Claude Puel : "En mode combat"

Comment avez-vous vécu les scènes de liesse qui ont suivi votre qualification pour la finale de la Coupe de France ?

Notre qualification a donné une fantastique image de nos supporters, de notre club et du football. C’est magnifique de voir tant d'émotions partagées.

Votre groupe a-t-il bien récupéré de ce match ?

On verra demain comment on se comporte et si on est en capacité de répondre présent sur le terrain. Se qualifier après avoir fait un tel match est une bonne chose pour le groupe et le club. En général, on récupère toujours plus vite dans ces cas-là mais il ne faut pas non plus rester en lévitation. Il faut savoir refermer la parenthèse enchantée de la Coupe pour vite se reconcentrer sur un match très difficile qui comptera pour une autre compétition. Le championnat est notre fil rouge et notre priorité. 

Ce double objectif comporte-t-il des risques ?

J’ai l’habitude de dissocier les compétitions. La Coupe est quelque chose de très spécial avec une sanction après chaque match mais on a le temps de penser à cette finale. Le championnat est plus important. On doit prendre des points. On a mis le bleu de chauffe lors du dernier match, il faut maintenant en faire autant en championnat, à commencer par demain. C’est un match qui va aussi se jouer dans la tête si le physique vient à manquer, mais chaque point et chaque match vont être importants. Nos concurrents ont également mis le bleu de chauffe, on l’a vu hier avec Amiens contre Marseille. On doit se mettre en mode combat.

La victoire obtenue face à Rennes est-elle un match référence ?

On a déjà eu de bonnes séquences comme nos deuxièmes périodes à Lyon et Brest où est on revenus très forts. On a réalisé de bons matchs à Montpellier ou contre Reims. Globalement, il y a peu de rencontres où on est passés à travers au niveau de l’état d’esprit mais on doit s’améliorer en termes de qualité. Il faut savoir marquer dans nos temps forts et être efficaces sur un match entier. On n’a pas toujours su être productifs mais on a eu notre lot de malchance. Avant la demi-finale contre Rennes, j’avais dit qu’on voulait amorcer une série positive. Vu le scenario, on aurait pu baisser la tête mais on a mis les ingrédients nécessaires pour faire la différence dans les arrêts de jeu. Cette fois, le match a tourné en notre faveur. Ça veut dire quelque chose, il faut savoir inverser la tendance.

Le club, c’est ce qu’il y a de plus important. Nous sommes tous à son service. Personne ne peut se placer au-dessus de l’institution.

Quel impact la qualification a-t-elle sur le moral de votre groupe ?

La qualification apporte une certaine fraîcheur et une bouffée d’oxygène. Ce n’est pas évident pour le groupe et le staff de subir cette situation. Encaisser des buts dans les arrêts de jeu ou concéder une défaite sur la seule occasion de votre adversaire est difficile psychologiquement, surtout quand on n’est pas récompensés des efforts produits en match ou à l’entraînement. Avoir cette possibilité de s’exprimer avec un résultat au bout est une belle récompense. Ça booste tout le monde !

Votre méthode porte ses fruits...

Je n’ai pas de méthode particulière. Je cherche avant tout le respect du club et du groupe, mes choix sont uniquement sportifs. Il ne faut me prêter aucun ressenti en dehors de ce cadre. Le club, c’est ce qu’il y a de plus important pour moi. Nous sommes tous à son service et personne ne peut se placer au-dessus de l’institution. Une fois que tout le monde a compris ce principe, on peut travailler. Le cas de Kolo (Timothée Kolodziejczak) montre que personne ne doit se sentir écarté. Son travail à l’entraînement depuis plusieurs semaines et son investissement lui ont permis de revenir dans le groupe. Chacun a l’opportunité de revenir même si, à un moment, il n’a pas fait partie de mes choix sportifs.

Bordeaux a de bons principes de jeu. Cette rencontre s'annonce corsée.

Le système en 4-3-3 choisi pour affronter Rennes peut-il être reconduit jusqu'à la fin de saison ?

C’est à voir en fonction de l’état de nos joueurs. Yohan (Cabaye) nous a beaucoup apporté par sa technique et son positionnement plus haut sur le terrain. C’est avant tout la qualité des joueurs qui compte, pas le système. Il faut savoir répondre présent quand on n’a pas le ballon mais il faut aussi avoir la qualité technique, l’intelligence de jeu, le calme et le sang-froid aux abords de la surface quand on a la possession. C’est à ce niveau-là qu’on doit encore franchir des paliers.

Que vous inspire Bordeaux, votre prochain adversaire ?

Bordeaux est en seconde partie de tableau mais c’est une équipe capable de très bien jouer grâce à de bons principes de jeu. On sent que ça travaille et le mix est bien assumé entre la jeunesse et l’expérience. Les Bordelais n’ont pas eu la régularité pour se situer plus haut au classement mais j’aime leur manière d’aborder les matches. Cette rencontre s'annonce corsée.