Christophe Galtier: «Avec nos moyens, c'est exceptionnel»

Le match face à Bastia est-il le plus compliqué des quatre qu’il vous reste à jouer ?
On a souvent tendance à dire qu’un déplacement à Bastia signifie que le contexte sera chaud, excitant et bouillant. Il y aura de la ferveur, un public présent pour soutenir son équipe, surtout que Bastia est proche du maintien après sa victoire à Evian, mais je trouve que l’on en fait beaucoup autour ce cela. Il y a le contexte du match, et ce que nous voulons aller chercher là-bas par rapport à nos ambitions de fin de saison. Jouer à Bastia, c’est toujours excitant.

Est-ce un déplacement particulier également sur le plan personnel ?
L’Ile de Beauté, c’est l’Ile de Beauté. J’y ai vécu deux saisons excitantes (NDLR: entraîneur adjoint de 2002 à 2004). Je partage beaucoup de valeurs avec le peuple corse. Cette saison, j’ai exprimé mon soutien à Ghislain (Printant) parce que j’étais, et reste, convaincu que j’avais raison. Nous jouerons avec le souvenir de cette catastrophe à Furiani. Pour avoir vécu là-bas, je sais ce que représente la date du 5 mai en Corse.

Regardez-vous le calendrier de vos concurrents ?
Non. Je ne connais ni le calendrier de Monaco, ni celui de Marseille, ni celui de Bordeaux. C’est une volonté de rester concentré sur notre tâche et ne pas attendre le faux pas d’une autre équipe. Ce qui est sûr, c’est que nous devons encore gagner des matches pour être européens. Nous verrons bien ensuite ce que feront nos concurrents. Notre victoire arrachée face à Montpellier la semaine dernière alors que d’autres équipes ont eu des contre-performances était importante. Mais la saison ne s’arrête pas à ce match-là.

Vous attendez-vous à ce que toutes les rencontres restantes soit aussi difficiles à remporter ?
Les matches de fin de saison sont toujours difficiles. Nous avons été bousculés contre Montpellier en première période. Nous avons été plus que secoués lors des trente premières minutes du derby. Il y a des raisons, nous avons analysé cela. Nous n’avons pas le droit de donner autant d’opportunités de buts à nos adversaires dans nos premières mi-temps. Au regard des absences de certains cadres et de la longueur de notre saison, il faut que l’on concède moins d’occasions. Nous nous battons avec nos armes. Certains grands donneurs de leçons diront que Saint-Etienne ne produit pas de jeu. Nous avons marqué  42 buts, avec nos moyens, il n’y en a pas beaucoup qui en ont marqué davantage. Certains de nos concurrents ont très peu joué et ceux qui ont disputé 50 matches ne sont plus dans la course.

Après avoir fait gagner des places au classement chaque saison à l’équipe, est-ce que cette 3e place vous tient à cœur ?
Si nous terminons 3e, cela embêtera pas mal de personnes car nous ne sommes pas la meilleure équipe du championnat, ni qui joue le mieux, ni celle qui marque le plus de buts. Finir 3e, ce serait rigolo, très sympathique. Après 53 matches, ce serait également un réel exploit quand on connaît notre budget, notre parcours et que l’on sait d’où l’on vient. Il y a, devant nous au classement, un adversaire de taille, un club de grand standing, avec un vécu européen. Mais, même si Monaco nous paraît supérieur compte tenu de sa surface financière et de son effectif, nous sommes très proches : Monaco ala meilleure défense, nous avons la deuxième. Ils ont marqué 43 buts, nous, 42. Derrière, il y a Marseille, qui, j’en suis sûr, va finir la saison avec un autre visage que celui affiché actuellement. Bordeaux est également en embuscade.

Selon vous, le mérite rentre-t-il en compte pour terminer sur le podium ?
A l’heure où nous parlons, Monaco mérite certainement sa 3e place. Marseille, avec un nombre de buts marqués incroyable et une qualité de jeu parfois exprimée, le mériterait également. Nous sommes réalistes mais aussi conscients de nos moyens et de notre état de forme. Serait-il mieux pour le football français que Monaco ou Marseille finisse 3e ? Au regard du moyens des uns et des autres, oui. Mais, si nous avons la possibilité d’être sur le podium, nous y serons. Nous faisons avec nos moyens, et je trouve qu’avec nos moyens et notre longue saison, c'est exceptionnel.