Formation
Mardi 08 Août 2017 à 14h38
Julien Sablé: «C’est ici que je veux jouer… »
Avan de deveir le directeur du centre de formation, Julien Sablé a été un joueur majeur du groupe professionnel au début des années 2000. Dans le numéro 96 de Maillot Vert, il évoque son parcours exceptionnel au sein du club.
UN SOIR D’HIVER SUR LE PARKING DE GEOFFROY-GUICHARD
«On m’a longtemps accusé de faire un coup de com’ à chaque fois que j’ai raconté cette anecdote. Elle est pourtant marquante, à tel point que ma carrière de joueur professionnel à l’AS Saint-Etienne, ainsi que ma vie d’homme, ont sans doute débuté un soir de février 1995. Au travers d’un coup de cœur, toujours gravé en moi, et que je ne cherche pas à expliquer ni à comprendre vingt-deux ans après. Gérard Fernandez et Christian Larièpe, qui s’occupaient à l’époque du centre de formation, m’avaient donné rendez-vous devant le stade Geoffroy-Guichard pour que je vienne visiter les installations du club. J’avais 15 ans et trois clubs me proposaient de rejoindre leur centre : l’ASSE, l’OM et le FC Martigues. Avec mes parents, nous avions quitté Marseille dans la journée, profitant du fait que je n’avais pas école le lendemain. Nous sommes arrivés en pleine nuit, vers 21 heures, et comme Gérard Fernandez était en retard, je suis sorti de la voiture pour me balader devant le stade vide. J’ai instantanément été impressionné par le Chaudron, par son architecture, ses tribunes et lorsque je suis remonté dans la voiture, j’ai dit à mes parents : "C’est ici que je veux jouer" . Je n’ai même pas eu besoin de me faire une idée plus précise le lendemain : l’enfant qui avait été nourri des exploits de l’OM au stade Vélodrome était devenu raide dingue du Chaudron. Et alors même que je n’avais connu à l’époque que le Vélodrome car mon père, qui était abonné, m’y emmenait très souvent. Gérard Fernandez et Christian Larièpe sont venus à Marseille deux mois après notre premier rendez-vous. C’était pour me faire signer. Ils m’ont offert, ce jour-là, mon tout premier survêtement de l’AS Saint-Etienne que j’ai aussitôt enfilé avec une grande fierté. Mon père m’avait juste dit de ne pas le mettre une fois sorti de la maison car on habitait tout de même à Marseille (rires). »
LE JOUR OÙ IL FAUT SAUVER LE CLUB
« C’est aussi ça le paradoxe du football : pendant que l’équipe pro de l’ASSE galère pour se maintenir en D2, je parviens de mon côté à remporter différents trophées aussi bien en Bleu qu’avec les Verts. Avec l’équipe de France, j’ai par exemple la chance de remporter le Tournoi de Montaigu. Avec les Verts, nous devenons champions de France U17 et remportons la Coupe Gambardella en mai 1998 au stade de France (NDRL : aux tirs au but devant le Paris Saint-Germain). L’euphorie est là, c’est un moment formidable, mais chacun d’entre nous sait que l’avenir du club va se jouer moins d’une semaine après lors d’un match à Lille (vendredi 8 mai 1998). En cas de défaite par plus de deux buts d’écart, alors que Lille joue la montée, l’ASSE descend en National et le club est à ce moment-là clairement menacé de disparaître. Impossible pour moi d’oublier cette première semaine du mois de mai 1998 car j’acquiers des années d’expérience en seulement quelques jours. Juste après notre victoire en Gambardella, on présente le trophée au public de Geoffroy-Guichard le mardi 5 mai lors de la rencontre contre Martigues. Il y a dans le Kop une banderole que je lis et sur laquelle est inscrite : « Faites plutôt jouer la Gambardella pour qu’on se maintienne ». Le lendemain, pendant que je fais la sieste à L’Etrat, au centre de formation, Gérard Fernandez vient me voir dans ma chambre et me dit : « Tu pars avec les pros à Lille. Et tu vas sans doute jouer. » Ce que me confirme l’entraîneur, Pierre Repellini, le lendemain. En quelques secondes, je prends 800 tonnes de pression sur le coin de la gueule. Je suis d’un côté très excité à l’idée de jouer mon tout premier match avec les pros, mais de l’autre pas vraiment rassuré à l’idée d’être de l’équipe qui va faire couler le club tout entier ! Les pros, je ne les avais encore jamais côtoyés, ce n’était pas mon univers. Je savais aussi que Gérard Fernandez avait tenu à me protéger au cours de la saison et que j’aurais sans doute pu faire plus d’entraînements avec eux. Contre Lille, je suis servi…J’ai la boule au ventre, échange beaucoup avec les anciens comme Didier Timothée et Lionel Potillon. À l’échauffement, j’ai même des crampes. Je n’avais encore jamais vécu un truc pareil. Le fait d’en parler, encore aujourd’hui, me procure une immense émotion. Mais le plus important, au final, est au rendez-vous: on ne perd que 2-1 et le club se maintient. »
(...)
