Sur les traces de... Dylan Chambost
D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Dylan Chambost a tapé dans un ballon. Car celui qui taquine aujourd'hui la gonfle avec sa patte gauche, a grandi dans une famille de "footeux".
"Mon père, Patrick, qui a évolué au poste de numéro 6 en Honneur du côté de Rumilly, m'a très tôt inculqué les valeurs que notre ville et notre club véhiculent : humilité, travail, persévérance qui ont contribué à l'histoire brillante que l'on sait. Mes deux frangins, Gaëtan et Johann, cinq et sept ans de plus que moi, ont également joué au football. Tout petit, je suis tombé dedans", note Dylan Chambost, dans un large sourire dont il ne se départit que rarement. "Il a toujours eu ce côté bon camarade. Un gamin super. Il est d'ailleurs resté nature, n'a pas pris la grosse tête. Et pour bien le connaître, cela ne m'étonne pas. Question d'éducation, sans doute. Il est resté en contact avec ses petits camarades d'alors dont Kévin, mon fils", confie Manuel Perreira qui fut son premier éducateur à Veauche et qui coache désormais l'Entente Saint-Héand-Saint-Bonnet-les-Oules (D4).
Manuel Pereira : "Une immense fierté"
"Il a débuté à l'âge de 6 ans. Je me souviens en U9 les différences qu'il faisait déjà. Il était largement au-dessus. C'était un petit gabarit très habile techniquement, véloce et qui ne lâchait rien. J'ai le souvenir d'un tournoi à Roanne où il avait épaté tout le monde et nous avait permis de l'emporter. On le sentait capable d'aller plus haut. D'autant qu'il était parfaitement encadré, grandissait dans une environnement familial particulièrement sain, entre ses parents et ses frères. De la crème, ses frangins ! Lorsque Dylan a rejoint l'AS Saint-Étienne, c'est toute une famille qui s'est sentie fière. Être repéré et intégrer un club de cette dimension-là, ce n'est quand même pas anodin", remarque Manuel Pereira. Avec justesse et une évidente affection.
Le gap était énorme mais le talent et une inflexible détermination à s'imposer auront été plus forts. À 25 ans, après avoir assisté à son premier match dans le Chaudron en 2003, avoir été ramasseur de balle et porte-drapeau au stade Geoffroy-Guichard, Dylan en perçoit aujourd'hui les dividendes. "J'ai été confronté à une rude concurrence avec Jonathan (Bamba) ou Allan (Saint-Maximin). Soutenu par mes proches, il m'a fallu être patient et résilient. Aujourd'hui, je reviens chez moi sans aigreur et avec la volonté de réaliser de belles choses sous ce maillot qui compte tant pour moi", nous avait confié Dylan en septembre dernier après trois saisons passées dans l'Aube, agrémentées d'une accession en L1 avec Troyes drivé par Laurent Batlles. Il a depuis fait étalage de son bagage technique et notamment sa qualité de passes. Ce qui n'est pas pour surprendre Philippe Guillemet, qui dirigea le centre de formation de l'ASSE.
Philippe Guillemet : "Sa petite taille n'a jamais constitué un handicap"
"Avec Alain Blachon, à L'Étrat, nous avions initié des groupes à horaires aménagés. Dans un premier temps, cela s'adressait aux U14-U15. Puis nous les avons étendus aux U13 ainsi qu'à six U12, surclassés en quelque sorte. Parmi ces derniers, Dylan. Sa petite taille ne constituait pas un handicap. Mobile, agile, il avait su adapter son jeu à sa morphologie. Il faisait déjà montre de réelles qualités : sa vision du jeu, sa faculté à évoluer sous pression, dans les petits espaces, sa patte gauche bien évidemment ainsi qu'un remarquable état d'esprit et une hygiène de vie sans faille. Il n'était que très rarement blessé. Tout juste ai-je en mémoire une finale de Coupe de la Loire en U15 disputée à Veauche face à Firminy. Rattrapé, j'imagine, par l'émotion, il avait été victime d'un pépin musculaire et avait dû sortir. Insensiblement, il a mûri, a gagné en résistance, a appris à enchaîner et à répéter les courses. S'il est venu sur le tard, sa réussite ne m'étonne pas. Lorsque vous êtes sacrés champion de France U13 et U17, avec Lionel Vaillant et Gilles Rodriguez, ce n'est quand même pas le fruit du hasard ! Il a, à ces occasions-là, vécu des moments forts. Et ce n'est pas neutre, croyez-moi...", estime Philippe Guillemet.
Avant de conclure, avec son regard d'expert : "Sa vitesse gestuelle représente quand même un superbe atout !". Un de ceux qui vous permettent de toucher du doigt votre rêve de gosse : fouler la pelouse d'un stade de légende avec un maillot mythique sur le râble.
Un article issu de Maillot Vert : à lire ici.