Sarah Cambot : "Toute ma vie tourne autour du football"
À bientôt 32 ans, la native des Pyrénées-Atlantiques, Sarah Cambot s'est livrée sur sa passion pour le football, son après-carrière ou encore ses rituels d'avant-match !
La passion du ballon rond
Même si j’ai 31 ans, c’est toujours une passion. En plus de ça, c’est mon travail. Ce n’est pas un travail corvée, c'est plus un travail plaisir avec l’aspect compétition. Depuis mes cinq ans, je joue au football et c’est toujours le même plaisir de venir à l’entrainement. Je regarde beaucoup de matchs, ça m'arrive d'en regarder de 13h à 23h entre les matchs de Ligue 1, Ligue 2, Premier League et la Liga. Je regarde moins de match de Bundesliga ou de Serie A. Mais le soir, quand il n’y a pas de match, je m’ennuie. J’évite de passer sur FIFA, car sinon je ne lâche plus (rires). Mais dans ma vie, tout tourne autour du football, du lundi au dimanche. Quand il n’y a pas de match le lundi ou le mardi, je regarde le match qu’on a joué le week-end pour m'analyser et voir où on a pêché.
L'ASSE ?
C’est ma première saison à Saint-Étienne et évidemment la première image que j’ai de ce club, c’est celle des garçons avec l’épopée des Verts. C’est un club emblématique. Mon père suivait l'équipe à l'époque. Lorsque j'ai signé à l'ASSE, plusieurs amis à moi étaient genre "wow, c’est les Verts". Le club parle à tout le monde. Au niveau des filles, ma première année en D1 (aux Girondins de Bordeaux, 2016-2017), nous venions de monter et Saint-Étienne était déjà là. La saison d’après, elles sont redescendues en D2 et remontées plusieurs saisons après (2021-2022). C’est là où j’ai réellement pu jouer contre elles. J’étais venue jouer à L’Étivallière avec Guingamp et à L’Étrat la saison passée. C’est un jeune club de Première Division, mais avec des ambitions, l'envie de perdurer et d’avoir des objectifs au plus haut niveau.
Des modèles d'inspiration ?
Évidemment, j'ai admiré des joueurs. C'était plus garçons que filles, parce que les matchs de ma génération, ils n’étaient pas retransmis à la télévision. Je regardais exclusivement du football masculin. Je pense qu’on est la dernière génération de footballeuses qui ne pouvait pas vraiment s’identifier à des joueuses. Les plus jeunes de maintenant peuvent plus facilement s’identifier à elles, car elles passent à la télévision. À mon époque, certaines chaines retransmettaient quelques matchs de l’équipe de France, mais c'est tout. Si je devais dire un joueur, c'est Zidane, la base. Sa technique, c'était quelque chose. Je regardais des compilations de lui, sa vidéo tutoriel de "comment faire un contrôle". Je suis de l’ancienne génération, donc en 98, mon père avait enregistré tous les matchs de la phase finale. C’est grâce à ça que j’ai appris la Marseillaise ! Je regardais tous les matchs en cassette, en rembobinant les matchs.
J’aime tellement le football que je veux rester dans le milieu.
Des habitudes bien marquées
Avant un match, je suis un peu toquée (rires). Déjà, la veille d'un match à domicile, je mange toujours la même chose, du moins j'essaye. À mon sens, c’est ce plat qui me permet de me sentir bien pour le match du lendemain. Le jour du match, ça passe par mon réveil, la douche, le repas, il doit y avoir un ordre. Dans le vestiaire, c’est pire, je m’habille et me déshabille d’une certaine manière, tout est rythmé. Si je ne fais pas ces petites choses de cette manière, ça me perturbe. Les filles à côté de moi le savent, elles se disent mais qu’est-ce qu’elle fait, elle est tarée ! Mais ces gestes m’aident à me concentrer, à me canaliser. Je suis concentrée sur mes habitudes, ça me rassure. C’est le moment où je partage le moins de choses avec mes coéquipières. Je suis souvent la première à me changer, les autres sont sur le terrain, et moi, je reste dans ma bulle. Dès que ma préparation est terminée, je n’ai plus besoin d’être dans ma bulle, je peux retourner avec les autres, rigoler et écouter de la musique.
L'après carrière ?
J’aime tellement le football que je veux rester dans le milieu. J’ai pour ambition de passer mes diplômes d’entraîneur. Je ne me vois pas hors du terrain. J’ai une Licence de Sciences de l’Éducation et j’avais pour projet de passer le concours d’institutrice ou d’éducateur spécialisé en me disant que le football, c’était seulement de jouer qui me plaisait. Finalement, en grandissant, on voit le football différemment, ce n’est plus seulement une passion, d’autres choses rentrent en compte. J’aimerais coacher, plus une équipe féminine que masculine, car ça reste encore compliqué pour une femme d’entrainer une équipe masculine. Puis avec une équipe féminine, je connais, je sais plus facilement comment gérer. Je veux qu’il y ait cet aspect de compétition, ce challenge.
Un message ?
Je dis aux plus jeunes de profiter ! Je n’ai pas eu la chance d’avoir un contrat direct, j’ai fait mes études, j’ai travaillé, j’allais au foot à 19h après le travail. Qu’elles bossent pour atteindre leurs objectifs. Le football féminin est en train de se développer, de prendre de l’ampleur. Si elles veulent aller au bout, il faut travailler.