Christophe Galtier: «Un élan de solidarité»
Pour l'entraîneur des Verts, le match face à l’OM, ce dimanche (21 h), doit être un moment de cohésion et de communion une semaine après les attentats de Paris.
Une semaine après les tragiques événements vécus à Paris, fallait-il jouer au foot ce week-end ?
Mon avis, dans ce contexte et lorsque l’on voit ce qu’il se passe aujourd’hui dans notre pays, n’est pas très important. A partir du moment où la décision de jouer les matches a été prise, il faut être solidaire de cette décision. Pas plus, pas moins. Nous avons préparé le match du mieux possible en essayant, j’insiste, de faire abstraction des événements. Jouer, c’est peut-être aussi rendre hommage aux familles des victimes. Nous ne devons pas avoir d’appréhension. Il faut avoir confiance en la sécurité de notre pays.
Quel sentiment domine après les attentats : la tristesse ou l’inquiétude ?
Dire que je ne suis pas inquiet serait un mensonge. Parce que ce que nous avons vécu et ce que nous vivons sont des choses très graves. J’étais au Stade de France et à Paris vendredi soir. Avec ma famille et mes amis. Je n’ai pas honte de dire que j’ai eu peur et que j’ai peur. Mais, la vie doit continuer. Il faut que le match soit un moment de fête, que les spectateurs viennent au stade pour se changer les idées. A nous, les acteurs du football, joueurs, entraîneurs, supporters, d’être à la hauteur de ce que l’on nous demande en ce moment. Nous aurons l’obligation d’avoir un comportement exemplaire, par respect pour les gens touchés. Avant, pendant et après le match, il faudra être exemplaire. A l’image de cette fameuse banderole déployée par les supporters marseillais. C’était quelque chose de fort. Je tiens à les féliciter.
«Il faut que le match soit un moment de fête, que les spectateurs viennent au stade pour se changer les idées»
Comment les joueurs ont-ils vécu ces jours particuliers ?
Nous avons échangé avec les uns et les autres. J’ai senti mon groupe concentré. J’ai affaire à des footballeurs professionnels sérieux, consciencieux. Mais j’ai surtout des hommes, sensibles à ce qui se passe. Il faut avoir cet élan de solidarité. Et ça fait partie de l’ADN de l’ASSE : être solidaires dans des moments très difficiles. Nous allons faire en sorte que l’on ne soit pas dans l’émotion. Nous devons rendre hommage aux familles des victimes. Mais nous devons aussi être dans le match, et nous y serons.
A quelle équipe de Marseille vous attendez-vous ?
Comme nous, elle a perdu son dernier match avant la trêve. C’est une équipe de qualité avec le potentiel pour figurer dans le top 3. Elle a pris un peu de retard à l’allumage mais elle produit beaucoup de jeu et se procure beaucoup d’occasions. Il va falloir la contenir et être capable d’attaquer.
Craignez-vous les absences liés aux blessures ?
Le derby a laissé des traces, notamment physiques. Il y aura des places pour d’autres joueurs. Nous devrons être beaucoup plus performants sur le plan défensif, c’est une évidence. Nous avons travaillé dans ce sens-là. J’ai confiance en mon effectif. Dimanche, ils peuvent jouer sans arrière-pensée car, auparavant, ça n’a pas marché. Nous étions tombés sur un Nice flamboyant, un match à Paris que je mets de côté et le derby, où je vous concède ma déception concernant le comportement. Il faut aussi accorder le droit aux joueurs d’être moins bien.