OL 3-0 ASSE : une soirée à oublier

Entre Rhône et Saône, précisément à la confluence de ces deux fleuves bordant la cité lyonnaise, se déroulait l'un de ces matches si particuliers que propose le sport roi quelques fois dans une saison. Ces rencontres au cours desquelles le ballon prend un peu plus de poids et les filets, lorsqu’ils tremblent, proposent un écho assourdissant, capable aisément de passer une cinquantaine de kilomètres. Le 111^e derby de l’histoire avait la particularité d’être le dernier dans l’antre de Gerland, ses arches, sa forme singulière et sa pelouse, verte, quoi qu’on en dise. Le 111^e derby de l’histoire n’a pas dérogé à la règle et, comme toujours, Lyonnais et Stéphanois, Stéphanois et Lyonnais, couleurs traditionnelles au coup d’envoi, ont défendu une part de ce territoire dont la frontière footballistique, qu’elle soit fluviale ou terrestre, est bien plus longue que 90 petites minutes.

Si l’adage veut qu’un derby se gagne à défaut de se jouer, dès les premières minutes, ce rendez-vous entre voisins donnait des indications assez nettes sur l’état d’esprit des deux équipes. L’intensité était telle qu’elle venait à bout de Fabien Lemoine et Maxime Gonalons, deux joueurs essentiels dans l’expression collective des deux formations, qui sortaient tous deux sur blessure, la demi-heure de jeu à peine passée (31^e). Ce sont finalement ces coups du sort précoces qui allaient décanter un derby jusque-là marqué par les approximations techniques, même si l’OL, dominateur, avait la possession, sans beaucoup d’idées aux avant-postes, certes, mais avec de la réussite dans ses passes (80% d’efficacité). Alexandre Lacazette filait au but et piquait victorieusement son ballon devant Stéphane Ruffier, qui s’était montré décisif à deux reprises face à Ferri puis Valbuena (38^e), ne laissant pas l’occasion à Pogba de revenir enlever le ballon qui filait doucement dans les filets (OL 1-0 ASSE, 41^e).

Le but lyonnais, encaissé à quelques encablures de la pause, ne récompensait pas l’engagement des Verts (36 duels gagnés lors du premier acte), mais matérialisait au tableau d’affichage la possession de balle lyonnaise (63%), d’un coup plus difficile à contenir pour les Stéphanois, dont le bloc bas ne permettait pas de gêner le losange rhodanien au milieu de terrain. Plus haut dès le début de la deuxième mi-temps, les hommes de Christophe Galtier étaient plus enclins à gêner leurs adversaires, notamment par la vitesse de Romain Hamouma, auteur de deux slaloms ponctués de deux frappes de loin, la première non cadrée, la deuxième bloquée par Lopes (48^e, 63^e). Entre-temps, l’OL avait de nouveau trouvé la faille, là aussi sur un slalom, mais bien plus tranchant, signé Rafael, pas attaqué dans le cœur du jeu et dont la frappe du pointu était repoussée par Stéphane Ruffier dans les pieds d’un Lacazette à l’affût (OL 2-0 ASSE, 59^e).

Promu capitaine après la sortie de Gonalons, l’attaquant international français était bel et bien le bourreau des Stéphanois qui n’allaient pas se remettre de ce deuxième but, encaissé à un moment où ils semblaient de nouveau dans la partie. L’OL s’en contentait, gérant son avantage, pendant que les Verts perdaient Robert Beric, victime d’un gros tacle de Jordan Ferri, alors que les trois changements stéphanois avaient déjà été effectués. Un signe, un de plus, qui démontrait que la virée dominicale des Verts était douloureuse, et qu’elle n’allait pas s’adoucir, après le coup du chapeau de Lacazette, intelligent face à Ruffier (OL 3-0 ASSE, 90^e + 3). La seule lecture positive de la soirée pour les Stéphanois ? Un derby ne ressemble jamais à un autre.

Ligue 1
13^e journée
OL 3–0 ASSE
Score à la mi-temps : 1-0
Au stade de Gerland (Lyon), 38752 spectateurs
Arbitre : Tony Chapron
Buts : Lacazette (41^e, 59^e, 90e + 3) pour l’OL
Avertissements : Rafael (33^e), Ferri (78^e), Lopes (81^e), Valbuena (84^e) pour l’OL ; Pajot (1^e), Lemoine (6^e), Clément (86^e) pour l’ASSE
OL : Lopes – Morel, Umtiti (puis Bedimo, 72^e), Yanga-Mbiwa, Rafael (puis Jallet, 67^e) – Gonalons (C) (puis Darder, 31^e), Tolisso, Ferri, Valbuena – Lacazette, Beauvue. Entraîneur : Hubert Fournier.
ASSE : Ruffier – Assou-Ekotto (puis Monnet-Paquet, 67^e), Pogba (puis Polomat, 54^e), Perrin (C), Clerc – Clément, Lemoine (puis Eysseric, 31^e), Pajot – Roux, Beric, Hamouma. Entraîneur : Christophe Galtier.