Vert à jamais

Vincent Calmard et le ballon rond, c'est une longue histoire. Une passion dévorante qui ne s'est pas démentie au gré du temps qui passe. Et une fidélité de tous les instants : à son club de toujours, Usson-en-Forez et à "Sainté", son club de cœur. Sur le flanc gauche de l'arrière-garde de la Société Sportive Ussonnaise, il a usé ses crampons et s'est escrimé à tenir en respect ses vis-à-vis, près de trente années durant. Un fameux bail en vérité. "J'ai défendu les couleurs de l'USS et de mon village de 7 à 35 ans." Et sa soif de foot non étanchée, a troqué la tenue de joueur pour celle de directeur de jeu. "J'ai arbitré une quinzaine d'années", rappelle celui qui siégea au Comité directeur du District de la Loire, dont il fut par ailleurs président de la Commission d'Arbitrage.  

Très tôt, il fréquenta le Chaudron. "Mon premier match à Geoffroy? Le derby contre Le Puy en 1985 avec un record d'affluence en D2 à la clé. Et un succès (2-0). Mes sœurs, Aline et Claire, âgées de 12 et 13 ans, avaient pris place seules dans le Kop Nord. C'était une époque bénite !" 

Vincent Calmard: "Brandao a marqué devant nous"

Vingt-huit années plus tard, Vincent, enthousiasme en bandoulière, mettra le cap sur le Stade de France. "Insensiblement, la pression est montée. Dans le car, d'abord, au regard de la joie que nous avions à nous retrouver entre supporters. Puis sur le "périph" et enfin dans la tribune où l'excitation était à son comble. Nous avons été aux premières loges pour le but vainqueur de Brandao. Avant de connaître des instants de grand stress, une immense libération et une explosion de joie au coup de sifflet final." Et d'ajouter: "J'avais déjà assisté à un match des Verts au Stade de France avec ce but extraordinaire signé Lucien Mettomo face au Red Star en 1999. Mais là, c'était autre chose ! La boucle était bouclée et bien bouclée après 31 ans de frustration. Le retour en bus fut épique. Nous n'avons pas beaucoup dormi mais dès le lendemain, j'arbitrais un match d'Honneur à Bourg-en-Bresse...", se souvient Vincent Calmard. 

Sa compagne, Claire, journaliste à France 3, avait, pour sa part, rallié Saint-Étienne par la voie des airs, dans l'avion des joueurs. Pour un reportage en immersion totale, full sentimental, l'émotion à fleur de peau.