Christophe Galtier: «L’investissement doit être total»
Avant le déplacement à Reims (dimanche, 17 h), le technicien stéphanois insiste sur l’état d’esprit irréprochable qu’il attend de la part de son groupe.
Vous sembliez passablement énervé jeudi soir après la qualification face à l’AC Ajaccio…
J’ai fait le point avec ma direction. Depuis début janvier, je ne peux pas être satisfait de ce que nous faisons sur le terrain. Les blessures, le fait de ne pas jouer souvent avec la même défense et la même attaque, l’enchaînement des matches, le mercato : nous pouvons toujours trouver des circonstances atténuantes. Mais, quand on a l’opportunité de jouer, quelle que soit la compétition, on se doit d’être irréprochables dans l’investissement. L’insuffisance, c’est une chose. En revanche, la suffisance me déplait beaucoup. J’en constate chez certains joueurs depuis le début de l’année. Certains sont très loin de ce que l’on attend d’eux.
Comment expliquez-vous la situation que vous décrivez ?
Nous sommes dans le confort. On joue beaucoup de matches, il y a des blessures, des suspendus, alors finalement on joue quand même. Après, il y a la réalité des statistiques. Les joueurs doivent être performants dans l’investissement. Si nous ne sommes au-dessus des 100% dans ce compartiment-là, nous aurons une saison très moyenne. Même sans être flamboyants, nous sommes encore qualifiés en Europe et en Coupe de France, et toujours au contact en championnat. Je ne veux pas que nous nous laissions aller en pensant que ça ira mieux dans quinze jours ou l’année prochaine. On va penser que je suis trop exigeant. Mais, si je ne le suis pas, on meurt. Nos supporters attendent beaucoup de nous et ils ont raison. Nous nous devons d’avoir des résultats. L’investissement doit être total, en match comme à l’entraînement.
Quel est le rôle du vestiaire dans ce genre de situations ?
J’ai des leaders. Des leaders qui parlent, qui jouent leur rôle. Ils sont foncièrement honnêtes, parfois malheureux lorsqu’ils jouent moins. Je connais bien les cadres, je travaille avec eux depuis plusieurs saisons. C’est à moi de redistribuer les cartes. Jeudi, Jérémy (Clément), a été malade toute l’après-midi. Il a joué avec de la fièvre. Il ne m’a pas fait signe pour sortir, A la 120e minute, il était encore sur le terrain. Je suis contrarié, pas fatigué, ni usé. Car nous ne sommes pas relégables, mais encore en course dans trois compétitions.
Jeudi, c’était notre 34e match. Pour nous, c’est sûrement beaucoup. Pour certains, c’est une saison plus que pleine par rapport à leur temps de jeu dans leur ancien club.
Est-ce une saison compliquée en termes de management ?
Oui, elle est difficile. Il fallait modifier l’effectif afin qu’il soit supérieur sur un plan numérique à celui de la saison dernière, pour pouvoir jouer toutes les compétitions. Nous avons atteint le premier objectif, celui de sortir des poules de l’Europa League. Il y a malheureusement des blessures de longue durée. Il y a une gestion humaine à avoir et elle demande beaucoup d’énergie, d’écoute et d’observation. Mais je suis également en droit d’attendre le maximum dans l’investissement de la part des uns et des autres. Jeudi, c’était notre 34e match. Pour nous, c’est sûrement beaucoup. Pour certains, c’est une saison plus que pleine par rapport à leur temps de jeu dans leur ancien club.
Qu’attendez-vous de Franck Tabanou ?
L’arrivée d’une latéral gauche polyvalent était souhaitée. Dans ce sens-là, Franck a l’avantage de très bien connaître la maison. Il n’y aura pas de temps d’adaptation. Il aura certainement une période durant laquelle il devra retrouver la forme physique. Il devra gagner sa place. Je lui ai dit de ne pas arriver en terrain conquis. Les joueurs à son poste ont fait que nous soyons 5e en championnat et qualifiés en Europe.
Le match de Reims est-il encore plus important ?
J’espère voir, à Reims, un investissement au moins égal à celui que nous avons eu dans le derby. Si nous sommes dans le même état d’esprit qu’à Nantes ou face à Ajaccio, ça sera une partie de plaisir pour Reims. Nous nous sentons plus en confiance à domicile, avec nos repères. Nous avons un public omniprésent, qui encourage. Jeudi, jusqu’au bout, ils ont poussé. Les contextes ne sont pas les mêmes à l’extérieur. C’est peut-être là où nous sommes moins forts mentalement que les saisons précédentes.