Lazio 3-2 ASSE : le mauvais scénario
Réduits à dix alors qu’ils menaient au score après l’expulsion de Robert Beric, les Verts ont cédé face à la Lazio Rome au stade Olympique. Avec courage et détermination, les Stéphanois ont terminé à neuf, Moustapha Bayal Sall ayant reçu deux cartons jaunes. L'arbitre les a injustement pénalisés.
La Coupe d’Europe ne transcende pas encore le peuple romain, habitué, il est vrai, aux grandes joutes continentales, en football comme en Histoire. La deuxième journée de l’UEFA Europa League n’a pas fait sortir le Tibre de son cours, même si la pluie, continue tout au long de la journée, a certainement fait monter de quelques centimètres le fleuve romain. Les Verts ont fait trembler Rome, son stade Olympique, et sa Lazio, 3e de la dernière Serie A, « l’un des plus grands clubs italiens » comme l’expliquait, mercredi, Christophe Galtier. Réduits à dix dès la demi-heure de jeu, après l’expulsion très discutable de Robert Beric, les Stéphanois ont plié sur deux actions romaines, alors qu’ils s’étaient montrés jusque-là très fringants, avant de terminer la rencontre à neuf. Rageant, frustrant : l’Europe passe également par ce genre de sentiments mêlés.
Quatre jours après la réception de Nice et 72 heures avant le déplacement à Caen, Christophe Galtier introduisait quatre changements dans son onze de départ par rapport au dernier match. Moustapha Bayal Sall remplaçait Florentin Pogba, touché, dans l’axe de la défense, où l’accompagnait Loïc Perrin. François Clerc était aligné à droite, tout comme Pierre-Yves Polomat, à gauche. En l’absence de Jérémy Clément, également sorti sur blessure dimanche dernier, Vincent Pajot débutait la rencontre au sein d’un milieu à trois, avec Fabien Lemoine, et Benjamin Cognet. Aux avant-postes, Robert Beric occupait la pointe de l’attaque, alors que Romain Hamouma et Nolan Roux étaient chargés d’animer les côtés.
Moustapha Bayal Sall débloque la situation
Après le traditionnel lâcher d’aigle, l’animal symbolisant la Lazio jusque sur son écusson, les premiers à se montrer incisifs dans la rencontre étaient les Verts… tous de Vert vêtus, du maillot aux chaussettes, short inclus. Moustapha Bayal Sall reprenait victorieusement du ventre un corner tiré par Romain Hamouma, la défense romaine, apathique et surprise, ne pouvant réagir (Lazio 0-1 ASSE, 5e). Stéphane Ruffier réalisait ensuite un arrêt exceptionnel devant Hoedt, qui se voyait déjà fêter l’égalisation. Un début de match effréné, que Nolan Roux manquait de quelques centimètres de marquer de son empreinte, alors que sa tête lobée terminait sa course sur le transversale, le quart d’heure de jeu à peine atteint.
Les Verts semblaient bien installés dans leur rencontre mais un bon débordement sur le côté droit de Felipe Anderson changeait la donne. Le meilleur attaquant romain décalait parfaitement Onazi qui, face aux buts de Stéphane Ruffier, ne loupait pas la cible (Lazio 1-1 ASSE, 21e). Un coup de théâtre, puis un autre, dix minutes plus tard, lorsque Mr Ozkahya jugeait volontaire un coup de coude de Robert Beric sur Mauricio. Le Slovène était exclu, à sa plus grande surprise, d’ailleurs, lui qui n’allait pas au contact pour faire mal . La décision, très sévère, pénalisait donc les Verts, réduits à dix tôt dans la rencontre, même si Romain Hamouma, face à Berisha, obligeait le portier à sauver son camp, à cinq minutes de la pause. Juste avant le repos, Mauri loupait lui une grosse occasion, devant Stéphane Ruffier, sur un ballon dans le dos de la défense stéphanoise.
La Lazio renverse la situation
Buteur en première période, Moustapha Bayal Sall allait vivre un début de deuxième acte compliqué. Le Sénégalais récoltait un carton jaune pour une faute sur Mauri, avant de se télescoper avec Stéphane Ruffier sur le coup-franc qui suivait. Le ballon atterrissait dans les pieds de Hoedt, qui ne laissait pas passer l’offrande (Lazio 2-1 ASSE, 48e). Dur, très dur pour les Verts, qui vivaient là le plus cruel des scénarios. Ismaël Diomandé et Jean-Christophe Bahebeck venaient suppléer Benjamin Corgnet et Romain Hamouma, alors que l’heure de jeu venait d’être passée. Le joueur prêté par le PSG perforait l’axe romain après un relais avec Polomat, mais sa frappe puissante était stoppée par Berisha. Malgré l’infériorité numérique, les Verts avaient le monopole du ballon face à une Lazio qui se contentait de cet avantage au score.
Malheureusement pour eux, les coups du sort étaient tous en leur défaveur et Moustapha Bayal Sall, coupable d’une faute sur Felipe Anderson, do,t la technique balle au pied aura constamment gêné les efforts stéphanois, était également exclu à quinze minutes du terme. Les Romains n’en demandaient pas tant et creusaient l’écart par l’intermédiaire de Lucas Biglia, le capitaine (Lazio 3-1 ASSE, 80e).
Volontaires voire héroïques malgré la soirée difficile qu’ils étaient en train de vivre, les Verts terminaient au courage et Kévin Monnet-Paquet signait un but splendide, d’un lob millimétré (Lazio 3-2 ASSE, 84e). Une tête de Vincent Pajot frôlait ensuite le cadre. Les Laziale, qui s’imaginaient une fin de rencontre tranquille, étaient refroidis mais finissaient par l’emporter. Le « scénario », mot emprunté à l’italien, avait choisi son camp.
UEFA Europa League
2e journée – Groupe G
Lazio 3-2 ASSE
Score à la mi-temps : 1-1
Au stade olympique de Rome (ITA)
Arbitre : M. Ozkahya (TUR)
Buts : Onazi (21e), Hoedt (48e), Biglia (80e) pour la Lazio ; Sall (5e), Monnet-Paquet (84e) pour l’ASSE
Avertissements : Onazi (25e) pour la Lazio ; Sall (48e) pour l’ASSE
Expulsion : Beric (32e), Sall (76e) pour l’ASSE
Lazio : Berisha – Radu, Hoedt, Mauricio (puis Gentiletti, 46e), Basta – Onazi (puis Cataldi, 73e), Biglia (C), Milinkovic-Savic – Mauri (puis Matri, 64e), Keita, Felipe Anderson. Entr. : S.Pioli.
ASSE : Ruffier – Polomat, Sall, Perrin (C), Clerc – Pajot, Lemoine, Corgnet (puis Diomandé, 63e) – Hamouma (puis Bahebeck, 63e), Beric, Roux (puis Monnet-Paquet, 73e). Entr. : C.Galtier.