Christian Lopez, entre stoppeur et libéro
Christian Lopez a passé la quasi totalité des années 70 à défendre le maillot Vert. Incontournable libéro de l'équipe finaliste de la Coupe d'Europe des Clubs Champions en 1976, il totalise 453 matches avec l'ASSE.
Le coach qui vous a le plus marqué ?
Robert Herbin, bien sûr. Novateur, il a permis à l’ASSE d’être sur le devant de lascène. C’était un coach d’une grande rigueur. Nous étions toujours à 100% lors des séances, à 120-150% lors des matches. Il insistait particulièrement sur la préparation athlétique et avait une parfaite connaissance de nos rivaux. Lorsqu’il a pris les rênes de l’équipe en 1972, il a impulsé un souffle nouveau.
Le partenaire qui vous a le plus bluffé ?
Il y en a eu deux : Michel Platini et bien évidemment Jean-Michel Larqué. Il était notre tête pensante sur et en dehors du terrain. Quand on était dans la m…, on lui donnait le ballon et il trouvait la solution. C’était notre patron. Particulièrement respecté. Aujourd’hui encore, il nous arrive – nous, les anciensVerts - de lui demander conseil.
L’adversaire qui vous a donné le plus de fil à retordre ?
Évoluant au poste de libero, je n’étais pas au contact direct des attaquants. Mais il m’est arrivé de jouer stoppeur. J’ai dû me coltiner des footballeurs de très grande qualité et volontiers truqueurs. Je pense à Skoblar, Halilhodzicet à Bjekovic. J’étais jeune et je manquais d’expérience face à ces techniciens roublards. Bernard Lacombe, lui aussi, était très malin et dur à museler.
Un geste acrobatique de Christian Lopez, lors de la finale de Coupe d'Europe en 1976 face au Bayern Munich.
Le joueur le plus fêtard ?
Je pense à Jean-François Larios et à Félix Lacuesta. Ils étaient inséparables et avaient l’insouciance de la jeunesse. Ils n’avaient peurde rien. L’un arrivait du PaysBasque, l’autre du Sud-Ouest, des régions où on aime faire la fête. Ils avaient le coffre, de grosses facultés athlétiques et un énorme talent leur permettant d’enchaîner une sortie en boîte et le lendemain d’être performants sur le terrain.
Les joueurs que vous avez perdus de vue et que vous aimeriez revoir ?
Guy Soulier, un milieu de terrain et Régis Gattefait, un numéro 10. Je les avais connus au service militaire au Bataillon de Joinville puis nous avions évolué ensemble en CFA à Sainté. Ils n’ont pas percé en raison, entre autres, d’une forte concurrence. Régis est reparti chez lui à Poitiers. Et je n’ai plus de nouvelles de Guy.
Le match le plus dingue ?
Il y a Split bien sûr (victoire 5-1 après un revers, 4-1) mais je reste marqué par notre succès face à Kiev (victoire 3-0 après un échec, 2-0). Ce match m’a conforté dans l’idée qu’il ne faut jamais rien lâcher pour ne pas nourrir de regrets. Renoncer, c’est marqué interdit. Lorsque Blokhine m’élimine et s’en va défier Ivan (Curkovic), je me devais de tenter ce sauvetage. J’ai eu de la réussite. La suite, vous la connaissez…