Entretien Pros Mardi 21 Avril 2020 à 16h05

Jérémy Clément : "Des moments qui marquent une vie"

Tout jeune retraité, l’ancien milieu de terrain stéphanois est revenu sur son passage à l’ASSE. Qui constitue un tournant à la fois sportif et émotionnel dans la vie de l’Isérois.

Confiné comme le reste du pays, Jérémy Clément vient à peine de raccrocher les crampons. De son propre aveu, la coupure due à la pandémie de COVID-19 a eu raison de son désir de continuer le football, après une quinzaine d’années au haut-niveau et un dernier passage par Bourgoin-Jallieu, où son expérience était appréciée par ses jeunes coéquipiers. Au cours d’un entretien téléphonique, l’ancien numéro 6 est revenu sur son passage à l’ASSE, club qui occupe une place particulière dans son parcours.


Petit retour en arrière. Nous sommes en juillet 2011. Pourquoi décides-tu de rejoindre l’ASSE ?

À l’époque, j’évoluais au Paris Saint-Germain qui initiait alors une nouvelle ère. L’ASSE représentait un super projet pour poursuivre ma carrière. Mon agent m’a rapidement dit que des contacts avaient été initiés, que Saint-Étienne s’intéressait à moi. Ça ne me laissait pas indifférent. On connait tous le passé de l’ASSE, on n’est jamais insensible à l’intérêt d’un club comme celui-ci. La ferveur du stade, l’engouement, la passion : tout ça m’intéressait. J’avais en tête mon passage à Glasgow avec les Rangers et je voulais vivre à nouveau quelque chose comme cela. À Sainté, il y avait une forte attente de la part des supporters. Je me suis dit : si on a des résultats, ça peut être grandiose.


On peut donc dire que tu ne t’es pas trompé…

Ce fut une période très épanouissante pour moi et pour tous les acteurs du club. Si vous parlez avec n’importe quel joueur qui a vécu cette époque, il vous répondra la même chose : on a partagé des moments exceptionnels. Il y avait quelque chose qui se dégageait, une osmose à tous les niveaux. C’était un peu le renouveau parce que l’ASSE sortait d’années compliquées. Il y avait des joueurs qui connaissaient bien la Ligue 1. Le club a réussi à façonner un groupe taillé pour être performant en championnat. Petit à petit on s’est pris au jeu.


Avec, en guise de point d’orgue, une victoire en Coupe de la Ligue il y a pile sept ans.
J’ai en tête les images de la célébration au Stade de France. C’était magique ! J’étais allé sur le terrain fêter ça avec tout le monde. Mais le plus fort pour moi reste la fête du lendemain avec le bus qui a parcouru la ville. Les frissons… Peu de clubs peuvent te permettre de vivre ça dans une carrière. L’ASSE en fait partie. J’ai un souvenir qui m’est revenu récemment : quand j’emmenais mes enfants à l’école lorsque je jouais à Sainté, j’étais étonné de voir autant de gamins avec le maillot des Verts dans la cour de récréation. C’est une image que je garderai.


Même si je reviens dans quinze ans à L’Étrat, il y aura quelque chose qui se déclenchera en moi


Quel moment de ton passage en Vert isolerais-tu ?

C’est une question difficile car, de mon époque stéphanoise, je retiens l’ensemble, l’évolution, la progression. Mais mon retour sur les terrains après six mois d’absence lors du match contre Milsami avait été hyper fort*. Il était initialement prévu que je reprenne la compétition quelques semaines plus tard pour le début du championnat. Le coach avait sans doute pensé qu’il était préférable de m’enlever la charge émotionnelle que ça représentait. Le match était pratiquement gagné. Il restait dix minutes. C’était le bon moment. Geoffroy-Guichard m’avait réservé une ovation inoubliable. Ce sont des moments qui marquent une vie.


Tu venais alors de vivre des mois compliqués après une grave blessure…

C’est le point noir d’une carrière mais je pourrais presque dire que, dans mon malheur, j’ai eu la chance de vivre cette blessure à l’ASSE. Pendant ma rééducation, j’ai eu des moments humains incroyables avec le staff médical. Même si je reviens dans quinze ans à L’Étrat, il y aura quelque chose qui se déclenchera en moi.


Quatorze ans au plus haut niveau, près de 500 matches en pro, des titres… Aurais-tu pensé vivre une telle carrière ?

Une chose est sure, je ne l’imaginais absolument pas. J’ai gagné des titres relativement jeune, à une époque où l’insouciance domine, où tout parait normal quand on débute. J’aurais aimé remporter un titre en étant un peu plus âgé, car j’ai compris au fil de l’eau la difficulté que cela représente. Tout est encore frais dans ma tête mais je n’ai aucun regret. J’ai vécu quelque chose de magnifique.


*Victime d’une double fracture ouverte du tibia/péroné le 2 mars 2013 et opéré dans la foulée, Jérémy Clément avait retrouvé la compétition le 1er août face au FC Milsami, en UEFA Europa League.


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