Sur les traces de... Gautier Larsonneur
Comme à chaque numéro, Maillot Vert revient sur les traces d'un joueur de l'effectif professionnel. Cette fois, Gautier Larsonneur, qui fête ses 26 ans ce jeudi, est à l'honneur !
Sorties aériennes, duels, parades, réflexes, commandements, tonicité : Hervé Auguste n'ignore rien de "ce poste si particulier qu'est celui de gardien où la moindre erreur vous saute aux yeux et se paie cash. Il n'y a personne derrière lui pour rattraper le coup. Une faute de main, de jugement, de retard dans la prise de décision et la sanction peut tomber dans l'instant." Courtisé un temps alors qu'il n'était encore qu'un ado par Auxerre et Sochaux, Hervé Auguste, passé entre autres par Louhans-Cuiseaux, entraîné par un certain Alain Michel, éphémère coach des Verts et où il côtoya Patrick Revelles et Christophe Robert, "une fameuse patte gauche", appartient à cette confrérie à nulle autre semblable des gardiens. Et aime à transmettre sa flamme et son vécu, son enthousiasme et son expérience. L'actuel portier des Verts, Gautier Larsonneur, le petit gars du Conquet, pourrait en témoigner, lui qui a bénéficié de ses conseils avisés à Plougonvelin, petite commune du Finistère, dans ce Pays d'Iroise recélant tant et tant de trésors.
Hervé Auguste : "Explosif et très joueur"
"J'étais en charge du spécifique gardiens. Gautier, du haut de ses douze ans, était déjà un mordu. Les séances démarraient à 18h30, le mercredi. Il était sur le terrain dès le début de l'après-midi ! L'été, il s'entraînait sur le sable, au bord de la plage. Croyez-moi, c'est excellent pour renforcer les cuisses ! Il ne lâchait rien dans les "caisses". Il bossait, ne rechignait pas à la tâche. En bon fils de pêcheur, il avait cet état d'esprit, ce sérieux et ce côté perfectionniste. En outre, ses parents - Annaïg et Yannick - l'ont toujours entouré, lui ont offert la possibilité de s'épanouir", confie Hervé Auguste.
Et d'ajouter, ne tarissant pas d'éloges à l'égard de Gautier : "Il était déjà dynamique, explosif, tonique. Très joueur également. À ces qualités, vous ajoutez, toujours à l'écoute, en demande, une volonté de progresser, et vous avez un gardien solide, fiable, doté d'un gros tempérament. J'ai le souvenir d'un Festival d'Armor en U17 qu'il avait remporté à lui seul, se distinguant lors de séances de tirs au but et à l'occasion de la finale face à Pontivy (2-0). Au fil des années, il s'est endurci. Les épreuves l'ont forgé. Je pense notamment aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 auxquels il n'a pas pu prendre part : Brest, en raison de la blessure de Sébastien Cibois, ne l'ayant pas autorisé à se rendre au Japon." Comme une piqûre de rappel, une invitation à une remise en question permanente.
"Il donne de l'impulsion"
Avant de poursuivre : "J'ai en mémoire un match face à Reims lors de sa deuxième saison au Stade brestois en 2017. Il avait écoeuré les attaquants champenois. Ce soir-là, c'était un mur et le Stade s'était imposé (0-1). Il était un relais idéal sur le terrain, de ceux dont on a besoin dans chacune des lignes. Ses performances ne m'ont pas surpris : il avait le potentiel et le mental pour aller plus haut. Et j'en suis très heureux pour lui car c'est un bon gars, rarement blessé, toujours bienveillant et à l'hygiène de vie épatante. Je suis allé le voir en début de saison à Valenciennes, lors de la réception du Havre (1-0, l'unique échec du leader normand). Il donnait de l'impulsion, dégageait une grande assurance et s'éclatait avec Jérémie Janot. Désormais, il a franchi un nouveau palier, a signé dans un club de renom, qui fait rêver. Avant chaque rencontre, je lui envoie un petit mot auquel il me répond et suis avec attention son parcours. Il va participer au maintien des Verts."
Acceptons-en volontiers l'Auguste présage : l'ASSE a manifestement attiré du lourd dans ses filets...