"On revient de loin, on est sur une bonne série, et on a l’avantage d’avoir notre destin entre nos mains. C’est énorme. Il faut mettre de la vie et de la joie dans tout ce qu'on fait. La consigne de la semaine, c’était de ne penser qu’à Rodez. (...) On se programme pour gagner les deux prochains. On est déterminés à finir deuxièmes."
Olivier Dall'Oglio
Vendredi 10 mai
20h45 : AS Saint-Étienne - Rodez Aveyron Football
FC Annecy - Angers SCO
AC Ajaccio - Grenoble Foot 38
Amiens SC - AJ Auxerre (match directeur)
US Concarneau - FC Girondins de Bordeaux
USL Dunkerque - SM Caen
Stade Lavallois MFC - ESTAC Troyes
Paris FC - EA Guingamp
Pau FC - SC Bastia
Valenciennes FC - QRM
Que ce soit au classement ou géographiquement, le duel entre l'ASSE et Angers SCO sera plus que jamais rapproché, ce vendredi, à l'occasion de cette 37e journée de Ligue 2 BKT. Si les Verts (64 points, +18) accueilleront Rodez dans leur Chaudron, Angers (64 points, +13) sera de son côté à moins de 200 kilomètres du Forez, du côté d'Annecy. Ni l'ASSE, ni le SCO ne devront en tout cas se rater au risque de voir le concurrent prendre une avance considérable à une journée de la fin. Un enjeu bien compris par le coach angevin, Alexandre Dujeux : "Il faut gagner absolument. Aujourd’hui, on n’est pas là pour faire de matchs les plus brillants possibles, même si on peut le faire, à l’image de celui contre Pau la semaine dernière que j’ai bien aimé. Mais si on doit gagner en souffrant, on gagnera en souffrant, ce n’est pas un problème."
Vendredi 10 mai à 20h45, pour cette dernière à Geoffroy-Guichard que l'on espère à succès, l'AS Saint-Étienne affrontera Rodez. Une rencontre déterminante dans la course à l'accession à la Ligue 1 Uber Eats qui sera dirigée par Mikaël Lesage. Ce dernier sera assisté de Bastien Courbet et de Mohamed Benkemouche. En outre, les instances fédérales ont désigné Philippe Lucas en qualité d'arbitre remplaçant.
Mikaël Lesage a officié cette saison au stade Geoffroy-Guichard à l'occasion de la réception de Quevilly-Rouen-Métropole (2-1) et a croisé à nouveau la route des Verts lors des déplacements, victorieux en Mayenne aux dépens du Stade Lavallois (0-1) dans le Nord face à Valenciennes (0-2) et synonyme d'échec en Picardie face à Amiens (1-0).
Lors de l'exercice actuel, Mikaël Lesage a arbitré vingt rencontres de Ligue 2 BKT ayant donné lieu à 72 avertissements et à cinq expulsions : celles lors du match Concarneau - Pau (1-2), du Breton Alexandre Phliponeau et du Béarnais Khalid Boutaib, ainsi que celles du Bastiais Romaric Yapi à Angers (2-0), du Ruthénois Bradley Danger lors de la réception de Pau (2-1) et du Bordelais Gaëtan Weissbeck à Laval (1-0).
Les Verts, la saison dernière, avaient évolué sous les ordres de Mikaël Lesage à trois reprises. Ce dernier avait en effet arbitré Stéphanois et Bastiais lors du déplacement des Corses dans le Chaudron, marqué par le quadruplé de Jean-Philippe Krasso (5-0). Il avait également dirigé les débats lors du succès obtenu en terres amiénoises (0-1) et à l'occasion du revers essuyé à la maison face au FC Sochaux (2-3).
Revenu de nulle part la saison dernière et sauvé des affres de la relégation à la faveur d'un final épique, Rodez n'aura jamais tremblé lors du présent exercice. En dépit d'un budget XXS et des blessures de ses gardiens Sébastien Cibois et Lionel Mpasi, le club aveyronnais, travaillant bien à tous les étages, s'est plu à jouer les empêcheurs de gagner en rond. Trouble-fêtes inattendu, le RAF, l'appétit venant en dégustant les bonnes surprises, s'est invité à la table des grands. Avec appétit et insouciance, sans pression mais non sans qualité. Candidats aux play-offs, les hommes de Didier Santini occupent une épatante et rafraîchissante quatrième place. À l'aube de la 37e journée, cela veut dire quelque chose : le tube de l'été est là et toujours bien là.
