Il était du fameux France-Allemagne de 1982, perdu aux tirs-au-but par l’Equipe de France dans la chaleur de Séville, passé depuis à la postérité pour son dénouement tragique. Marqué par ses années en Bleu, Dominique Rocheteau veut que ses successeurs sous la tunique tricolore réécrivent l’histoire, ce soir, face à l’Allemagne, en demi-finale de l’Euro.
Que vous évoque un match entre la France et l’Allemagne ?
Ces matches ont parcouru ma carrière. J’ai rencontré les Allemands en club, contre le Bayern Munich et Mönchengladbach, puis ensuite en sélection. Il y a ces deux demi-finales de coupe du monde, en 1982 et 1986, deux demi-finales perdues pour la France. Je n’ai même pas de regrets car le match de Séville a été fabuleux. C’est vrai que les France-Allemagne ont marqué les gens. Mais la génération actuelle ne doit pas penser à ça.
Pourquoi ?
Il n’y a pas de complexes à avoir. A mon époque, nous n’avions pas de palmarès. Nous les craignions, c’est vrai, c’était les petits Français contre les grands Allemands. Il y avait eux et le Brésil, à chaque fois favoris. Inconsciemment, nous partions battus. Aujourd’hui, l’Equipe de France a remporté une coupe du monde et deux championnats d’Europe. Cette fois, c’est eux qui peuvent avoir peur de nous.
Le football allemand a-t-il beaucoup changé ?
Je ne trouve pas. Ils ont beau former beaucoup des jeunes joueurs, je trouve qu’ils ont toujours les mêmes qualités. Avant tout, ce sont de bons footballeurs. Ils dégagent aussi une force mentale et physique impressionnante.
Ce soir, vous serez devant votre télévision pour encourager les Bleus ?
Bien entendu. Je suis de tout cœur avec eux. Quelque part, au fin fond de mes souvenirs, j’ai un petit esprit de revanche pour la France. Allez les Bleus !