LIRE L'INTERVIEW COMPLÈTE DE JULIEN SABLÉ DANS MAILLOT VERT #96
«On m’a longtemps accusé de faire un coup de com’ à chaque fois que j’ai raconté cette anecdote. Elle est pourtant marquante, à tel point que ma carrière de joueur professionnel à l’AS Saint-Etienne, ainsi que ma vie d’homme, ont sans doute débuté un soir de février 1995. Au travers d’un coup de cœur, toujours gravé en moi, et que je ne cherche pas à expliquer ni à comprendre vingt-deux ans après. Gérard Fernandez et Christian Larièpe, qui s’occupaient à l’époque du centre de formation, m’avaient donné rendez-vous devant le stade Geoffroy-Guichard pour que je vienne visiter les installations du club. J’avais 15 ans et trois clubs me proposaient de rejoindre leur centre : l’ASSE, l’OM et le FC Martigues. Avec mes parents, nous avions quitté Marseille dans la journée, profitant du fait que je n’avais pas école le lendemain. Nous sommes arrivés en pleine nuit, vers 21 heures, et comme Gérard Fernandez était en retard, je suis sorti de la voiture pour me balader devant le stade vide. J’ai instantanément été impressionné par le Chaudron, par son architecture, ses tribunes et lorsque je suis remonté dans la voiture, j’ai dit à mes parents : "C’est ici que je veux jouer" . Je n’ai même pas eu besoin de me faire une idée plus précise le lendemain : l’enfant qui avait été nourri des exploits de l’OM au stade Vélodrome était devenu raide dingue du Chaudron. Et alors même que je n’avais connu à l’époque que le Vélodrome car mon père, qui était abonné, m’y emmenait très souvent. Gérard Fernandez et Christian Larièpe sont venus à Marseille deux mois après notre premier rendez-vous. C’était pour me faire signer. Ils m’ont offert, ce jour-là, mon tout premier survêtement de l’AS Saint-Etienne que j’ai aussitôt enfilé avec une grande fierté. Mon père m’avait juste dit de ne pas le mettre une fois sorti de la maison car on habitait tout de même à Marseille (rires). »
LE JOUR OÙ IL FAUT SAUVER LE CLUB
« C’est aussi ça le paradoxe du football : pendant que l’équipe pro de l’ASSE galère pour se maintenir en D2, je parviens de mon côté à remporter différents trophées aussi bien en Bleu qu’avec les Verts. Avec l’équipe de France, j’ai par exemple la chance de remporter le Tournoi de Montaigu. Avec les Verts, nous devenons champions de France U17 et remportons la Coupe Gambardella en mai 1998 au stade de France (NDRL : aux tirs au but devant le Paris Saint-Germain). L’euphorie est là, c’est un moment formidable, mais chacun d’entre nous sait que l’avenir du club va se jouer moins d’une semaine après lors d’un match à Lille (vendredi 8 mai 1998). En cas de défaite par plus de deux buts d’écart, alors que Lille joue la montée, l’ASSE descend en National et le club est à ce moment-là clairement menacé de disparaître. Impossible pour moi d’oublier cette première semaine du mois de mai 1998 car j’acquiers des années d’expérience en seulement quelques jours. Juste après notre victoire en Gambardella, on présente le trophée au public de Geoffroy-Guichard le mardi 5 mai lors de la rencontre contre Martigues. Il y a dans le Kop une banderole que je lis et sur laquelle est inscrite : « Faites plutôt jouer la Gambardella pour qu’on se maintienne ». Le lendemain, pendant que je fais la sieste à L’Etrat, au centre de formation, Gérard Fernandez vient me voir dans ma chambre et me dit : « Tu pars avec les pros à Lille. Et tu vas sans doute jouer. » Ce que me confirme l’entraîneur, Pierre Repellini, le lendemain. En quelques secondes, je prends 800 tonnes de pression sur le coin de la gueule. Je suis d’un côté très excité à l’idée de jouer mon tout premier match avec les pros, mais de l’autre pas vraiment rassuré à l’idée d’être de l’équipe qui va faire couler le club tout entier ! Les pros, je ne les avais encore jamais côtoyés, ce n’était pas mon univers. Je savais aussi que Gérard Fernandez avait tenu à me protéger au cours de la saison et que j’aurais sans doute pu faire plus d’entraînements avec eux. Contre Lille, je suis servi…J’ai la boule au ventre, échange beaucoup avec les anciens comme Didier Timothée et Lionel Potillon. À l’échauffement, j’ai même des crampes. Je n’avais encore jamais vécu un truc pareil. Le fait d’en parler, encore aujourd’hui, me procure une immense émotion. Mais le plus important, au final, est au rendez-vous: on ne perd que 2-1 et le club se maintient. »
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LIRE L'INTERVIEW COMPLÈTE DE JULIEN SABLÉ DANS MAILLOT VERT #96
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