Sur les traces de Florian Tardieu
Priorité du recrutement aux yeux de Laurent Batlles qui l'avait dirigé avec bonheur du côté de Troyes, Florian Tardieu, débarqué en toute fin de mercato, n'aura pas tardé à faire l'unanimité au sein de la maison verte. De par ses qualités de footballeur et d'homme déjà entrevues du côté d'Istres. Là où tout a commencé pour le néo-Stéphanois.
C'est à Istres que Florian Tardieu a vu le jour. C'est à Istres également qu'il a effectué ses premiers pas de footballeur, taquinant la gonfle avec talent et vista. Il lui aura fallu cependant vaincre les scepticismes, lui, le minot, l'enfant du pays que d'aucuns jugeaient "trop chétif". Mathias Lozano n'a pas hésité à aller à contre-courant de ses dirigeants estimant de façon péremptoire à défaut d'être visionnaire "que Florian ne ferait pas la maille, plus haut. Il ne passera pas le cap !".
Mathias Lozano : "Florian, il avait quelque chose en plus"
"Dans les centres de formation, on a parfois une fâcheuse tendance: celle de recruter à l'extérieur alors même qu'au sein de vos jeunes pousses, vous avez aussi bien, voire mieux", note, en préambule, Mathias Lozano, en charge alors des U19. "Florian sortait déjà du lot. J'ai donc poussé pour qu'il intègre la "une". Il était certes tendre, fin, pas très musclé mais il avait quelque chose en plus. Insensiblement, il s'est étoffé et aguerri et a fait taire les critiques." Et rallié tous les suffrages.
"Je lui ai confié le brassard de capitaine avant qu'il ne bascule en première, avec les pros. J'ai tenté de l'accompagner du mieux possible, insistant pour qu'on le lance dans le grand bain. D'aucuns lui reprochaient son manque de puissance, de potentiel athlétique, pointaient du doigt un certain manque de personnalité, le jugeant réservé, introverti. Or, il jouait avec justesse, sobriété et efficacité. Il était doté d'un bon pied et faisait montre d'intelligence dans son placement et ses prises d'initiative, d'orientation. Il analysait vite et bien, voyait avant les autres. J'entraîne depuis 27 ans et je suis toujours resté fidèle à ma philosophie: ne pas brider les joueurs, les laisser s'exprimer tout en m'attachant à conserver un certain équilibre afin de tirer le meilleur d'eux-mêmes. Je me souviens, à cet égard, d'Alexandre Le Parmentier, un offensif droit. Il était capable d'éliminer cinq ou six joueurs et de servir des caviars sur un plateau d'argent. Certains stigmatisaient parfois le geste de trop, le dribble de trop. Mais il amenait de la vitesse, créait du désordre, portait le danger. Des gamins comme lui, je n'en vois hélas plus trop. On leur a souvent préféré des profils plus athlétiques..."
"Florian, jamais, il ne vous trahira"
Avant-centre râblé, malin, sentant bien les coups, Mathias Lozano, qui a disputé deux matches en Ligue 2 à Martigues, la Venise Provençale, a vu sa carrière s'interrompre prématurément. La faute à une sale blessure aux adducteurs. Mais la passion du football, de la formation est toujours là et bien là. "Je coache désormais Arles qui évolue en R1 et garde de fabuleux souvenirs de mon passage à Istres. Avec la Gambardella, nous avions signé de jolis parcours au début des années 2010 avant de chuter à Parsemain face aux Verts d'Abdel Bouhazama, puis l'AS Monaco de Valentin Eysseric et de Yannick Ferreira Carrasco deux grands clubs qui ont souvent inscrit leur nom au palmarès de ce trophée prisé. Il est vrai qu'avec Florian mais également Farid Boulaya, Nicolas De Préville et Florian Lejeune, pour ne citer qu'eux, nous avions également de solides atouts à faire valoir. Sportivement et humainement." Le combo gagnant. Avec Florian Tardieu en carte maîtresse. "Il a toujours été bonnard (sic), souriant, avec la banane. Il aime vraiment les gens. C'est un homme fidèle qui ne vous trahira pas."
Lorsque l'on vous dit que l'ASSE a opéré le bon choix en convainquant le gamin d'Istres de la rejoindre.