Ninon Blanchard : "Le plus beau des challenges"
Native de Saint-Étienne, capitaine des Vertes, Ninon Blanchard compte parmi les joueuses emblématiques d'un club où elle a été formée et qu'elle aspire à maintenir en D1 Arkema. Cela passera, entre autres, par un succès impératif face à Guingamp, ce samedi (14h30) à domicile.
Tu portes le brassard. Comment appréhendes-tu cette fonction ?
C'est bien évidemment un honneur. L'ASSE est mon club de cœur. J'ai été particulièrement touchée d'avoir été choisie. Je m'appuie beaucoup sur Lalia Storti qui m'aide à mûrir. Tout le monde connaît mon parcours, a conscience des étapes que j'ai franchies. Je connais les rouages de l'ASSE, son fonctionnement, ses infrastructures. Mon discours doit avoir du poids. Je m'attache à trouver les bons mots.
Parfois, on te compare, eu égard précisément à ton parcours et à ton attachement au club, à Loïc Perrin ? Qu'en penses-tu ?
C'est valorisant mais je suis encore très loin de Loïc, un exemple pour tous, un joueur exceptionnel. C'est une référence, au même titre que Charlotte Gauvin, dont je m'inspire beaucoup.
Samedi, vous livrerez un match capital face à Guingamp. On peut évoquer un match de la dernière chance ?
Non, je ne pense pas. On l'abordera avec détermination parce que nous sommes des compétitrices. Certains estiment que notre mission maintien relève de l'impossible, que les stats nous condamnent d'ores et déjà à la relégation. Eh bien, j'estime que l'impossible doit précisément nous permettre de nous sublimer, doit nous galvaniser. C'est le plus beau des challenges.
Vous avez régulièrement ouvert au score avant de vous incliner. Que manque-t-il au groupe ?
Sans doute la gestion de nos émotions. Trouver un juste milieu en termes de pression. Nous devons avoir envie de nous battre, les unes pour les autres, d'aider une copine en galère. Faire preuve non seulement de hargne mais également d'ego.
Et inscrire ce fameux deuxième but...
En effet. On considère que le plus difficile consiste à ouvrir le score. On y arrive assez souvent sans pour autant nous imposer au final. Je pense en vérité que notre principal adversaire, c'est nous-mêmes ! On doit progresser, ne pas paniquer, faire preuve de sérénité afin de marquer ce but du break. Ce ne sont pas tant le manque de confiance ou d'expérience qui nous font défaut, c'est surtout nos erreurs de concentration qui nous pénalisent et que nous payons cash.
Quel rôle joue Charlotte Gauvin ?
Elle sait trouver les mots justes, tient toujours un discours positif. Elle est très inspirante. Elle participe aux bonnes relations que le staff et nous, joueuses, entretenons. Elle consolide les liens entre nous.
Le match aller en Bretagne (1-1) reste plutôt un bon souvenir. Faut-il y voir un signe ?
C'est vrai qu'on avait arraché le nul après avoir concédé l'ouverture du score et été réduites à 10. On a su faire preuve d'orgueil et de force mentale. Sans oublier ce penalty raté par Guingamp à l'ultime minute. Oui, en effet, ça reste un bon souvenir. Mais attention, nos adversaires auront sans doute un esprit revanchard et le couteau entre les dents.