Romain Hamouma : "Je donnerai le maximum"
À peine revenu de blessure, le Stéphanois s'est déjà montré décisif dans la course au maintien de l'ASSE et il espère que les Verts continueront leur marche en avant au Parc des Princes, ce samedi (21h) contre un PSG certainement vexé par la défaite concédée face à Nantes.
Comment as-tu vécu la période où tu as été écarté des terrains ?
Difficilement, bien sûr. Lorsque tu es absent durant onze longues semaines alors même que ton club occupe une position délicate et que les matches s'enchaînent, tu te sens inutile. Et d'ailleurs, tu l'es. J'ai dû prendre mon mal en patience.
As-tu douté ?
On se pose forcément pas mal de questions. Les périodes d'indisponibilité, ce n'est jamais simple, facile à vivre. J'ai déjà connu ça par le passé. Alors, je suis rentré chez moi. J'ai éprouvé le besoin de souffler mentalement, de me sentir mieux psychologiquement. C'est important non seulement d'être bien dans sa tête mais également de ne pas brûler les étapes. Je crois par ailleurs que l'arrivée de Pascal Dupraz m'a fait du bien. C'est un tout. Alors, aujourd'hui, je m'attache à donner le maximum, à apporter ce que je peux apporter.
On est tous dans le même bateau.
Et à te montrer à nouveau décisif, à l'instar de ton but égalisateur face à Montpellier ?
Ç'a été un soulagement, une libération. J'avais besoin d'extérioriser ma rage, de crier. C'est terrible, quand tu es un compétiteur et que tu n'y arrives pas. J'ai connu une préparation compliquée et j'étais donc un peu à la traîne quand j'ai prolongé avec le club. Lors des premiers matches, je n'étais pas forcément en réussite. Je ne parvenais pas à me remettre dedans, à apporter ce que je savais faire. Il m'arrivait de rater des choses simples. Et puis la blessure est survenue...
L'équipe montre beaucoup d'allant et d'efficacité depuis la reprise...
C'est vrai, on est tous dans le même bateau. On a créé une unité collective. L'équipe fait équipe. Le groupe s'est étoffé, les attitudes ont changé. Pour s'en convaincre, il n'y qu'à regarder la réaction du banc sur le but de Ryad (Boudebouz), dimanche face à Strasbourg. Personnellement, j'ai besoin de proximité. Or, le coach est très proche de nous. Je crois qu'il fallait créer un électrochoc dans le groupe. Celui-ci s'est étoffé. Les recrues du mercato ont apporté de l'exigence. Ce sont de super mecs qui ne se prennent pas la tête. Paul (Bernardoni), par exemple, on dirait qu'il est là depuis quinze ans !
Et ça paie avec cette série de quatre matches sans revers...
C'est bien mais encore insuffisant. Le chemin est encore long. Il importe de ne pas redescendre là où nous étions. Une prise de conscience s'est opérée. On veut tous maintenir l'ASSE en Ligue 1.
Me livrer sans retenue, il n'y a que ça qui m'intéresse.
Samedi, vous passerez un test face au leader parisien. Comment l'aborderez-vous ?
Avec sérieux et le plaisir d'évoluer face à des joueurs tels que Messi mais on n'est jamais allés à Paris pour prendre des photos et ce sera encore le cas, samedi. L'an dernier, on avait perdu dans le temps additionnel (3-2) après les avoir accrochés à Geoffroy-Guichard (1-1). Il faudra encore être à 150%, limiter au maximum les erreurs. On ne s'attend pas à vivre que de bons moments. Le PSG, c'est une machine difficile à canaliser, on le sait, ça peut aller très vite. À nous d'être concentrés et de ne compter que sur nous-mêmes. On se doit de jouer avec la même rigueur quel que soit l'adversaire. On voit bien qu'on ne peut pas établir de plan. D'un week-end à l'autre, Paris ou Troyes, ça perd, ça gagne, il n'y a pas de vérité. Le match à Clermont a été, à cet égard, difficile. Le but que nous aurons contre Paris ? Ne pas perdre afin de prolonger cette série positive car on est en déficit de points. Il nous en manque et on doit avancer. On n'a pas le choix : on doit continuer à bosser de manière cohérente.
Comment vis-tu ton rôle de joker ? As-tu 90 minutes dans les jambes ?
J'ai 35 ans et n'ai plus d'état d'âme mais je ne suis pas non plus un grand-père ! J'ai toujours envie de jouer sans pour autant embarrasser le coach. Je veux juste gagner le match. Lorsque tu as été blessé pendant près de trois mois, c'est logique de ne revenir que petit à petit. Je suis à disposition de l'entraîneur et je m'adapte. S'il souhaite me voir débuter, je donnerai le maximum, avec beaucoup de cœur. Me livrer sans retenue, il n'y a que ça qui m'intéresse. Lorsque tu sors du banc, tu apportes de la fraîcheur et profites du boulot réalisé jusqu'alors par les titulaires.