Claude Puel : "On lutte pour le futur du club"
À la veille du match face au RC Lens, le Manager général de l’ASSE a rappelé les axes de son projet, entamé il y a tout juste un an. Et souligne les progrès de son groupe, qui compte aujourd'hui 12 sélectionnés dans différentes équipes nationales.
Que vous a apporté le travail vidéo effectué sur votre dernier match contre Rennes ?
La confirmation de ce que j’avais dit dès la fin de la rencontre. On a eu énormément d’opportunités dans le dos de la défense de Rennes qu’on n’a pas su exploiter. La deuxième période était différente. Notre adversaire menait au score et est resté davantage derrière. On avait plus de maîtrise, on a développé plus de jeu. Ensuite, Rennes a été très efficace même si les buts qu'on a encaissés pouvaient et devaient être évités. La défaite était surement méritée mais ne reflétait peut-être pas le réel écart qui existe entre les deux équipes.
Comment jugez-vous le RC Lens, l’adversaire de samedi après-midi ?
Cette équipe se distingue par sa fraîcheur et de son enthousiasme. À mon avis, ce sera un match équilibré. C’est un promu qui n’en a pas l’étiquette. Il suffit de regarder son investissement de près de 23 millions d’euros sur 8 ou 9 joueurs, dont certains qu’on suivait et pour lesquels on n’a pas pu s’aligner. On affronte un club qui monte mais dispose d'importants moyens.
Wesley Fofana est officiellement devenu un joueur de Leicester ce vendredi. Comment gérez-vous ce départ ?
Fallait-il garder Wesley et mettre en danger le club et ses salariés ? La question était là. On fait énormément d’efforts pour trouver des solutions sans recrutement. Entre préserver le club, ses salariés, et garder Wesley, il n’y avait pas de débat. On continue le projet. Mais le transfert ne permet pas pour autant d’engager de nouvelles dépenses. D’autres politiques sportives menées auparavant ont fortement impacté le club. La pandémie et les mesures prises dans le cadre de cette crise sanitaire ont créé des manques économiques. L'avenir est incertain. Le fait d’avoir résisté très longtemps à Leicester a cependant permis de vendre le joueur plus cher. Si on ne s’était pas battus, il serait parti pour une somme bien inférieure.
Je veux pérenniser le club et ses salariés et m’appuyer sur la formation car du bon travail a été fait.
Quel est l'impact de cette vente sur le projet du club ?
À mon arrivée, je connaissais la politique menée lors des saisons précédentes. J’ai ensuite pris connaissance des données économiques. Très vite, il a fallu définir un nouveau projet afin de réduire la masse salariale et les pertes que le club accusait. Le challenge, je l’avais dit à l’époque, était de garder une certaine ambition sans moyens, tout en développant des actifs et un futur pour le club. C’est la mission à laquelle je m’attelle et c’est un gros challenge. Il est important de l’expliquer afin que tout le monde soit au courant et puisse encourager ces jeunes joueurs, car ils représentent l’avenir.
Pourquoi le montant du transfert de Welsey Fofana ne peut-il pas être réinjecté sur le marché des transferts ?
Réinjecter quel argent ? Le club s’est endetté ces dernières saisons, et avant mon arrivée, pour recruter. Sincèrement, je ne reproche pas cette situation car les gens ont tenté de donner au club le maximum afin de jouer les premières places. Mais, à un moment donné, ce n’est plus possible. Je n’ai pas à juger de ce qui a été fait avant mon arrivée mais j’établis simplement un constat. Le but, maintenant, c’est d’être décideur. Un groupe doit être réactif et avoir un potentiel de développement. C’est ce qui est le plus important. Se rassurer sur le court terme, ce n’est pas le bon processus.
Quel est votre objectif ?
Je veux pérenniser le club et ses salariés et m’appuyer sur la formation car du bon travail a été fait. Le groupe a beaucoup de qualités, on peut encore le développer pour que le club ait des actifs et, surtout, un futur afin qu’il puisse garder ces joueurs plus longtemps que les deux derniers qui sont partis. Tout ça, il faut le mettre en exergue, bosser et accompagner les jeunes. Beaucoup ont des qualités et du talent. On compte d’ailleurs 12 sélectionnés dans différentes équipes nationales et également beaucoup de présélectionnés. Six joueurs peuvent potentiellement être appelés chez les Espoirs par exemple. C'est le résultat de tout ce qu’on a enclenché depuis plusieurs mois et on doit désormais s’inscrire dans la régularité. Je crois en ces jeunes joueurs. L’essentiel est d’avoir un groupe motivé pour relever un tel challenge et un gros soutien de la part de nos supporters. Je pense qu’ils seront là parce qu’ils savent qu’on lutte pour le futur du club.