#ASSEHAC Pros Vendredi 23 Août 2024 à 15h20

Sur les traces de... Yunis Abdelhamid

Le nouveau boss de la défense stéphanoise, Yunis Abdelhamid, auquel Olivier Dall'Oglio a confié le brassard de capitaine à Monaco, a connu un parcours atypique. Loin, très loin des schémas classiques dûment tracés, des trajectoires parfaitement balisées. Avec le succès que l'on sait. Yohann Febrer, l'un de ses premiers entraîneurs à Lattes, avait décelé en lui de grosses aptitudes et des qualités indéniables pour évoluer au plus haut niveau. Il avait vu juste.


L'école de la patience, mâtinée cependant de détermination et d'une saine, mais raisonnable ambition, Yunis Abdelhamid l'aura durablement fréquentée. Avec assiduité, rigueur et sérieux. "Il est venu tard au foot de haut niveau, privilégiant ses études d'expert-comptable qu'il a d'ailleurs menées à leur terme, aidant en outre son père qui exerçait la profession de maçon. Yunis a toujours eu des valeurs, des principes, des priorités", se souvient Yohann Febrer. 


Repéré à l'ASPTT Montpellier


"J'étais entraîneur de l'équipe première et directeur technique à l'époque de l'AS Lattes, un club comptant quelque 500 licenciés et dont le groupe fanion évoluait en DH. J'assistais à pas mal de matchs et notamment à une rencontre qui opposait notre équipe B U18 à l'ASPTT Montpellier. J'ai aussitôt remarqué Yunis. C'était un Première Année mais il sortait déjà du lot. Nous l'avons recruté en 2004. Dans la foulée, nous avons réalisé un superbe parcours en Gambardella, n'étant éliminés qu'en seizièmes par Montpellier. Très rapidement, je l'ai intégré au groupe de la "une". Dans un premier temps, au poste de latéral gauche puis axial gauche dans une défense à 4 ou à 5. Polyvalent et appliqué, il était également à l'aise dans une arrière-garde à 3. J'appréciais sa rigueur, son jeu de tête et sa relance de grande qualité. Avec ses collègues du quartier, il pratiquait également le futsal. Il était un peu rustre techniquement et cela l'a dégrossi, l'a enrichi et a contribué à améliorer très sensiblement la qualité de relance qu'on lui reconnaît désormais depuis déjà de nombreuses années. Avec Yunis, en 2010, nous avons disputé un 32e de finale de Coupe de France face au SCO d'Angers qui comptait d'ailleurs dans ses rangs deux futurs Stéphanois, Anthony Modeste et Gaëtan Charbonnier (1-0)."


Yunis Abdelhamid évoluera au sein du club héraultais, six années durant. Un club structuré et précurseur. "Nous avons été l'une des rares structures amateures à proposer de la cryothérapie. En l'occurrence la cryothérapie du pauvre avec des pains de glace dans de grandes poubelles !", se remémore Yohann Febrer, sourire aux lèvres. 


Retoqué par le MHSC car jugé trop vieux


Yunis, qui était devenu un leader, était toujours en demande, avide de conseils, à l'écoute. "Il était respectueux et respecté."  Pas l'ombre d'un doute aux yeux de Yohann Febrer, Yunis méritait d'aller voir plus haut. "Un minot de 15 ans avait rejoint le MHSC. Je l'avais accompagné avec ses parents. Louis Nicollin nous avait invités à déjeuner. Après le repas, Jean-François Domergue me demande : "chez toi, il n'y a pas un super jeune qui pourrait signer chez nous ? Sans hésiter une seconde, je lui dis aussitôt : "Oui, Yunis Abdelhamid." "Quel âge a-t-il ? " Je lui réponds : "23 ans". J'ai alors reçu une fin de non-recevoir. "Trop vieux". J'ai insisté : "Prenez-le avec la CFA, qu'il fasse la préparation avec la réserve et on en reparle d'ici deux mois". Des propos qui demeureront vains.


À 24 ans Thierry Laurey le lance en D2 avec Arles-Avignon


Quelques mois plus tard, Yohann Febrer quitte Lattes. Yunis également. "Coach, je vais partir. J'ai une proposition de Fabrègues avec un boulot de comptable à la clé." Je l'ai convaincu qu'il pouvait viser plus haut. Et c'est alors que Kader Ferhaoui me contacte. Il cherchait des joueurs susceptibles de faire monter la réserve d'Arles-Avignon en CFA2. J'ai proposé Yunis sans hésiter. "Essayez-le. Ce sera une formalité pour lui." Et c'est ainsi que le néo-Stéphanois fut enrôlé par le club vauclusien, ne tardant pas à taper dans l'œil d'un certain Thierry Laurey, appelé à succéder à Faruk Hadzibegic sur le banc de l'équipe fanion évoluant en D2. "Yunis a disputé son premier match à Sedan (0-0). Dès lors, il n'a plus quitté le groupe fanion et a paraphé son premier contrat pro à 24 ans", poursuit Yohann Febrer. 


Avant de conclure : "Je ne suis pas surpris de la carrière qu'il a faite eu égard à ses qualités et son hygiène de vie. Je suis persuadé qu'il a encore de belles années devant lui. À l'instar de Hilton ou de Danté."  

 

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