Laurent Mortel : "Stabiliser l'ASSE au plus haut niveau féminin"

Coach, comment abordez-vous cette nouvelle saison et le retour en D1 Arkema ?

On aborde cette nouvelle saison avec beaucoup d’humilité parce qu'on sait que le championnat sera compliqué. Le niveau d’exigence de la D1 Arkema continue d’augmenter chaque année avec de très belles formations. De notre côté, on a fait le choix de construire une nouvelle équipe en gardant notre ossature pour avoir un certain équilibre. On a donc conservé la plupart des joueuses qui avaient le plus de temps de jeu en D2. Et, en parallèle, on est allés chercher des recrues qui pouvaient s’intégrer à notre projet de jeu, avec l’expérience du haut niveau, des caractéristiques particulières et certaines valeurs qui pouvaient nous apporter le petit plus nécessaire pour cette nouvelle saison.

Que vous apporte ce choix de la stabilité au sein de votre effectif ?

La stabilité est importante dans une équipe. Aujourd'hui, la moitié du groupe connaît nos habitudes de travail depuis un an, nos routines sont sont ancrées. Garder l’ossature de notre équipe nous permet de gagner du temps dans notre préparation, nos consignes et de maintenir notre intensité de travail.

On a bien assimilé l’écart entre ces équipes du haut tableau et la nôtre. On est prêts à débuter le championnat.

Quel bilan faites-vous de vos matches de préparation ? 

On a bien débuté en s’imposant contre le Servette Genève (0-1) puis on a fait le choix ensuite de cibler des bonnes équipes de D2 avec des structures professionnelles comme Strasbourg (1-1) et Nice (1-1- qui seront amenées à jouer l’accession en D1 Arkema cette saison. On a aussi voulu affronter des belles équipes de D1 Arkema pour prendre conscience du fossé entre chaque division. Contre ces équipes (Montpellier et le Paris FC) nos résultats ont été mitigés c’est vrai, mais on a respecté nos ambitions de présaison. L'objectif était de faire un turn-over plutôt que de vraiment dégager une équipe type. Quand on change 50% de l’effectif, on a besoin de temps pour trouver les bonnes associations à faire sur le terrain pour être performants par la suite. Maintenant, on a bien assimilé l’écart entre ces équipes du haut tableau et la nôtre. On est prêts à débuter le championnat.

La saison dernière, on a systématiquement ciblé ce qui nous manquait pour continuer à progresser et nous projeter sur le haut niveau.

Justement, comment appréhendez-vous ce début de championnat qui sera rapidement marqué par des chocs face à équipes qui viseront l'Europe ?

On va d'abord se concentrer sur notre premier adversaire : Reims. Ce déplacement a tout d'un match piège. C’est une équipe qui connait très bien la D1 Arkema et qui est douée en termes de recrutement. Alors, même s’il y a eu un grand changement d’effectif de leur côté aussi, je pense que c'est une équipe qui existera sur l'ensemble de la saison. Ça ne sera pas un match facile... Pour les journées suivantes, on prendra les matches les uns après les autres. Beaucoup d'équipes se sont encore renforcées cet été, nous allons affronter des effectifs riches.

Comment avez-vous préparé vos joueuses au passage du statut de favorites à celui promues qui devront aller chercher leur maintien ?

Dès le départ, on s'est dit que ça allait être compliqué. Nous, staff, le savons et les joueuses le savent également et on l'a tous mesuré quand on a affronté Montpellier ou le Paris FC. C'est aussi pour cette raison que toute la saison dernière, on a essayé de toujours garder une certaine mesure. On savait très bien que la passerelle entre les deux championnats était importante donc, la saison dernière, on a systématiquement ciblé ce qui nous manquait pour continuer à progresser et nous projeter sur le haut niveau.

Les joueuses, comme le staff, on est tous impatients de se frotter à la compétition.

Dans quel état est votre groupe avant cette première confrontation avec le haut niveau ?

On a eu neuf semaines de préparation, alors on a hâte d'être samedi ! Même si cette période était nécessaire, elle a aussi été longue. Les joueuses, comme le staff, on est tous impatients de se frotter à la compétition. C'est pour ça qu'on s'entraîne tous les jours, pour être performants sur le match du week-end. La saison dernière on a su remplir notre objectif collectif, aujourd'hui on veut faire de même en stabilisant l'ASSE au plus haut niveau du football féminin.

En ce moment, vous êtes à l’Étrat puisque la Coupe du Monde de rugby utilise vos infrastructures habituelles, est-ce que cette adaptation peut avoir un impact direct sur votre début de saison ?

Dans le football, la capacité d’adaptation est vraiment importante. Il ne faut pas se laisser déstabiliser donc on s'adapte. Alors même si nous avons notre confort à l'Étivalière avec des installations qui nous sont entièrement dédiées, le club a su nous mettre dans les meilleures conditions au Centre sportif de L'Étrat pour qu'on puisse aborder au mieux le début de saison. Nous avons accès à tout ce dont nous avons besoin. Les joueuses arrivent à s'adapter sans mal et apprécient particulièrement de partager ce lieu de travail où elles peuvent croiser les autres catégories du club.