Comme le nombre de matches ayant opposé les Verts aux Ruthénois ces dix-huit derniers mois. Quatre rencontres qui ont souri à ces derniers, puisque synonymes de deux succès à "Paul-Lignon" (2-1), dans le Chaudron (0-2), d'un score de parité dans l'Aveyron (1-1) et d'une qualification à Geoffroy-Guichard en Coupe de France à l'issue de la séance de tirs au but, la saison dernière (0-0, 3-4). Gageons qu'Anthony Briançon et ses coéquipiers sauront ce soir mettre un terme à cette série de résultats négatifs.
Difficile au demeurant de ressortir une individualité d'un collectif bien huilé. On aurait pu citer l'ex-Auxerrois Serge Raux-Yao, un roc dans l'axe, les attaquants Killian Corredor et Andréas Hountondji qui n'en finissent plus de martyriser les défenses adverses, ou l'infatigable Lorenzo Rajot. On a finalement porté notre choix sur Bradley Danger le bien-nommé, l'homme à tout bien faire du milieu aveyronnais, tant à la récupération qu'à l'orientation du jeu. Une plaque tournante de qualité.
Clap de fin pour les Vertes, qui ont concédé le match nul face à Lille pour leur dernier rendez-vous de la saison (1-1). Mais pas de quoi baisser la tête, puisque les joueuses de Laurent Mortel achèvent leur saison à une honorable septième place. Bravo... et mention spéciale à Ninon Blanchard, à l'honneur en fin de magazine, qui a disputé son dernier match en Vert après plus d'une décennie au club.
Cévenol jusqu'au bout des crampons, Alésien de souche et de coeur, Olivier Dall'Oglio, après avoir taquiné la gonfle à Salindres, ne tarda pas à rejoindre l'Olympique Alès en Cévennes, un club qui comptait alors dans le petit monde du football français, inspirant respect et crainte dans son enceinte du Stade Pierre Pibarot, sous la férule, entre autres, du bienveillant et influent président Jean Sadoul et d'un coach d'une rare exigence en la personne de Léonce Lavagne.
Le Stade de la Prairie, rebaptisé, en 1980, Stade Pierre Pibarot, un emblème et une figure tutélaire du club gardois, Olivier Dall'Oglio en connaît le moindre recoin. Il l'a arpenté tant et tant, débutant en "première" en 1982. Avec cette passion dévorante pour le ballon rond et cet amour fou pour un club, une région et un bassin minier revendiquant légitimement une forte identité, fiers de leur histoire, de leur glorieux passé industriel. L'histoire bégaie parfois. Elle vous rattrape, vous sublime, vous happe. On se surprend alors à penser que les similitudes sont trop fortes pour n'être que le fruit du hasard...
"Pour avoir joué à Sainté, avoir eu cette chance inouïe de porter le maillot d'un club atypique, adulé, j'avais dit à Olivier : "Tu verras un jour, tu signeras là-bas, c'est un club pour toi."" Gilles Leclerc, l'un des artisans de la remontée des Verts en 1999 et ancien coéquipier à Alès de l'actuel coach stéphanois, avait vu juste. "Olivier, c'est un ami. Qu'il entraîne mon club de cœur, celui qui a bercé notre adolescence, c'est un formidable clin d'œil à notre passé. C'est chouette. Un formidable aboutissement", se réjouit l'ancien libéro de l'ASSE. Sans fard ni l'once d"une réserve.
"Nous n'avons jamais eu pour habitude de tricher à Alès"
Et de poursuivre : "Nous sommes, l'un et l'autre, des Gardois de souche et jouer à Alès n'était de fait pas neutre. J'ai évolué aux côtés d'Olivier, une valeur sûre, un titulaire au poste de latéral, un exemple à suivre. Il était habile techniquement et n'hésitait pas à s'engager. à Alès, on n'a jamais eu pour habitude de tricher. C'était la marque de fabrique du club, à l'image, dans les années 80, de Frédéric Zago ou de Patrice Cabanel. Avec des joueurs de cette trempe, vous pouviez voyager ! Grâce notamment à Jean Sadoul, le club avait été précurseur et avait, avec raison, jeté son dévolu sur de jeunes joueurs formés à l'INF Vichy, des footballeurs, promis à un bel avenir, qui avaient faim."
