Et l'arène de la rue de La Tour retrouva sa ferveur
Avant d'affronter le FC Nantes ce mercredi soir pour l'ultime rencontre de l'année 2021, retour sur un match marquant contre les Canaris, en 1979 !
Ce soir-là, le plateau est tout bonnement exceptionnel. Du lourd, du très lourd. Du talent partout sur le terrain et une rivalité exacerbée, celle de cadors jouant dans la cour des grands. Songez que pas moins de 19 internationaux sont présents sur la pelouse au coup d'envoi de ce sommet de notre championnat ! L'affiche a de la gueule, le Chaudron s'embrase avant qu'Enzo Trossero, le pistolero de la pampa, ne climatise Geoffroy-Guichard. Les Verts, leaders pour la première fois depuis plus de trois ans - très précisément depuis le 19 juin 1976 - ne tarderont pas à réagir. Sous l'impulsion, entre autres, du regretté Gérard Farison, un symbole à jamais de l'ASSE, et de Johnny Rep, le Hollandais volant, revenus l'un et l'autre de blessures à la cuisse et à la cheville. Dominique Bathenay, ragaillardi par une sélection en Équipe de France, victorieuse en Suède (3-1), lui qui n'avait plus côtoyé les Bleus depuis un an, n'est pas en reste. Aux côtés de Michel Platini, rayonnant à la baguette, il se multiplie après qu'Ivan Curkovic a écarté des ballons de 2-0. "Zig-Zag" Zimako, qui nous a quittés voici une quinzaine de jours, bute sur Bertrand-Demanes qui doit toutefois s'incliner sur la reprise de Johnny Rep en version rock-star.
Dès lors, l'ASSE, euphorique en cet été 1979 ainsi qu'en attestent ces quatre succès en autant de déplacements ramenés de Bastia, Marseille, Laval et Brest, posera sa patte sur cette rencontre, prenant l'avantage sur un numéro de soliste de "Platoche": contrôle poitrine, jongle pied gauche, pied droit, le tout conclu d'une frappe chirurgicale s'en venant nettoyer la lucarne nantaise. Dominique Rocheteau, inscrivant en l'occurrence son cinquantième but sous le maillot stéphanois, et un intenable Johnny Rep corseront l'addition (4-2). "L'arène de la rue de La Tour a retrouvé sa ferveur", évoque "La Dépêche", s'enthousiasment "d'un match au rythme endiablé, truffé de coups d'éclat." Une fois encore, les Canaris, selon une ritournelle bien connue, étaient cuits. Qui l'eût cru ? Sans doute le président Fonteneau l'avait-il imaginé, relevant fataliste : "On perd à Saint-Étienne. On est habitués. C'est une tradition !..." Que ne goûte guère son coach Jean Vincent pestant contre les siens et un certain Maxime Bossis, futur Vert : "Nous avons souhaité jouer avec panache. Ce fut une erreur tactique". Pour le plus grand bonheur des hommes de Robert Herbin pouvant préparer leur match de Coupe d'Europe face aux Polonais de Lodz, en toute sérénité, confortablement installés dans le fauteuil de leader.
14 septembre 1979 : AS Saint-Étienne 4 -2 FC Nantes
Stade Geoffroy-Guichard, 32 503 spectateurs.
Buteurs : Enzo Trossero (6', 80') pour le FC Nantes / Johnny Rep (32', 84'), Michel Platini (53'), Dominique Rocheteau (70') pour l'AS Saint-Étienne
ASSE : Curkovic, Janvion, Farison, Lopez, Santini, Elie, Platini, Rocheteau, Larios, Rep, Zimako,