Le top 3 des confrontations
2 juin 1973 / ASSE 6 - Bordeaux 2
Les absents, a-t-on coutume de dire, ont bien souvent tort. Eh bien, l'adage se sera une nouvelle fois vérifié en cette 38e et ultime journée de D1. Alors que le public a boudé cette affiche, les acteurs ont, pour leur part, répondu présents. Et de quelle manière ! Alerte, enlevée, spectaculaire, cette rencontre donne lieu à une avalanche de buts. Huit au total dont six à l'actif des hommes de Robert Herbin et quatre pour le seul Patrick Revelli. Le Gaulois a soif d'espaces, multiplie les appels, les courses et les dribbles, met Rigoni, le portier girondin, au supplice. Il s'enivre de ce match sans enjeu. Comme un avant-goût de vacances. Un before gouleyant à souhait. Des vendanges précoces ou tardives, c'est selon. Il en profite donc pour gonfler ses "stats" et signer l'un des grands crus de son immense carrière (6-2, Christian Sarramagna et Jean-Michel Larqué trouvant également le chemin des filets face aux Aquitains de l'ex-Stéphanois, Roland Mitoraj). Trois ans plus tard, il troquera sa tunique de buteur en endossera celle de passeur pour l'Ange Vert envoyant l'ASSE au paradis face au Dynamo Kiev et Oleg Blokhine, son tsar déchu (3-0, a.p.).
2 juin 1981 / ASSE 2 - Bordeaux 1
L'ultime levée d'un Grand Chelem retentissant. De 25 années de succès. D'un quart de siècle d'exploits et d'émotions, de performances et de vibrations. Ce soir-là, les Verts, après avoir renversé tant et tant de montagnes, décrocheront la lune. Plus précisément une étoile. Celle, sous toutes les latitudes de la planète foot, récompensant un club ayant inscrit à dix reprises son nom au palmarès de son championnat national. Une première dans l'Hexagone. Une première, à ce jour, jamais égalée. Et comme un symbole, cette victoire fut marquée du sceau de la classe immense de l'un des ambassadeurs de l'ASSE, un futur triple Ballon d'Or : Michel Platini. En pole au coup d'envoi, mais demeurant sous la menace d'un brillant rival nantais, les Stéphanois doivent l'emporter afin de ne pas être coiffés sur le poteau. Face à des Bordelais, candidats au podium et entraînés par un certain Aimé Jacquet, les Verts sont ponctuels au rendez-vous. "Platoche" inscrit un doublé avant la pause atteinte sur le score de 2-0. À Nantes, les Canaris font également le job et mènent face à Nîmes (1-0). Tout reste à faire pour des Ligériens cependant en ballottage extrêmement favorable. Le but du Gardois Lozano les rapprochera un peu plus d'un dixième titre. Et ce n'est pas la réduction du score de Bernard Lacombe qui viendra gâcher la fête. Ce 2 juin 1981, une étoile est née.
14 avril 2019 / ASSE 3 - Bordeaux 0
La bande à Jean-Louis Gasset a le vent en poupe à l'heure de recevoir des Bordelais en quête de confiance et, pour tout dire, pas franchement au sommet de leur forme. Ayant engrangé sept points lors de leurs trois dernières sorties, Loïc Perrin et ses coéquipiers, dans un Chaudron copieusement garni, dominent les débats, à l'instar de Wahbi Khazri, intenable et inspiré, mais butant sur un Benoît Costil en mode citadelle imprenable. Les Girondins résistent vaille que vaille, plient mais ne rompent pas avant de céder sur un coup du sort, peu après la reprise. Plus précisément, sur une faute de main du futur défenseur stéphanois, Sergi Palencia. Exécuteur patenté des hautes œuvres, l'international tunisien débloque la situation d'un plat du pied-sécurité, prenant l'ultime rempart visiteur à contre-pied. Geoffroy-Guichard exulte et fait la fête. Elle sera totale lorsque l'épatant et exemplaire Mathieu Debuchy s'offrira un doublé. D'un coup de boule dont il avait le secret puis en coupant, au premier poteau, un centre de Pierre-Yves Polomat. Le Chaudron vibre et chante sa fierté. Deux mois plus tard, l'ASSE décrochera un nouveau ticket européen.