Il y a 40 ans, les Verts étaient en finale

C’était le 14 avril 1976. Les Verts étaient perdus dans une marée rouge, celle du PSV Eindhoven, emmenée par les frères van de Kerkhov et Kees Rijvers, un ancien stéphanois (1951-1953, 1955-1957, 1960-1962). Les hommes de Robert Herbin avaient voyagé léger, avec un petit but dans les bagages, celui inscrit sur coup-franc par Jean Michel Larqué deux semaines auparavant, lors du match aller de cette demi-finale de Coupe d’Europe des Clubs Champions.

L’ASSE domine alors la France du ballon rond. Elle se dirige vers son 9^e titre de Champion de France, elle entraîne avec elle un élan de sympathie dépassant allégrement les frontières du Forez, et elle vient d’écrire une fabuleuse page de son histoire en éliminant le Dynamo Kiev en ¼ de finale, après un match retour de légende (02 ; 3-0). Surtout, une saison auparavant, le Bayern Munich avait douché les espoirs français de vivre une finale européenne en dominant les Verts (0-0, 2-0) avant d’être sacré quelques semaines plus tard face à Leeds au Parc des Princes. Avec un but de Roth, déjà.

Les Stéphanois sont bien loin de ça, en ce 14 avril, au cœur du Philipsstadion. Il faut défendre ce but, ne pas craquer face aux assauts bataves pour voir Glasgow et l’Hampden Park. La Hollande excelle alors dans l’art du football total, ce dispositif tactique bien huilé qui permet aux onze joueurs d’attaquer et/ou de défendre ensemble. Deux ans plus tôt, à la Coupe du Monde 1974, les Oranje, avec un certain Johan Cruyff à la baguette, ont offert une démonstration de spectacle, malgré une défaite en finale face à l’Allemagne.

Dès les premières minutes, les occasions s’enchaînent. Le PSV domine, il prive les Verts de la balle, veut refaire le plus vite possible son retard. On dit les Hollandais très sereins quant à leur chance de qualification, sûrs d’eux. Un Stéphanois est également sur de lui, c’est Ivan Curkovic. Le portier détourne tout, absolument tout. « Je me sentais léger ce soir-là, terriblement sûr de moi » expliquera-t-il par la suite. Eindhoven l’apprendra à ses dépens.

Les Stéphanois sont courageux, valeureux et solidaires. Ils auraient pu, et peut-être même dû, vivre une fin de match plus tranquille, si un but de Dominique Rocheteau refusé pour hors-jeu, eut été validé à la 49^e minute. Les dix arrêts de Curkovic leur permettront tout de même d’accéder à cette fameuse finale européenne. C’était le 14 avril 1976 et les Verts n’avaient plus qu’une seule date en tête : le 12 mai.

FICHE TECHNIQUE
PSV Eindhoven 0-0 ASSE 
14 avril 1976
Au Philipsstadion d’Eindhoven, 22000 spectateurs
 Arbitre : M. Taylor (ANG)
PSV Eindhoven: Van Beveren - Krijgh, Stevens, Van Kraay, Deyckers - W. Van de Kerkhov, Poortvliet, Van der Kuylen - R. Van de Kerkhov, Lubse (puis Dalqvist, 73^e), Edström (puis Deacy, 46^e). Entraîneur: Kees Rijvers
ASSE: Curkovic - Janvion, Piazza, Lopez, Farison - Larqué, Bathenay, Synaeghel - Rocheteau (puis Sarramagna, 55^e), H. Revelli, P. Revelli (puis Santini, 76^e). Entraîneur: Robert Herbin

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> Le Musée des Verts accueille jusqu’au 15 mai prochain l'exposition temporaire « 40 ans après, retour sur l’épopée des Verts ». L’occasion de revivre des exploits stéphanois qui ont depuis longtemps dépassé le simple cadre du sport.


Photo La Tribune Le Progrès