Raon 1–1 ASSE (3 tab 4): au bout du suspense
Les Verts se sont qualifiés aux tirs au but pour les 16e de finale de la Coupe de France. En tête à la pause, ils ont été rejoints au score au cours de la deuxième période et ont eu beaucoup d’occasions durant toute la rencontre. Stéphane Ruffier, qui a détourné le dernier tir au but adverse, a été décisif.
Entre l’ambiance de Geoffroy-Guichard, le 20 décembre dernier, poussant jusqu’au bout pour aider les Verts à dominer Angers, sur le podium de Ligue 1, et le stade Paul-Gasser de Raon-l’Etape, à la porte des Vosges, il y avait un monde dont le changement d’année n’a pas pu réduire l’écart. Tout, ce dimanche, rappelait aux spectateurs présents dans le petit stade raonnais le parfum particulier de la Coupe de France, des buvettes sous les tentes d’une nouvelle tribune construite en trois semaines au monte-charge installé derrière les buts pour accueillir les caméras. Tout, même l’incertitude d’une séance de tirs au but, heureusement favorable aux Verts, après un arrêt décisif de Stéphane Ruffier. Ce premier match de 2016 a réservé un scénario particulier, ne révélant son dénouement que trois heures après le début du match. Un peplum dont on a craint la fin mais qui valide, au final, la qualification des hommes de Christophe Galtier pour le tour suivant.
Une récupération propre de Loïc Perrin, un une-deux dans le bon tempo entre Jonathan Brison et Jonathan Bamba sur le côté gauche, un décalage pour Neal Maupay dans la surface qui concluait du plat du pied après avoir joliment éliminé deux adversaires : le premier but stéphanois était bien construit, symbole du sérieux de l’entame de match, que les Verts ne voulaient pas rater pour s’éviter toute surprise (Raon 0-1 ASSE, 21e). Auparavant, Valentin Eysseric s’était montré le plus dangereux (4e, 11e, 20e) et Kévin Théophile-Catherine, de retour ce dimanche après quatre mois d’absence, avait été efficace dans sa surface devant Charoy (34e), avant d’obliger Mascarelli à sauver son camp sur sa ligne, après un tir-lobé qui prenait le chemin des filets (37e).
Il manquait alors ce fameux deuxième but, celui qui étoufferait définitivement les espoirs locaux. Les Verts le savaient, mais péchaient par maladresse. Kévin Malcuit (55e), puis Valentin Eysseric (67e), après une talonnade bien sentie de Neal Maupay, butaient sur Lambay. Le buteur stéphanois plaçait sa tête à côté des buts (75e) avant que Dylan Saint-Louis, entré en cours de jeu, ne voie ses deux frappes lointaines passer hors-cadre (78e, 88e). Benjamin Corgnet, également sorti du banc, offrait à Vincent Pajot un vrai ballon de but, mais Irep sauvait les siens (85e). Des occasions à foison pour les Verts et une réponse, bien plus efficace, de la part des Raonnais, qui avaient trouvé la solution entre temps. Clauss reprenait de la tête un centre venu de la gauche, alors que les Stéphanois étaient surpris par la rapidité d’un coup-franc qui paraissait anodin (Raon 1-1 ASSE, 58e). Au courage, les Vosgiens arrachaient une prolongation : déjà une petite victoire.
Les Stéphanois se créaient encore leur lot d’opportunités lors du premier quart d’heure de la prolongation. Benjamin Corgnet osait un retourné (97e), Neal Maupay frappait en force dans la surface (98e) avant que Jérémy Clément, servi en retrait par Jonathan Bamba, ne tente du plat du pied gauche (104e). À chaque fois, Lambay, le portier raonnais, était impeccable et, en bon capitaine, portait à bout de bras ses partenaires dont les batteries étaient complètement vidées, uniquement alimentées par l’espoir d’un exploit. Même chose, et même punition, lors du deuxième acte, avec Neal Maupay qui trouvait la barre sur sa reprise du pied droit (114e) avant que Benjamin Corgnet ne loupe le cadre de vingt centimètres (118e). Les tirs au but, que les spectateurs aiment tant, contrairement aux acteurs du jeu, allaient donc être le dénouement d’un après-midi de janvier pas comme les autres.
On eut peur jusqu’au bout, côté stéphanois, surtout lorsque Nyamwisi s’est avancé pour le tir au but de la gagne. Ce dernier ne cadrait pas, pas plus que Corgnet et Maupay, malchanceux, qui avaient heurté la barre. La séance de « mort subite » était comme la scène finale d’un film, basculant du thriller au « happy end ». Vincent Pajot restait calme face au but avant que Stéphane Ruffier ne contre Rother, de la main droite. Le film était terminé, les Verts qualifiés. Ouf.
Coupe de France
32e de finale
US Raon-l’Etape 1–1 ASSE (3 tab 4)
Score à la mi-temps : 0-1
Au stade Paul-Gasser de Raon-l’Etape (Vosges)
Arbitre : M. Moreira
Buts : Clauss (58e) pour Raon ; Maupay (21e) pour l’ASSE
Tirs au but réussis par: Brison, Clément Bamba, Pajot
Avertissements : Rother (3e), Mascarelli (90e+1) pour Raon ; Brison (41e), Malcuit (109e) pour l’ASSE
US Raon-l’Etape : Lambay (C), Clauss (puis Brafine, 110e), Irep, Mascarelli, Rother, Nyamwisi, Dufour (puis Damba, 90e+1), Teti, Charoy, Bassilekin, Povoa. Entraîneur : Bruno Paterno.
ASSE : Ruffier – Brison, Perrin (C) (puis Sall, 91e), Théophile-Catherine, Malcuit – Clément, Pajot, Eysseric (pour Corgnet, 84e) – Bamba, Maupay, Roux (puis Saint-Louis, 65e). Entraîneur : Christophe Galtier