Focus sur le GFC Ajaccio
« Club à part » selon le terme utilisé par son président Olivier Miniconi, le Gazélec vit sa première saison dans l’élite de son histoire. Avec peu de moyens, mais riche d’une identité marquée.
La Ligue 1 est presque venue par hasard, un soir d’été de mai dernier, alors que le Gazélec était un simple promu de deuxième division. Le plus petit budget de l’étage inférieur réussissait l’exploit de se hisser parmi l’élite… où il l’est toujours. Dire que le club corse est face à un défi de grande taille est donc un euphémisme, alors que le stade Ange-Casanova vit les premières rencontres de Ligue 1 de son histoire.
Le Gazélec Football Club Ajaccio, créé en 1960, est, à la base, un club corporatif dirigé par des agents EDF-GDF. L’entité en tirera son nom : Gaz pour gaz de France, élec pour Electricité de France. Les premières années rimes avec premiers succès, notamment 4 titres de Champion de France Amateur. Le niveau amateur, le Gazélec y est attaché lui qui, dans les années 70, refuse une fusion avec l’AC Ajaccio, voisin mais néanmoins rival, qui souhaite bâtir une équipe compétitrice représentant Ajaccio dans l’élite.
Après des parcours en Coupe de France en fin de siècle, dont une face à l’ASSE en 1992, il faut attendre 2012 pour revoir le Gazélec au niveau professionnel, vingt ans après son dernier passage en L2. Peu préparé, le club corse redescend immédiatement, avant d’entamer une mue totale. Avec Thierry Laurey, ancien stéphanois (1991-1992, 27 matches sous le maillot Vert), les Gaziers vont signer deux montées consécutives pour enfin découvrir l’élite. La passation de pouvoir en Corse est telle que le Gazélec se paie le luxe de battre deux fois l’ACA en une saison, avant de représenter Ajaccio au plus haut niveau du football français.
Les projecteurs de la Ligue 1 n’ont pas transformé le club, qui se réunit toujours les jours des matches à domicile au bar « L’Escarc », autrefois nommé « Le Claridge », ancien siège de l’entité. La pose de la nouvelle pelouse a été effectuée par des bénévoles et, pour les entraînements, les joueurs se retrouvent au stade, avant de parcourir une quinzaine de kilomètres pour rejoindre un terrain perdu dans le relief de l’Ile de Beauté. Pour le recrutement, les dirigeants ont opté pour des joueurs libres ou en fin de contrat comme Issiar Dia (passé par Nancy), Kader Mangane (ex-Rennes) ou bien Jérôme Le Moigne (ex-Lens). Privé de Rodéric Filippi, suspendu, les Ajacciens n’ont toujours par remporté le moindre match et pointent à la dernière place du classement.
Crédit : photo Gazélec (site officiel)