«L'ASSE ne peut pas toujours faire plus»
Bernard Caïazzo, Président du Conseil de Surveillance de l'ASSE, et Roland Romeyer, Président du Directoire, ont reçu les médias ce mardi à L'Etrat. L'occasion de rappeler que le club figure dans le top 5 de Ligue 1 sans disposer des mêmes moyens économiques que ses concurrents.
Bernard Caïazzo, Président du Conseil de Surveillance de l’ASSE, et Roland Romeyer, Président du Directoire, ont présenté leurs vœux à la presse, ce mardi, au centre d’entraînement de L’Etrat. Ils étaient accompagnés de Dominique Rocheteau, Coordinateur sportif, et Stéphane Tessier, Directeur Général des Services.
Roland Romeyer a affirmé que l’ambition du club était intacte : poursuivre sa progression en s’appuyant sur les valeurs qui ont fondé les succès enregistrés depuis 2010. « Je veux que nous continuons de donner beaucoup de bonheur à tous nos supporters», a-t-il déclaré. Ses maîtres mots: stabilité et sérénité. «L’objectif est de s’installer durablement dans le top 5 afin de disputer régulièrement la Coupe d’Europe.Quand nous avons mis en oeuvre notre projet de développement, nous espérions être régulièrement européens une fois les travaux de rénovation du stade Geoffroy-Guichard terminés. Nous sommes donc en avance sur notre tableau de marche puisque l’ASSE s’est déjà qualifiée deux fois de suite pour une Coupe d’Europe après avoir remporté la Coupe de la Ligue en 2013 et s’être classée 4e la saison dernière. Mais cette réussite sportive ne doit pas occulter la réalité économique du football professionnel. Les observateurs oublient trop souvent de rappeler que nous n'avons pas les mêmes moyens que le PSG, l'OL et l'OM, les clubs avec lesquels nous sommes à la lutte.»
Bernard Caïazzo a justement expliqué que l’ASSE défiait la logique économique en entrant dans le top 5 de la Ligue 1, aux côtés du PSG, de l’OM et de l’OL, trois clubs dotés d’importants moyens financiers et situés dans les trois plus grandes métropoles de France. « L’été dernier, avant que le championnat ne commence, ma grande crainte était de nous retrouver, en décembre, dans la même situation qu’en 2008-2009, a-t-il avoué. La Ligue Europa avait alors plombé notre parcours en championnat et le club avait frôlé la relégation en Ligue 2. Par conséquent, figurer aujourd’hui dans le top 5 du Championnat avec 40 points en 22 journées constitue une grande performance. Le Directoire réussit un remarquable travail.»
«C’est une hérésie de penser que nous pouvons rivaliser avec Paris, Marseille ou Lyon»
«Depuis l’arrivée des Qataris dans notre championnat, l’ASSE est 4e sur les trois dernières saisons, a-t-il souligné. Cela prouve que nous avons acquis une régularité au niveau des résultats. Il faut féliciter le staff mais également tous les personnes qui travaillent au club. Des moyens supplémentaires ont été dégagés pour accroître la compétitivité du groupe pro. Notre budget a progressé de 50 à 70 millions d’euros. Nous avons le 7e budget du championnat mais les quatre plus gros clubs de L1 ont des budgets au moins deux fois supérieurs au nôtre. Avec 10 à 20 millions d’euros supplémentaires, nous pourrions viser le top 3. Le quotidien L’Equipe nous place dans la lutte pour le titre mais nous n’avons jamais utilisé ce mot en interne. Il y a trois ans, la question était simplement de savoir quand nous pourrions faire partie du top 5. Nous pensions que cet objectif pourrait être atteint à partir de la livraison du nouveau Geoffroy-Guichard. En fait, nous l’avons réalisé bien avant. Le danger serait de croire que l’ASSE peut faire toujours plus. Ce n’est pas possible. Comment imaginer que la Sampdoria et Southampton, dans le top 5 de leur championnat respectif, gagnent le titre ? Dans chaque championnat, ce sont toujours les plus grandes villes qui se battent pour le titre. C’est une hérésie de penser que nous pouvons rivaliser avec Paris, Marseille ou Lyon. La logique économique est en effet indissociable de la loi sportive. Aujourd’hui, nous devançons déjà des grandes villes comme Lille, Bordeaux ou Rennes. Nous avons encore beaucoup de travail devant nous mais cela ne nous fait pas peur. Je suis sûr que nous continuerons d’avancer.»