séances, dans des petits jeux. Il a conservé cette grinta. Pas étonnant dès lors qu'il soit devenu l'idole des Costières. Les supporters du Nîmes Olympique, qui aiment les joueurs qui ne renoncent jamais, ne lui en veulent d'ailleurs pas d'avoir signé à Sainté et louent ses vertus de guerrier."
"Il a mis tout le monde d'accord"
Celles qui lui avaient valu, "après une entame de saison insuffisante, de bluffer le scout de l'OM. Avant le match, je lui ai mis un petit coup de pression. Je lui ai dit qu'il y avait du beau linge dans les gradins, venu tout spécialement pour lui. Vingt minutes après le coup d'envoi, nous menions 2-0. Deux buts inscrits par Antho ! Il avait mis tout le monde d'accord", se remémore Nicolas Malaterre qui peut légitimement s'enorgueillir d'avoir également guidé les premiers pas de futurs pensionnaires de l'élite : l'ex-Angevin Thomas Mangani, le néo-Olympien Samuel Gigot, Maxime Blanc formé à l'OL et le grand pote d'Antho : le Nîmois Gaëtan Paquiez désormais Grenoblois.
Des gagneurs dans l'âme, eux aussi. "À la belote ou à la pétanque, Antho veut l'emporter ! Un vrai boute-en-train toujours prompt à plaisanter, à chambrer ", s'amuse à rappeler Nicolas Malaterre, premier supporter du nouveau défenseur stéphanois. "Il est ravi d'avoir rejoint ce club hors norme. Il ne tardera pas à être le chouchou de Geoffroy-Guichard." Qui appréciera, à n'en pas douter, la grinta et l'engagement de tous les instants de cet hyper actif au grand cœur.