Alès se forgea alors une solide réputation, celle d'un collectif cohérent, altruiste, bien organisé, difficile à bouger. Avec à la clé quelques fameuses épopées en Coupe de France et de brillants parcours en championnat lui valant de disputer des barrages d'accession à la D1.
"Mon premier match avec Olivier, je l'ai d'ailleurs joué en 1986 lors de l'une de ces rencontres si particulières qui nous avait opposés au Mulhouse de Robert Domenech (et de Nestor Subiat, ndlr). J'étais rentré à la mi-temps du match retour (1-1). Nous avions perdu à la maison, 0-2", se remémore Gilles Leclerc reconverti dans le vin. Une passion qu'il assouvit depuis dix-neuf ans déjà. "Fatalement, j'ai lancé une cuvée verte, un rouge en l'occurrence ainsi qu'une cuvée bleue avec trois de mes amis alésiens : Olivier donc mais également l'ex-minot Michel Flos et le Montpelliérain Lionel Cristol", ajoute Gilles Leclerc ayant également disputé un barrage avec le néo-coach forézien face à l'OGC Nice en 1990.
"La saison avait été longue. Nous étions diminués, cramés, exténués. Je me souviens que Cyriaque Didaux, milieu offensif, avait été contraint d'évoluer au poste de latéral gauche. Nous avions mené 3-0, eu des balles de 4-0 à l'aller avant d'encaisser un but qui changeait tout. Lors du match retour, au Stade du Ray, nous n'avons pas existé, avons vécu un véritable cauchemar face à des Aiglons survoltés, sur un nuage à l'image de Jules Bocandé ou du Robby Luxembourgeois (6-1). Au terme de cette saison, avec Olivier, nos routes se sont séparées après avoir fait un bon et beau bout de chemin ensemble."
Mais les deux hommes ont en revanche conservé des liens forts. De ceux qui disent tout d'une amitié sincère. "Olivier n'avait pas besoin d'aboyer à tort ou à travers. Lorsqu'il s'exprimait, sa parole n'en avait que plus de poids. Il a toujours été écouté, respecté. Il est droit, intègre, réfléchi, intelligent, attentionné. Il a toujours dégagé de la sérénité et a indéniablement la carrure pour réussir à Sainté, à gérer les émotions et la pression inhérente à ce club. Il n'a pas changé." Ou comment, par petites touches de couleur, brosser un joli portrait, dépeindre un homme loyal et bosseur. Reste à Olivier Dall'Oglio, en petit prince de Geoffroy, à nous dessiner un rêve... Une toile et un grand cru dont on se délecterait !
Rodez l'avait, quinze jours auparavant, emporté dans le Chaudron en boutant l'ASSE de la Coupe de France à l'issue d'une séance de tirs au but, seul fait notable d'une rencontre sans âme ni rythme (0-0, 3-4 tab). Les Verts étaient de fait avertis. Ils déchantèrent hélas à nouveau dans un match de la peur opposant deux équipes relégables en quête de rebond avant la longue trêve imposée par le Mondial au Qatar. Plombés par les huis-clos et les trois points de pénalité, les Stéphanois jouent déjà gros à l'heure de recevoir une formation ruthénoise restant sur six matchs sans succès et ayant changé de coach dans la semaine : Laurent Peyrelade remercié, Emerick Darbelet assure l'intérim sur le banc aveyronnais.
Après avoir rendu hommage à Roland Guillas, surnommé "le petit Kopa", décédé quelques jours auparavant et vainqueur de la Coupe de France 1962 avec l'ASSE, le peuple vert ne ménage pas ses encouragements à ses favoris tardant cependant à prendre l'ascendant. La première mi-temps se révélera équilibrée, la seconde virera au cauchemar pour des Ligériens punis à deux reprises en six minutes : Marvin Senaya, prêté par Strasbourg, trompant la vigilance de Matthieu Dreyer avant que ce dernier ne s'incline sur un auto-goal de l'infortuné Anas Namri. Le public gronde, les esprits s'échauffent et Jimmy Giraudon voit rouge. Il s'agit là de la huitième expulsion subie par les Foréziens en cette entame de saison qui les voit s'enfoncer la crise.
