C'était le 2 juin 1981...
Il y a très exactement 40 ans, l'AS Saint-Étienne remportait son 10e titre de champion de France en dominant Bordeaux (2-1) grâce à un doublé de Michel Platini.
En ce mardi 2 juin de l'an de grâce 1981, une étoile est née. Une étoile bleu, blanc, rouge. De sueur et de talent mêlés. D'altruisme viscéral et de technique finement ciselée.
Quarante années se sont écoulées mais le souvenir de ce moment de félicité et de fierté perdure. Et résonne encore dans le cœur du Peuple Vert. Fatalement, cette soirée serait marquée par l'empreinte indélébile d'une authentique star, Michel Platini, un joueur hors norme. Capable à chaque instant d'inverser le cours d'un match, le destin d'une équipe, le sens de l'histoire. Un numéro 10 à l'ancienne, un romantique absolu, de ceux dont on a la nostalgie. Tour à tour bâtisseur et architecte, maestro et premier violon d'une symphonie d'un bonheur inouï.
En ces temps-là que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître, les Verts étaient les plus forts. Évidemment, tant ils survolaient les débats. Le Chaudron bouillonnait de plaisir, mesurait la portée de l'exploit, ne considérait pas un dixième titre comme une simple ligne de plus sur un palmarès déjà XXL. Comme une évidence, une formalité, le minimum syndical. À Sainté, on ne galvaude pas. L'humilité chevillée au corps, on a toujours répugné à faire la fine bouche. Aujourd'hui comme hier.
Michel Platini, ce soir-là donc, éclaboussa de toute sa classe cette ultime levée de la saison 1980-1981. Une frappe croisée en pivot décochée du pied gauche à hauteur du point de penalty lui valut de tromper la vigilance de Christian Delachet, le portier girondin et de déflorer le tableau d'affichage. Dans la foulée, le futur triple Ballon d'Or, toujours prompt à flairer les bons coups, doubla la mise d'une tête au second poteau. À la pause, l'ASSE de Monsieur Robert Herbin filait vers son dixième titre, dominant le Bordeaux d'Aimé Jacquet, une autre légende verte d'autant que Nantes éprouvait les pires difficultés à se défaire au stade Marcel-Saupin des crocodiles nîmois.
Et ce n'est certes pas la réduction du score, dans les dix dernières minutes, signée Bernard Lacombe, glissant le ballon hors de portée de Jean Castaneda, qui relancera Trésor, Rohr, Girard et consorts et privera les hommes du président Roger Rocher de conquérir un nouveau trophée. Un dixième titre de Champion de France pour la "der" en Vert de Jacques Santini en championnat. Une ASSE au zénith. Et une étoile brillant au firmament. À jamais la première. Unique. Magique.
Quarante années n'y auront rien changé. A star is born, ce mardi 2 juin 1981 !
La victoire du sacre |
ASSE 2-1 Bordeaux Mi-temps: 2-0 Spectateurs: 22.775 Arbitre: M. Di Bernardo Buts: Platini (25e, 41e) pour l'ASSE; Lacombe (80e) pour Bordeaux ASSE: Castaneda - Battiston, Gardon, Lopez (cap), Janvion - Zanon, Santini, Platini - Rep, Roussey, Bellus. Entraîneur: Robert Herbin. Bordeaux: Delachet - Rohr, Eyquem, Trésor, Bracci - Thouvenel, Girard, Fernandez, Van Straelen - Soler (puis Sanz, 71e), Lacombe. Entraîneur: Aimé Jacquet. |