Quand les Verts zlatanent Ibra !

3 novembre 2012 : PSG 1 - ASSE 2

Quatre jours avant de passer un test grandeur nature dans la capitale, l'ASSE et Romain Hamouma, en verve face à son club formateur, avaient frappé les esprits à Sochaux, l'emportant 3-0, déroulant avec assurance et maturité. En version force tranquille. "Les Doubistes ont logiquement chuté face à un rival rodé, affamé de succès, sûr de ses valeurs, riche de l'outillage requis pour parader sur plusieurs tableaux", avait jugé, avec pertinence, "L'Est Républicain". Forts de cette qualification pour les quarts de finale de la Coupe de la Ligue, les Verts, qui demeuraient, en outre, sur sept matches sans défaite en Ligue 1, n'entendaient pas se déplacer à Paris en victimes expiatoires. Porté par un recrutement XXL, le PSG de Thiago Silva et Verratti, leader invaincu drivé par une référence incontestée, Carlo Ancelotti en personne, devrait, qu'on se le dise, s'employer pour préserver cette invincibilité. "Nous n'avons rien à perdre. Se produire au Parc, ça reste à part. À nous de saisir notre chance, de jouer sans complexe", juge Fabien Lemoine à la veille de ce choc de la onzième journée opposant les deux défenses les plus hermétiques du championnat : Franciliens et Ligériens ayant respectivement concédé seulement 5 et 7 buts. Dans les colonnes de "La Tribune", Jérémy Clément, un ancien de la maison parisienne, ne dit pas autre chose : "Paris n'est pas imbattable. Nous aurons également des arguments à faire valoir." 

Toujours privée de Kurt Zouma, plâtré à la cheville, mais bénéficiant des retours de Bayal Sall et d'Alejandro Alonso, c'est donc une équipe ligérienne, résolue à créer la sensation, qui foule, ce 3 novembre 2012, la pelouse du Parc des Princes. Bien que ne pouvant pas s'appuyer sur Nenê, Gameiro, Lavezzi et le Stéphanois Armand, blessés, les Parisiens de Blaise Matuidi et de Mathieu Bodmer, ont de quoi impressionner. Pas les hommes de Christophe Galtier, cependant. "Nous devrons avoir du cran pour imposer notre jeu et ressortir proprement les ballons", avait prévenu le coach de l'ASSE. Alliant culot et technicité, engagement et densité athlétique, les Foréziens jouent leur partition à la perfection. Et regardent les stars parisiennes, les yeux dans les yeux. Une stat, mieux que tout long commentaire, dit beaucoup de ce rapport de force : la possession est partagée. C'est du 50-50. Et cela relève déjà d'un exploit face à un rival habitué à confisquer la "gonfle". 

Les Verts s'enhardissent au fil des minutes et, provoquant la chance, ouvrent le score sur un coup heureux. En l'occurrence, un csc signé Mamadou Sakho. Le PSG, vexé, hausse le ton, monte le curseur en termes d'agressivité. Trop sans doute si l'on considère cette faute incontestable de Zlatan Ibrahimovic sur Stéphane Ruffier. Le Suédois, déjà auteur de douze buts, est prié de rejoindre prématurément les vestiaires. Pierre-Emerick Aubameyang, sorti du banc, doublera la mise avant que Hoarau ne réduise le score (1-2). Trop tardivement pour un "PSG escorté d'une suffisance coupable et ayant livré une prestation pathétique", selon "Le Parisien". 

Robert Herbin, on l'imagine, ne boude pas son plaisir : "Une cohésion est née. La triplette du milieu - Clément, Lemoine, Guilavogui - a été remarquable". Trois semaines plus tard, les coéquipiers de Loïc Perrin repasseront les plats, en boutant le PSG de la Coupe de la Ligue au terme d'une mémorable série de tirs au but. La suite, vous la connaissez : elle s'écrira du côté du Stade de France et un but victorieux, signé Brandao, aux dépens du Stade Rennais (1-0).

Composition de l'AS Saint-Etienne : 16 - Stéphane RUFFIER / 29 - François CLERC / 26 - Moustapha BAYAL / 24 - Loïc PERRIN (c) / 20 - Jonathan BRISON / 6 - Jérémy CLEMENT / 18 - Fabien LEMOINE / 19 - Josuha GUILAVOGUI / 21 - Romain HAMOUMA / 9 - Max-Alain GRADEL / 14 - BRANDAO