L’ASSE en visite au Rwanda
Emmenée par son responsable, Bernard David, la cellule de formation de l’ASSE revient du Rwanda. En Afrique, ils ont découvert une nation de football, prête à s’ouvrir aux modèles des clubs européens, et ont établi les bases d’un possible futur partenariat.
Après le Burkina Faso, l’ASSE et sa cellule de formation continuent de parcourir le continent africain. Bernard David, le responsable du centre de formation, Gérard Fernandez, le coordinateur du recrutement pour le centre de formation, et Sébastien Sangnier, préparateur physique, ont visité le Rwanda durant quatre jours au début du mois de novembre. Le voyage n’avait rien de touristique, dans un pays qui, il y a vingt ans, subissait l’un des génocides les plus importants de l’histoire. Pourtant, aujourd’hui, le pays se reconstruit à une allure phénoménale, et rattrape déjà le retard qu’il accusait derrière les poids lourds africains. Gérard Fernandez, en charge des relations avec les partenaires en Afrique, par ailleurs amoureux et fin connaisseur du continent, a même été étonné par les reconstructions entreprises depuis vingt ans par le Rwanda. «Les progrès effectués au niveau national sont incroyables. Les routes, les immeubles et les bâtiments administratifs sont neufs. Si la guerre civile reste dans toutes les têtes, on ne croirait pas que le pays fut détruit il y a si peu de temps. Le travail qui a été mis en place est aujourd’hui très efficace».
Après la tragédie de 1994, le pays s’est lancé comme grand objectif de reconstruire toutes ses infrastructures. Et, le football n’a pas été laissé de côté. À leur arrivée, les émissaires de l’ASSE se sont retrouvés face à beaucoup de terrains quasiment neufs. Bernard David explique. «Ils disposent de beaucoup de terrains en synthétique, capables de résister aux deux saisons de pluie qui rythment l’année des Rwandais. Au-delà même des infrastructures, les conditions d’entraînement sont bonnes, l’organisation également. Il y a, certes, encore du travail à fournir et des choses à améliorer, mais les bases sont déjà établies. Ils ne partent pas de rien».
L’idée de partir découvrir le football rwandais est venue via une connaissance à la FIFA. Un formateur, déjà implanté au Rwanda, avait eu vent d’une demande de la part du pays africain et de ses institutions sportives. L’ASSE s’y est montrée attentive. Plus que demandeur, le Rwanda veut bénéficier de l’expérience d’un club professionnel européen. La réception fut à la hauteur de l’événement. «Nous avons été invités par la fédération rwandaise et son président, Célestin Ntagungira. Mais notre venue a dépassée le simple cadre sportif». En effet, le président du Sénat, Jean Damascène Ntawukuriryayo, supporter des Verts, tenait à rencontrer la délégation stéphanoise. Bernard David, le responsable du centre de formation confirme toute l’affection que les membres du club ont reçue dès leur arrivée. «Ils ont tout fait pour que l’on se sente à l’aise, et nous ont tout facilité sur place. Notre venue était attendue, on s’est senti comme chez nous».
Les U17 du Rwanda se sont hissés jusqu’en finale de la Coupe du Monde en 2011
Le but de l’opération ? Une éventuelle collaboration entre la fédération rwandaise et l’AS Saint-Étienne. Le pays africain pourrait organiser des journées de détections supervisées par l’ASSE, et le club, en contrepartie, aiderait à la formation d’éducateurs et veillerait à une meilleure structuration du football local. En attendant, Bernard David et son équipe ont pu assister à un match de Division 1 et à un entrainement de la sélection nationale. Le niveau est bon, et les équipes de jeunes gagnent un peu plus en expérience chaque jour. «Les U17 se sont hissés jusqu’en finale de la Coupe du Monde en 2011. C’est un signe, une marque d’un travail bien fait», selon Bernard David. Et Gérard Fernandez de confirmer. «Le niveau global est intéressant, ils développent un jeu rapide, porté vers l’avant». Le responsable des relations avec l’Afrique a même pu voir que le football rwandais est déjà ouvert sur l’extérieur. «Ils ont des entraineurs étrangers dans le championnat, dont un français. Ils veulent profiter du football européen pour évoluer dans la préparation tactique et technique».
Au final, l’expérience fut bénéfique et propice au dialogue. Un pays en pleine construction footballistique, et un club déjà présent en terres africaines ont tout pour s’entendre, surtout quand les échanges sont constructifs. «Nous sommes rentrés avec la sensation d’avoir découvert un pays magnifique» conclut Gérard Fernandez. La collaboration, encore fraiche, pourrait s’intensifier dans l’avenir. La délégation du club pourrait retourner au Rwanda, cette fois pour une durée plus longue afin d’encore mieux s’y implanter.