Chapeau, Étienne Mendy !
Le démarrage avait été poussif, les revers nombreux - huit en l'occurrence - avant cette 18e journée d'un exercice décidément mal engagé en dépit d'un effectif de qualité et riche de fortes individualités à l'instar de Lubo Moravcik, Sylvain Kastendeuch; Jean-Pierre Cyprien et autres John Sivebaek. Sans oublier un certain Rob Witschge, vainqueur, trois ans auparavant, de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupes avec l'Ajax d'Amsterdam de Johan Cruyff aux dépens du Lokomotive Leipzig. Bien que buteur au Parc des Princes (4-2), le Néerlandais, tardant cependant à exprimer pleinement son talent, débutera sur le banc cette rencontre déjà importante face aux Finistériens.
Comptant parmi les bonnes surprises de cette première partie de saison, les Brestois et notamment Bernard Lama dans les cages bretonnes, voleront en éclats sous les coups de boutoir d'une formation stéphanoise tancée après son voyage à vide dans la capitale (4-2). Sur un terrain gelé, la réaction d'orgueil des Foréziens aura raison d'un onze visiteur emporté tel un fétu de paille. À la baguette, Lubomir Moravcik, génial meneur de jeu, qui inscrira là son premier en Vert, donnera le ton de cette rencontre à sens unique marquée, entre autres, par un triplé signé Étienne Mendy et une chevauchée fantastique, sorte de cocktail détonant de puissance et de technique, de Jean-Pierre Cyprien qu'Osvaldo Piazza, himself, n'aurait pas reniée. "Nous avons répondu sur le terrain aux critiques dont nous avions été l'objet après notre défaite face au PSG. Nous sommes sur la bonne voie, demeurant sur quatre succès en sept matchs", confiera, sans en rajouter, Sylvain Kastendeuch.
David Ginola, bien qu'ayant sauvé l'honneur pour les visiteurs, affichera, pour sa part, la mine des mauvais jours. "Nous devons tous nous remettre en question." "Nous voilà redescendus sur Terre... C'est une bonne leçon. À méditer. Plus que jamais, nous devons nous réfugier dans le travail", cinglera, dépité et lucide, le coach brestois, Slavo MusIin dans les colonnes de "La Tribune". Quant à Rob Witschge, il regagnera les vestiaires avant même que le coup de sifflet final ne soit donné. Une attitude que ne goûtera guère, fort légitimement, Christian Sarramagna. Une semaine plus tard, l'entraîneur forézien mettra l'attaquant batave à la disposition de la... réserve en déplacement à Joué-lès-Tours ! Preuve que l'institution, en toutes circonstances, doit prévaloir sur les intérêts personnels.
2 décembre 1990
À Saint-Étienne (stade Geoffroy-Guichard), AS Saint-Étienne bat Brest Armorique FC : 6-1 (3-0).
Arbitre : Michel Salon; 11 052 spectateurs.
Buts pour Saint-Étienne : Moravcik (13e), E. Mendy (35e, 49e, 72e), Tibeuf (44e), Cyprien (88e).
But pour Brest : Ginola (59e).
Avertissements à Brest : David (34e), Robin (36e), Van Herpen (49e), Bouquet (61e).
Expulsion à Brest : Robin (78e).
ASSE : Ceccarelli - Sivebaek, Kastendeuch, Cyprien, Deguerville - , Laurey, Pouliquen, Moravcik (Lambert, 67e), Gros - Tibeuf(cap.), E. Mendy. Entraîneur : Christian Sarramagna.
Brest : Lama - Pierre, David, Van Herpen (Ferrer, 51e), Robin - M. Milojevic (cap.), Martins, Bouquet, G. Milojevic - Salaün, Ginola (Guivarch, 58e). Entraîneur : Slavo Muslin.