Noël avant l'heure
Retour sur une rencontre marquante face au prochain adversaire des Verts : les Girondins de Bordeaux ! Cette fois, la rétro nous emmène lors de la saison 2020-2021.
Pour ce grand classique hexagonal - cette 117ème confrontation entre Girondins et Foréziens constituant alors l'affiche la plus disputée de notre championnat -, les Verts, en souffrance depuis trois mois sanctionnés par sept échecs, quatre partages des points et six tout petits buts inscrits, entendent recouvrer confiance et réalisme. "Maintenant, ça suffit. Nous sommes depuis trop longtemps sevrés de ces moments de joie que vous procurent les succès", avait confié Claude Puel, dans les colonnes de "La Tribune", histoire de planter le décor et d'afficher un visage ambitieux et résolu à l'heure de défier le Bordeaux d'un certain Jean-Louis Gasset.
Costil : le mur de l'Atlantique
Les Aquitains s'appuient sur une défense de fer et un Benoît Costil "on fire". Au sommet de son art, le portier girondin n'a concédé que huit buts en quatorze journées et présente, avec son homologue de l'Atletico Madrid, le meilleur ratio dans toute l'Europe. C'est dire l'ampleur de la tâche pour Mathieu Debuchy et ses coéquipiers, en quête d'une victoire depuis le 17 septembre et un exploit XXL au Vélodrome, face à l'OM battu pour la première fois à domicile par les Verts depuis près d'un demi-siècle (0-2). Trois mois de disette, de doutes, de désillusions. Une éternité. Et puis soudain, sortie du pied gauche d'Arnaud Nordin, cette frappe délicieusement enveloppée. Une gourmandise. Un bijou synonyme d'ouverture du score.
Bordeaux, cependant, après que Denis Bouanga a gâché un ballon de break, ne tardait pas à doucher l'enthousiasme d'une formation verte dominant toutefois les débats. En dépit de cette égalisation, l'ASSE jouait haut. Sans appréhension. Avec ambition et détermination. Sollicitait un Costil en verve, maintenant les Girondins dans le match contre le cours du jeu. Avant qu'une demi-volée limpide, décochée plein axe d'une vingtaine de mètres, ne permette à Yvan Neyou d'offrir à l'ASSE trois points mérités et ô combien bienvenus. Comme un cadeau de Noël avant l'heure. Une nuit d'ivresse dans le Bordelais. Un grand cru dont Jean-Louis Gasset, en fin connaisseur des choses du ballon rond, ne s'avisa pas de remettre en question le millésime. "Ce soir, Benoît (Costil) a longtemps repoussé une échéance semblant inéluctable. Nous avons été logiquement battus. Les deux jours de récupération en moins constituent sans doute un début d'explication. Nous manquions clairement d'essence", commentera-t-il en conférence de presse.
Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, on apprenait au lendemain même de cette sortie victorieuse, un autre succès à mettre au crédit de Saint-Étienne, officiellement désignée ville hôte des Jeux Olympiques et Para-Olympiques de Paris 2024.
16 décembre 2020
À Bordeaux (Matmut Atlantique), AS Saint-Étienne bat Girondins de Bordeaux : 2-1 (1-1).
Arbitre : Stéphanie Frappart; match à huis-clos.
But pour Bordeaux : Hwang Ui-Jo (24e).
Buts pour Saint-Étienne : Nordin (16e), Neyou (76e).
Bordeaux. Costil (cap.) - Kwateng (Poundjé, 61e), Baysse, Pablo, Sabaly - Adli, Otavio, Basic (Zerkane, 61e), Hwang Ui-Jo (De Préville, 61e) - Maja (Briand, 61e), Ben Arfa. Entraîneur : Jean-Louis Gasset.
ASSE. Moulin - Debuchy (cap.), Moukoudi, Kolodziejczak (Sow, 90e+4), Trauco - Neyou, Camara - Nordin, Boudebouz (Khazri, 66e), Aouchiche (Youssouf, 74e) - Bouanga (Hamouma, 66e). Entraîneur : Claude Puel.