Victor Lobry en appellera à l'union sacrée dans les colonnes de "La Tribune": "Nous devons impérativement nous remettre en question. Nous ne sommes pas là par hasard." Les dirigeants, eux aussi, feront bloc dans l'attente d'une réaction d'orgueil. Seul en vérité le Stéphanois du RAF, Nassim Ouammou, affichera un large sourire. Infatigable, il aura écopé dans les vingt dernières minutes. Il est vrai qu'il a de qui tenir, étant le fils de Fatima Hajjami, sacrée championne d'Europe de cross-country par équipes en 1999. Bon sang ne saurait mentir.
Samedi 12 novembre 2022
À Saint-Étienne (Stade Geoffroy-Guichard), Rodez Aveyron Football bat AS Saint-Étienne: 2-0 (0-0).
Arbitre : Pierre Legat; 19 743 spectateurs.
Buts pour Rodez : Senaya (54e), Namri (59e, csc).
Expulsion à Saint-Étienne : Giraudon (68e).
Avertissements à Saint-Étienne : Nadé (24e), Krasso (38e), Cafaro (57e), Giraudon (68e).
Avertissements à Rodez : Danger (21e), Chougrani (26e), Depres (44e).
ASSE. Dreyer - Nadé, Giraudon, Pétrot - Namri (A. Bakayoko, 71e), L. Mouton (Pintor, 71e), Bouchouari, Lobry (Moueffek, 73e), Cafaro (Saban, 73e) - Wadji, Krasso (cap.). Entraîneur : Laurent Battles.
RODEZ. Mpasi - Senaya, Vandenabeele, Raux-Yao, Chougrani (Mouyokolo, 81e), Abdallah (Ouammou, 74e) - Boissier (cap.), Danger, Rajot (Valério, 81e) - Corredor (Pembélé, 74e), Depres (Mendes, 58e). Entraîneur : Emerick Darbelet.
"Un titre, quel qu'il soit, n'est pas anodin. Il se mérite et ne saurait être galvaudé." Lilian Compan, serial buteur lors de la saison 2003-2004 au terme de laquelle l'AS Saint-Étienne, après avoir disputé une demi-finale de la Coupe de la Ligue face à Sochaux (2-3, ap.), accédait à nouveau à l'élite du football hexagonal, nous le rappelait récemment dans un entretien accordé à "Maillot Vert". "Dans un club de la dimension de l'ASSE, ajouter une ligne à un palmarès XXL n'est pas neutre. On sait tout de la ferveur et de la popularité de ce club pas comme les autres, de la pression également que cela suscite, des attentes qu'elles engendrent. De fait, remporter un titre même en Ligue 2, un trophée synonyme de montée, croyez-moi, ça vous marque."
Auteur de l'unique but validant mathématiquement ce sésame si précieux à Niort, la Venise Verte - ça ne s'invente pas ! - Frédéric Mendy abondera à ces propos sans sourciller. "Cela reste gravé en moi à jamais. Ce ballon piqué qui finit sa course dans les filets, ce n'était que du bonheur et que dire de cette communion avec notre formidable public."
Son pote, Damien Bridonneau, claquant le but de l'année d'une volée magique pour le baisser de rideau face à Châteauroux (2-1). évoquera "cet instant magique", vécu le 22 mai 2004. Un moment extatique lorsque vous le vivez dans un stade mythique, théâtre de tant et tant d'exploits. De bonheur indicible et de sueur. De sourires, de magie, de fierté, de partage avec ce peuple vert vibrant à l'unisson qui vous transporte et vous invite à vous sublimer. "Le Chaudron s'est mis à trembler, la terre à bouger! J'ai couru comme un dératé. J'ai vidé tout ce que j'avais à vider, toute cette frustration que j'avais, enfouie, au fond de moi", se souvient Damien Bridonneau. Et ce dernier de s'abandonner. Il se lanca alors dans une folle sarabanede. Courut à perdre haleine, dans un état second, emporté par la foule, le visage irradié d'un bonheur indescriptible. Ultime.
