L'ASSE mobilisée contre l'homophobie !
Dans le cadre de la journée mondiale contre l’homophobie du 17 mai, et pour la quatrième saison consécutive, la Ligue de Football Professionnel et les 40 clubs de Ligue 1 Uber Eats et de Ligue 2 BKT se mobilisent pour lutter contre l’homophobie sur tous les terrains.
Ce jeudi à 10h, la LFP a donné le coup d’envoi d’une campagne de mobilisation contre l’homophobie dans le football par le lancement d’un film inédit. En association avec Panamboyz & Girlz United et SOS Homophobie, avec le soutien de l’UNFP et la participation de Paul Bernardoni (AS Saint-Étienne), Yannick Cahuzac (RC Lens), Adil Rami (ESTAC), Christophe Galtier (OGC Nice), Amaury Delerue (arbitre F1), Benoît Cheyrou et Julien Brun de Prime Video, et Olivier Rouyer, premier joueur professionnel à avoir fait son coming-out à l’issue de sa carrière, le film aborde le thème du coming-out dans le football professionnel français.
Le clip démarre lors d’une conférence de presse où le joueur s’apprête à faire une révélation. Avant qu’il ne puisse dire un mot, il est projeté dans un match de football métaphorique, dans lequel il fait face aux obstacles qui pourraient l’empêcher de parler. À la fin, ce joueur a trouvé la force de dépasser ses peurs et, aidé par l’ensemble du monde du football professionnel, joueurs et ancien joueur, entraîneur, arbitre, journaliste et consultant, il révèle son homosexualité.
Le message porté par la LFP et ses associations partenaires défile à l’écran : « Ne plus avoir à cacher son homosexualité se joue ensemble. Nous soutiendrons les joueurs qui décideront de faire leur coming-out. ».
Paul Bernardoni (footballeur professionnel) : « C’est une vérité, dans le football il est très difficile d’affirmer son homosexualité, comme c’est aussi le cas dans la société. Je soutiens ces messages de sensibilisation, et il faut même aller plus loin dans notre volonté de changement en donnant vraiment confiance à ceux qui ont besoin qu’on les accepte tels qu’ils sont. S’ils n’osent pas, c’est parce qu’ils sentent quelque part que leur environnement de vie n’est pas prêt à l’accepter. C’est ça qui me touche le plus ! Vivre pleinement en étant soi-même, ça transforme une existence. Si, en tant que footballeur, je peux amplifier ce message pour qu’il touche un maximum de personnes, j’en serais très fier !»
Adil Rami (footballeur professionnel) : « Il y a trop peu d’exemples de footballeurs qui ont osé sauter le pas. Ça manque pour le monde du football, mais aussi pour tous ces jeunes qui vivent des cas de conscience difficiles. On a un rôle à jouer pour eux, pour faire grandir notre société y compris sur ce plan-là. »
Yannick Cahuzac (footballeur professionnel) : « Je pense que la question n’est pas de se dire comment on réagirait si un pote de vestiaire révélait son homosexualité, mais surtout comment on peut faire en sorte de lui permettre de le faire ? Pour les plus anciens comme moi, il est plus évident de s’affirmer, mais je me mets à la place des plus jeunes et je sais que ce n’est pas simple pour eux. Vous avez beaucoup de choses à prouver aux autres et à vous-mêmes, vous pouvez vite vous retrouvez bloqués par des barrières qui n’ont pas lieu d’être. On doit aider à les lever, à les faire disparaître même, dans le foot comme dans la société toute entière. »
Dans la continuité de ce film, la lutte contre l’homophobie sera également matérialisée sur tous les terrains de la 37ème journée de Ligue 1 Uber Eats et de la 38ème journée de Ligue 2 BKT.
Pour la deuxième saison consécutive, les clubs ont été invités à floquer les maillots de leurs joueurs de numéros colorés en arc-en-ciel, reprenant le drapeau arc-en-ciel, symbole de paix, de diversité et surtout symbole par excellence du mouvement LGBT.
Pendant le protocole de match, joueurs et arbitres se réuniront autour d’une affiche « Homos ou Hétéros, on porte tous le même maillot ». Les arbitres et délégués de match afficheront leur soutien en portant un brassard arc-en-ciel, également proposés aux entraîneurs et aux journalistes TV.
À l’issue des matchs, ces maillots exceptionnels seront mis aux enchères au profit des associations Foot Ensemble, PanamBoyz & Girlz United et SOS Homophobie. Dès le mardi 17 mai à 17h, les maillots de Ligue 1 Uber Eats seront en vente sur la plateforme MatchWornShirt, tandis que les maillots de Ligue 2 BKT seront en vente sur la plateforme BiddingSport, et cela jusqu’au dimanche 29 mai à 16h.
Cette action nationale complète des initiatives menées tout au long de la saison.
De nombreux outils pédagogiques ont été développés par Foot Ensemble et mis à disposition des clubs professionnels : le documentaire « Footballeur et homo : au cœur du tabou », des guides de sensibilisation, à destination des joueurs, éducateurs/référents et des entraîneurs ou encore un Serious Game « Un Gay dans mon équipe », jeu immersif visant à analyser le comportement de vos joueurs/joueuses face à certaines situations.
Dans le cadre du programme d’ouverture civique et culturelle « Open Football Club » du Fondaction du Football, 14 centres de formation ont été sensibilisés à la lutte contre l’homophobie par des intervenants de SOS Homophobie, de Foot Ensemble, ou d’autres autres associations de lutte contre les discriminations. Quatre autres centres de formation ont également organisé des sessions de sensibilisation par leurs propres moyens.
Cette saison pour la première fois, en association avec Foot Ensemble, deux ateliers ont été menées également en direction des supporters.
Par ailleurs, en association avec l’UNECATEF, FOOT ENSEMBLE a mené une enquête inédite sur la perception de l’homosexualité et de l’homophobie auprès des entraîneurs des clubs professionnels. Au total, 78 entraîneurs travaillant auprès des groupes professionnels et dans les centres de formation ont répondu à un questionnaire.
Les premiers résultats montrent que l’homosexualité est très largement acceptée (90% de réponse favorable) du côté des entraîneurs. 78% d’entre eux pensent que la révélation d’un coming-out ne posera pas de problème dans le vestiaire et 50% d’entre eux conseilleraient à un joueur homosexuel de faire son coming-out. Ces résultats encourageants s’accompagnent aussi d’un besoin de formation. Dans ce domaine, 85% des entraîneurs interrogés sont demandeurs de davantage de formation ou de sensibilisation en matière de lutte contre l’homophobie dans le football.