Laurent Mortel : "Montrer de quoi on est capables"
Le rapport de force déséquilibré, le Derby, sa programmation à Geoffroy-Guichard ainsi que l’état d’esprit et les contours de son groupe : l’entraîneur des Vertes a pris le temps pour répondre aux questions nombreuses des médias réunis lors d’un point presse.
Que vous inspire le fait de jouer le Derby de D1 Armeka à Geoffroy-Guichard ?
Pouvoir jouer ce match à Geoffroy-Guichard montre surtout que tout un club veut donner les moyens à son équipe féminine et la mettre sur le devant de la scène. C’est une très belle initiative, une très belle exposition.
Que peut vous apporter cette exposition ?
Jouer à Geoffroy-Guichard va nous permettre de mieux mesurer ce qu’est le Derby. Ça va être à nous de donner une belle image de montrer les valeurs de cohésion et de solidarité que les 3000 supporters attendent pour qu’ils soient encore plus nombreux la prochaine fois. Car j’espère que ce match à Geoffroy-Guichard en appellera d’autres. Cette exposition pourra aussi nous permettre d’attirer certaines joueuses françaises ou étrangères.
Jouer devant 3000 supporters, ça doit galvaniser les joueuses.
Ne pas jouer au stade Salif Keita et devant une affluence plus grande peut-il troubler vos joueuses ?
Ce dimanche, on a prévu une journée plus longue pour avoir le temps de prendre nos marques dans ce stade. Jouer à Geoffroy-Guichard doit être un élément de motivation supplémentaire. Jouer devant 3000 supporters, ça doit galvaniser les joueuses. On ne rêve que de moments comme ça quand on est joueuse. Il n’y a qu’à voir notre équipe masculine jouer l’accession en Ligue 1 dans son Chaudron, il n’y a rien de plus beau. Vous êtes plus qu’onze sur le terrain, il y a cet élan et le devoir de bien figurer. J’espère que les joueuses vont bien appréhender cette émotion, cette pression. On fait tout pour les accompagner à bien gérer ce moment pour qu’il puisse nous aider à construire l’avenir.
Y aura t-il un sentiment de revanche après le match aller s’était conclu sur un score sans appel (6-0) ?
Non, il n’y a pas de sentiment de revanche. Sur le plan sportif, on va jouer contre la meilleure équipe d’Europe, on le sait. Le rapport de force est déséquilibré, on le sait aussi. Une fois que c’est dit, notre objectif premier est d’être dans la continuité de ce qu’on fait depuis le mois de décembre, de s’appuyer sur le contenu de nos matches, de poser un maximum de problèmes à cette équipe comme on a réussi à le faire deux fois contre le Paris SG. Au match aller, on avait eu la chance de jouer contre l’équipe-type lyonnaise.
Pensez-vous que vous affronterez la même équipe ce dimanche (21h) ?
Ça m’intéresse peu de savoir quelle équipe de Lyon on jouera car la plupart des joueuses ont un niveau international. Ce n’est pas notre cas. Nous, on a choisi de faire un bloc de 12 jours de travail consécutif, de faire l’impasse sur un week-end de repos pour préparer au mieux ce match. Pendant cette période, on a essayé d’étudier les problèmes que cette équipe pourrait nous poser comme de voir aussi où, nous, on pourrait les embêter. Même si aucune équipe de D1 Arkema n’a réussi à le faire, l’idée de perdre un match est insupportable pour un compétiteur, mais quand le rapport de force est si déséquilibré il faut savoir le gérer.
Produire du contenu, faire des courses, mettre de l’intensité, des intentions, créer des actions, des relations pour que les gens auront envie de revoir du football féminin.
Quel objectif pouvez-vous raisonnablement vous fixer contre cette équipe ?
Celui de ne pas dégrader le niveau de performance affiché sur nos dernières rencontres. Il nous reste 4 matches, il faut qu’on termine avec des points, avec des éléments positifs pour valider ce qu’on a fait depuis le début de saison. Ce qu’on a réalisé avec notre effectif et nos moyens, c’est grand. J’aimerais terminer le championnat à la 7e place qu’on occupe aujourd’hui. Ça serait significatif pour nous.
Avant ce match, j’ai déjà dit aux joueuses que si elles voulaient rejouer à Geoffroy-Guichard devant encore plus de supporters, il n’y a qu’une chose à faire. C’est de montrer de quoi on est capables sur le terrain. C’est d’avoir du résultat. Et le résultat, ça ne veut pas forcément dire les 3 points. Ça veut aussi dire de produire du contenu, de faire des courses, de mettre de l’intensité, des intentions, de créer des actions, des relations pour les gens aient envie de revoir du football féminin.
Pourrez-vous compter sur l’ensemble de votre effectif pour composer votre groupe ?
Non parce que Kess Elmore a une nouvelle douleur au dos. Chloé Tapia ne sera pas non plus dans le groupe parce qu’elle est suspendue sur ce match. Ça la rend malheureuse parce que c’est une joueuse formée à Lyon qui est totalement épanouie à Saint-Étienne. Avant d’arriver à l’ASSE, il y a deux ans, elle n’avait jamais joué en D2 ou en D1 Arkema. Depuis, elle a joué presque tous nos matches et été sacrée championne de D2 et obtenu le maintien dans l’élite.