Le nouveau maillot de l’AS Saint-Etienne rend hommage aux mineurs, héros d’un quotidien révolu et inconditionnels supporters.
Mineur était un métier de valeurs qui a largement inspiré la légende des Verts. Ce week-end, l’AS Saint-Etienne et le coq sportif lancent un maillot noir pour faire écho au passé. Des images d’une lampe de mineur, d’un pic et d’un marteau figurent sur l’intérieur du col. La couleur or des logos des partenaires et du liseré ornant le col symbolise la lumière de la lampe de mineur.
Pour la réception d’Angers, les Verts s’échaufferont avec ce nouveau maillot noir floqué d’un numéro unique, le « 42 », en hommage au bassin houiller stéphanois. Sur chaque maillot, sera inscrit en lettres d’or le nom d’un puits du territoire. Le coup d’envoi du match sera donné par Jean Meyer, 92 ans, lui-même ancien mineur et aujourd’hui Président d’honneur de l’Association du Musée de la Mine.
Roland Romeyer: «Les mineurs ont été et sont toujours notre fierté. Ils restent des exemples de courage pour nous tous»
L’équipe d’Oscar Garcia jouera en noir lors de certaines rencontres à l’extérieur et, exceptionnellement, face à Nantes, début décembre, à l’occasion de la Sainte-Barbe, la fête des mineurs. «Les mineurs ont été et sont toujours notre fierté, affirme Roland Romeyer, Président de l’AS Saint-Etienne. Ils restent des exemples de courage pour nous tous. Leurs valeurs – travail, solidarité, partage – sont celles de la ville de Saint-Etienne et du club. Nous souhaitons que nos joueurs se les approprient. Chaque année, nous remettons d’ailleurs à toutes les recrues et aux néo-pros une lampe de mineur, symbole de ces valeurs.»
L’histoire de l’ASSE et celle des mines sont intimement liées. D’anciens dirigeants et joueurs ont été mineurs : Roger Rocher, l’emblématique président, René Domingo, recordman des matches sous le maillot vert et capitaine de la première équipe championne de France, mais aussi le défenseur international Roland Mitoraj. Jean Oleskaik, premier buteur du club en Coupe d'Europe et les frères Revelli sont également fils de mineurs. Le lien entre le club et la mine est indéfectible car le Stade Geoffroy-Guichard est tout simplement construit sur d’anciennes galeries.
1500 mineurs travaillaient au puits Couriot
Romain Hamouma, Jessy Moulin, Vincent Pajot, Bryan Dabo et Loïs Diony ont posé avec le maillot noir sur le site du puis Couriot, fermé en 1973 et devenu un magnifique musée. C’est un lieu emblématique du bassin charbonnier stéphanois. Jusqu'à la nationalisation des mines en 1946, il était le principal puits de la société anonyme des Mines de la Loire, l'une des plus importantes compagnies françaises.
Le puits Couriot a produit jusqu’à 900 000 tonnes de charbon par an et employé près de 1 500 mineurs.
La mine fonctionnait vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les mineurs se changeaient dans la salle dite des pendus car leurs vêtements étaient hissés au plafond. Puis ils rejoignaient la lampisterie et se munissaient d’une lampe avant de descendre dans les galeries. Leurs conditions de travail étaient particulièrement éprouvantes. Les mineurs étaient considérés comme les héros de la classe ouvrière.
