Claude Puel : "Une force collective"

Avant le match, vous avez dit que vous vouliez que vos joueurs prennent du plaisir. Est-ce que vous en avez pris également cet après-midi ?

On en prend tous quand on gagne. Cette victoire fait beaucoup de bien, surtout après les derniers résultats. J'ai trouvé mon équipe très concentrée. Elle a montré beaucoup de solidarité jusqu'à la fin. Ceux qui ont débuté et sont rentrés étaient à l'unisson, c'était intéressant. En première période, on était bien dans l'engagement mais en dedans sur le plan technique. On a récupéré des ballons qu'on aurait pu mieux utiliser. Mes joueurs étaient crispés mais solides. Le terrain n'était pas extraordinaire pour développer du football. Je nous ai trouvés mieux en seconde période, plus libérés, avec de belles sorties de balles. Sur l'une d'elles, Wahbi (Khazri) fait un super geste et réussit un chef d'œuvre qui récompense l'état d'esprit affiché et l'organisation que les joueurs ont respectée.  Après le but, on n'a pas reculé mais on a joué plus direct. Eux ont allongé sur nos défenseurs et joué les deuxièmes ballons. La seule fois où on a voulu aller les chercher, on a élargi nos lignes et Angers a marqué un but refusé pour hors-jeu. Quand on chasse, on sort du bloc. On a su garder cette cohésion sur laquelle Angers a butée. C'est une équipe qui est plus à l'aise en contre. Je suis vraiment heureux pour tout le groupe par rapport à l'état d'esprit affiché.

Vous évoquez le chef d'œuvre de Wahbi Khazri. Quel regard portez-vous sur sa performance ?

On connaît ses qualités. Son match à Rennes avait déjà été prometteur mais il n'a pas pu enchaîner derrière car il n'était pas apte physiquement. Il a travaillé pour avoir une "caisse" plus importante. Aujourd'hui, il a répété les efforts tout en étant lucide. Wahbi a été présent tout en réalisant un geste qui sort de l'ordinaire.

L'ASSE n'a pas été inquiétée en première période. Quel a été votre discours à la pause ?

J'ai trouvé qu'on avait été bien en place et qu'on avait concédé très peu de situations. C'était intéressant. Mais j'ai demandé à mes joueurs d'être plus relâchés. Il fallait aérer le jeu, prendre plus d'informations et faire preuve de plus de relâchement. Si on mettait tout ça en place, il n'y avait aucune raison que ça ne se passe pas bien.

J'ai un groupe qui vit. Tout le monde est prêt à disputer un long sprint. Il reste 9 matches. 

Vous avez confié le brassard à Mahdi Camara. Est-ce une récompense pour sa progression ?

Je ne donne pas le brassard à un joueur pour le récompenser, simplement parce que je juge qu'il peut représenter l'équipe. Mahdi est l'un des plus réguliers depuis le début de saison, il dégage de la force, dans son jeu et dans son attitude. Il gagne en maturité.

Allez-vous garder ce système à trois défenseurs jusqu'à la fin de saison ?

Chaque match est différent. À Rennes, on a joué dans une certaine configuration, contre une équipe qui pressait très haut. On a laissé le ballon et on a contré. Ici, il ne fallait pas leur laisser d'espaces. Contre Lens, c'était un autre schéma. On les a pressés, on a récupéré beaucoup de ballons, mais on s'est fait punir par deux buts rapidement encaissés alors que notre jeu était intéressant. Tout dépend de l'équipe adverse, des joueurs alignés et de l'animation désirée.

Allez-vous récupérer des absents pour votre prochain match contre Monaco (vendredi, 21h) ?

On fera le point en début de semaine. Notre match contre Monaco a été avancé et on a été seulement prévenus hier soir, comme tout le monde. J'espère qu'on pourra récupérer du monde. Yvan Neyou a encore ressenti une gêne musculaire. Harold Moukoudi et Lucas Gourna ont été malades durant toute la semaine et n'étaient pas disponibles. Heureusement, j'ai un groupe qui vit. Tout le monde est prêt à disputer un long sprint. Aujourd'hui, on a vu une force collective sur laquelle on doit continuer à s'appuyer pour bien négocier nos 9 derniers matches.