Claude Puel : "Je ne fais pas de plan"

Pourquoi avoir accordé trois jours de repos après le dernier match contre Reims ?

C'était prévu. On venait d'enchaîner tous les trois jours et il fallait qu’on souffle, qu’on se régénère. Dans les têtes et physiquement, il importait de breaker (sic). La reprise, mercredi, a été intense et de qualité.

Pensez-vous que Lorient pourrait manquer de fraîcheur face à l’ASSE après le match joué à Nîmes, mercredi soir (1-0) ?

Je ne le crois pas. L'équipe a pas mal tourné ces derniers temps, tout en maintenant une bonne qualité de jeu et en obtenant des résultats. À Nîmes en dépit de la défaite, je n'ai pas senti l'équipe émoussée. Elle aurait légitimement pu prétendre à la victoire puisqu'elle a frappé les montants à deux reprises. Cela n'a pas tourné dans le bon sens mais le contenu était là. La succession de matches n'a pas été pénalisante et Lorient aura eu quatre jours pour préparer notre venue.

Une victoire contre Lorient permettait à l’ASSE de mettre ce concurrent à 10 points.

Je ne fonctionne pas avec des "si". Le conditionnel, je n'aime pas et je ne fais pas de plan. Les matches, il faut les jouer. Affronter des rivaux directs n'a rien d'évident. Il faut être costaud pour aborder ce genre de rencontres. Chacun se dit qu'il y aura une opportunité à saisir. Dans ce cas de figure, les deux équipes sont particulièrement mobilisées. On l'a constaté face à Nîmes (2-2).

 Tout comme pour le poste de gardien, il est important de s'appuyer sur un spécialiste dans le secteur offensif. Un ancien attaquant, par exemple, peut inculquer cette roublardise, le sens du déplacement, la capacité à sortir du marquage, à faire de bons appels. 

Comment jugez-vous l’efficacité de votre équipe sur les coups de pied arrêtés ?

On a manqué de poids et de densité sur les coups de pied arrêtés. On l'a payé cash, notamment lors du Derby. Désormais, on a plus de possibilités dans les deux surfaces. Mais on se doit d'être plus présents, plus performants. Faire preuve de plus d'agressivité, de conviction dans les courses. Dans un match fermé, les coups de pied arrêtés peuvent permettre de décanter la situation. Il s'agit d'un élément important. On l'a encore vu face à Reims (1-1) où on a concédé un but évitable sur un corner.

Que pensez-vous de l’évolution de Charles Abi qui a marqué son troisième but contre Reims, samedi dernier ?

Il a été formé sur le côté et nous l'avons repositionné en numéro 9. Il a un certain profil pour le futur mais hélas, pas mal de blessures ont freiné son développement. Il apprend le poste et progresse. On l'accompagne dans cette démarche, on répète, on corrige. Aujourd'hui, il est plus relâché et moins dans la précipitation. Il a encore du chemin à faire mais, ici, il est dans le bon club pour passer des paliers.

La présence d'un entraîneur dédié entièrement aux attaquants, notamment au centre de formation, pourrait-elle contribuer à leur progression ?

On travaille à l'intégration d'un tel profil et le plus tôt sera le mieux. Tout comme pour le poste de gardien, il est important de s'appuyer sur un spécialiste dans le secteur offensif. Un ancien attaquant, par exemple, peut inculquer cette roublardise, le sens du déplacement, la capacité à sortir du marquage, à faire de bons appels. Certains, comme Benzema, Hazard ou Ben Arfa que j'ai entraînés, sont doués naturellement. D'autres doivent bosser plus, s'employer, s'astreindre à des exercices. Il faut du vécu pour transmettre ça. Je l'ai fait ailleurs. On essaiera de le faire ici.