Claude Puel : "Rennes sera plus joueur"
Après un match très fermé à Brest, le Manager général des Verts s’attend à une tout autre opposition face au Stade Rennais demain dimanche (13h).
Enregistrerez-vous des retours face à Rennes ?
Des retours de suspension (Etienne Green, Timothée Kolodziejczak, Zaydou Youssouf) mais Yvan Neyou et Aïmen Moueffek seront toujours indisponibles, comme Romain Hamouma. C’est toujours mieux d’avoir un effectif plus imposant, de voir l’état de récupération des uns et des autres parce que les matches s’enchainent et les joueurs s’investissent physiquement à chaque match. Même si ce n’est pas la seule donnée, la fraîcheur compte parce qu’elle permet de mettre de l’intensité dans les matches. D’autant qu’en face il y aura une équipe capable d’en mettre beaucoup avec une qualité de jeu, pressing et contre pressing. Ça sera un match âpre et très disputé.
Comment se sont déroulés les derniers jours d’entraînement ?
Les deux jours qui ont suivi Brest ont été dédiés à la récupération et aujourd’hui (samedi) on a pu travailler avec tout le groupe pour préparer le match. On a eu un jour supplémentaire de récupération par rapport au match précédent, ça ne fait pas tout mais ce n’est pas anodin non plus. Les joueurs semblaient bien physiquement et déjà concentrés.
À quoi attribuez-vous les poteaux que vous avez touchés deux fois à Brest mercredi dernier ?
Parfois, on se demande s’il ne faudrait pas revenir aux poteaux carrés (rire). Je pense qu’il s’agit plus de malchance plutôt que d’une mauvaise appréciation technique. Sur la première situation, Yanis Lhéry réalise un très bon enchaînement que le gardien dévie sur la transversale et, sur la seconde, Mahdi Camara a le bon timing, il "jumpe" bien et fait le bon geste aussi. C’est malheureux et ça vient se greffer sur un match déjà spécial mais on ne peut pas s’arrêter à ça. On verra en fin de saison, si ces événements s’équilibrent car pour le moment ce n’est pas le cas. Ce qui est sûr, c’est que si on touche les poteaux c’est qu’on produit du jeu, qu’on frappe au but, qu’on essaie de forcer la décision.
Rennes est une équipe avec beaucoup d’intentions dans les derniers mètres. Elle est très entreprenante et efficace.
Le jeu de Brest, qui reste sur cinq succès consécutifs, peut-il vous inspirer dans la quête de résultats ?
La philosophie de jeu que Brest a appliquée contre nous ne sera jamais la mienne mais pour avoir un jeu direct il faut avoir un joueur au profil adapté. Chacun joue par rapport aux profils de joueurs qu’il a et à la configuration d’équipe que ça entraîne. Quoi qu’il en soit, leur victoire contre nous n’est pas due à l’efficacité de leur jeu direct. C’est une équipe qui a gagné parce qu’elle a été en réussite.
À quel type match vous attendez-vous face à Rennes ?
Il n’y aura pas de comparaison possible entre les deux derniers matches. Rennes sera beaucoup plus joueur. C’est une équipe d’un très bon niveau car le club a beaucoup investi à l’intersaison avec énormément de transferts de joueurs de qualité à des tarifs importants. Le club a les possibilités financières pour composer un effectif complet avec plusieurs solutions à différents postes et des joueurs techniques, pleins d’activité et de justesse dans le jeu. Ça crée un bon équilibre entre récupération, pressing, intensité et qualité de jeu, efficacité devant le but. Rennes est une équipe avec beaucoup d’intentions dans les derniers mètres. Elle est très entreprenante et efficace. Ça sera un bon challenge.
Le jeu plus ouvert du Stade Rennais rendra-t-il le match plus abordable ?
Brest était tout aussi abordable mais il nous a manqué de la justesse. Pourtant, on a bien initié nos attaques depuis derrière, on a monopolisé le ballon et joué dans le camp de notre adversaire mais il nous a manqué le dernier appel, la justesse sur le dernier ballon. Dans un match aussi fermé, face à un adversaire qui avait peu d’intention de jeu, on aurait dû fini au moins sur un match nul. Si la rencontre face à Rennes sera plus abordable ? Chaque équipe a sa propre expression. Rennes joue le haut du tableau et enchaîne les performances en Coupe d’Europe et en championnat. C’est une équipe qui va vouloir être compétitive.
Kolo est un joueur qui a de la qualité, un gros volume de jeu et peut rendre bien des services à une équipe. Il est bien ce moment, je suis content de ses prestations.
Quel regard portez-vous sur la carrière de Timothée Kolodziejczak qui pourrait jouer son 300e match de Ligue 1 Uber Eats ce week-end ?
Elle n’est pas finie (rire) ! Kolo, je l’ai eu à 16 ans. À l’époque, il n’était pas doué de la tête et aujourd’hui c’est l’un des meilleurs joueurs dans ce registre. Il est parti de loin, a rempli des objectifs au fur et à mesure mais il a toujours eu besoin d’être titillé pour garder sa concentration et son niveau de jeu. Mais Kolo est un joueur qui a de la qualité, un gros volume de jeu et peut rendre bien des services à une équipe. Il est bien ce moment, je suis content de ses prestations et je souhaite qu’il reste sur cette qualité, dans cet état d’esprit.
À l’image de Yanis Lhéry, plusieurs joueurs ont effectué des apparitions en Ligue 1 Uber Eats depuis le début de saison. Comment intégrez-vous ces jeunes joueurs au groupe professionnel ?
Le groupe pro vit et n’est pas fermé. Quand un jeune joueur est performant en match avec les équipes du centre de formation, il peut intégrer l’entraînement des professionnels et s’il répond de manière intéressante, on continue de suivre ses matches avec la réserve. Car ces joueurs ne doivent pas être installés, ils doivent sentir que la possibilité de jouer avec le groupe pro existe mais que ce n’est pas un dû. Il faut qu’ils montrent de la régularité dans leurs performances que ce soit avec la réserve car rien n’est acquis même si la porte est toujours ouverte. C’est ce qu’il s’est passé avec Yanis Lhéry. Il a joué avec nous en début de saison puis a dû digérer la dureté des entraînements et gérer un coup de moins bien avant de bien revenir avec la réserve. Il a pu rejouer en professionnel et a failli nous offrir la victoire contre Brest. Dans tous les clubs où je suis passé, j’ai initié ce fonctionnement en vases communicants pour qu’il y ait toujours des passerelles entre la formation et les professionnels. C’est efficace pour le développement des jeunes joueurs, ça permet de les faire progresser et de les rendre visibles.