Avant le déplacement européen des Verts à Milan, focus sur l’Inter, grand d’Italie et trois fois vainqueurs de la Ligue des Champions. Deuxième club le plus populaire au-delà des Alpes, l’Inter est marqué identitairement par un passé glorieux et mêlé à l’histoire de la Lombardie.
UN CLUB HISTORIQUE
Fondé en 1908, l’Inter Milan est aujourd’hui un des clubs les plus importants d’Italie et d’Europe. Sa création fait suite à la démission de 44 dirigeants du Milan Cricket and Football Club (futur Milan AC), mécontents de la décision du club lombard de ne pas laisser les joueurs étrangers évoluer sur le terrain. En réaction, ils créent un club ouvert aux non-Italiens, l’ « Internazionale ». Avec 18 championnats d’Italie remportés et trois Ligue des Champions, il est, depuis, devenu l’un des clubs les plus titrés d’Italie. Seule équipe transalpine à ne jamais être descendu à l’échelon inférieur, l’Inter a également remporté trois Ligue Europa, conjugué à 2 Coupes Intercontinentale et une Coupe du Monde des Clubs. Un palmarès à rallonge, bien étoffé lors des années 2000 avec, notamment, un triplé championnat-coupe-Ligue des Champions remporté en 2010, avec José Mourinho sur le banc.
UN CLUB IDENTITAIRE
L’Inter Milan est un club marqué sociologiquement. Ses supporters originaux provenaient de la haute-bourgeoisie lombarde alors que ceux du Milan AC appartiennent aux couches plus populaires. Alors que l’Italie est en proie à un fascisme politique sans précédents durant les années 20, l’Inter, employant des joueurs et dirigeants étrangers, est particulièrement visé par le régime, alors que son rival milanais du Milan AC est plus proche du pouvoir. L’Inter doit changer de nom et de maillot, et est sommé de n’aligner que des joueurs de nationalité italienne. C’est à cette époque qu’un jeune Lombard arrivé au club à l’âge de 14 ans s’extirpe du centre de formation et éclot au plus haut niveau : Giuseppe Meazza. En 1934 et 1938, il mène la sélection italienne et remporte deux Coupse du Monde successives. Avec l’Inter, il remporte trois scudetti et met fin à l’hégémonie du Milan AC sur le plan national. Ironie de l’histoire, Meazza évoluera deux saisons en fin de carrière au Milan AC, augmentant encore un peu plus sa légende en Lombardie.
UN CLUB AVEC UN STADE MYTHIQUE
La légende de l’Inter Milan, en plus des titres, est également due à son antre, le stade Giuseppe-Meazza. La dénomination est d’ailleurs entourée de doutes pour la plupart des fans de ballon rond. Construit dans les années 20, l’enceinte prend d’abord le nom de « stadio San Siro », du nom du quartier de Milan où il est situé. En 1980, un an après la mort de Giuseppe Meazza, les deux clubs de Milan s’accordent pour le renommer en honneur de leur ancien joueur. Cependant, les supporters de l’Inter se réfèrent au stade « Giuseppe Meazza » lorsqu’ils vont soutenir leur équipe, ceux du Milan préférant l’appellation de « San Siro ». Les deux clubs s’y affrontent pour le « Derby della Madonnina », du nom de la Madone dorée qui se trouve sur le toit de la cathédrale de Milan. Très grandement modifié à la fin des années 80 en prévision du Mondial 1990 organisé en Italie, le stade mythique se pare de onze tours qui l’entourent et s’orne d’un toit soutenu par quatre poutres rouges juste au-dessus des gradins.
UN CLUB A LA DYNAMIQUE INCERTAINE
Actuellement neuvièmes avec un point pris sur les neuf derniers possibles, les Intéristes connaissent un début de saison mitigé en championnat. Dimanche dernier, ils ont concédé le nul sur leur pelouse face au Napoli de Faouzi Ghoulam, au départ de l’action sur le deuxième but napolitain. Un autre ancien stéphanois a d’ailleurs brillé, Freddy Guarin, auteur du premier but lombard. En Ligue Europa, par contre, les Milanais effectuent, pour l’instant un sans-faute, avec deux victoires en deux matches de poule, face à Dnipro (1-0) et Qarabag (2-0). Avec l’arrivée d’un nouveau président, Erick Thohir, riche Indonésien propriétaire de l’International Sports Capital (ISC), en 2013, l’Inter a tourné la page de la famille Moratti, propriétaire du club depuis quasiment soixante ans. Le club a également connu un changement tactique profond avec l’arrivée sur le banc de Walter Mazzarri, qui fait le plus souvent évoluer son équipe en 3-5-2.