Passé à la postérité, son but sublime ressembla à s'y méprendre à l'un des de ces diamants finement ciselés aux mille éclats. Un joyau dans un écrin unique. Pour un trophée que vous pourrez découvrir si vous avez la riche idée de pousser la porte du Musée des Verts.
💚 Damien Bridonneau, les 34 792 membres du Peuple Vert qui garnissaient le Chaudron ou ce petit ramasseur de balles qui exulta à la 85e minute...
— AS Saint-Étienne (@ASSEofficiel) May 22, 2023
Tout le monde se souvient de son 𝟮𝟮 𝗺𝗮𝗶 𝟮𝟬𝟬𝟰 🔙✨ pic.twitter.com/7Cd6Cqz1oa
À l'instar de cet objet présenté dans cette rubrique consacrée aux 90 ans du club, le Musée des Verts a pour objectif de diffuser la grande histoire de l'AS Saint-Étienne. Depuis le 20 décembre 2013 et à travers 1 000 autres objets, le Musée incarne la fierté des supporters et les valeurs d'un territoire. À l'intérieur même du Stade Geoffroy-Guichard, venez découvrir cette riche et passionnante saga. Plus d'informations sur museedesverts.fr ou par téléphone au 04 77 92 31 80.
Ninon, cette semaine, tu as disputé ton dernier match en Vert… Quel était ton sentiment à l’approche de cet ultime rendez-vous ?
Ce match était difficile à appréhender. J’avais une sensation bizarre, le cœur noué et à la fois hâte de commencer le match, de pouvoir me lâcher et profiter. En rentrant sur la pelouse et en voyant la tribune pleine, j’ai eu des frissons. J'entrais sur ce stade, avec ce maillot pour la dernière fois. Une fois le match commencé, j’étais concentrée uniquement sur la performance. Lors de mon changement, je savais que le moment était arrivé et je n’ai rien contrôlé, j’ai été envahie par les émotions. Comme à mon habitude, je suis restée authentique. À la fin du match, je voulais juste profiter et partager avec le public ce moment unique. J’ai gardé mon maillot sur les épaules jusqu’à la dernière seconde.
Après 11 ans en Vert, que représente cette aventure pour toi ?
Avant de pouvoir porter ce maillot, j’étais comme beaucoup d’entre nous, une simple supportrice des Verts et des Vertes, qui allait régulièrement à Geoffroy-Guichard pour supporter son équipe préférée. Et puis pendant 11 ans, j’ai eu l’impression d’enfiler, comme un enfant quand il se déguise, un costume de super-héros. C’était beaucoup de fierté et je me suis répétée, à chaque match, que j'avais cette chance unique de porter cette tunique.
Je souhaite que ce Peuple Vert continue à supporter les filles et j’espère sincèrement que l'on pourra vivre la montée des garçons car c’est ce que méritent aussi les supporters.
Tu as un souvenir marquant de ce long voyage stéphanois ?
J’y ai beaucoup réfléchi hier soir après le match et c’est difficile d’en choisir un. Évidemment, il y a mon premier titre avec Sainté l’année dernière, le tour d’honneur dans le Chaudron et plus récemment, ce match sur la pelouse de Geoffroy-Guichard qui avait une saveur particulière. Avant de quitter le club, je voulais pouvoir fouler cette pelouse. Charlotte Gauvin (capitaine historique des Vertes, ndlr) m’avait dit que c’était un moment inoubliable et je ne sais même pas si ce mot est assez fort pour qualifier la réalité du moment vécu. Mais il y en a d’autres des bons souvenirs… Je pense à mon but contre Le Havre à domicile il y a quelques années et à la rencontre face à Marseille la saison passée à L’Étrat.
Et un plus douloureux ?
Il y a eu deux souvenirs difficiles. La descente il y a deux ans et la période Covid. Mais je ne dirais pas que ce sont mes pires souvenirs parce que ce sont deux étapes qui m’ont littéralement changée en tant que joueuse.
Quelle coéquipière a particulièrement marqué tes années vertes ?
Là aussi c’est difficile de n’en choisir qu’une ! Mais la première qui me vient à l’esprit, c’est Charlotte Gauvin, un modèle pour moi. Elle m’a montré la voie et m'a laissé les clés de la maison verte à son départ. J’ai essayé d’honorer au maximum ce maillot comme elle me l’avait demandé. Maintenant il va falloir que je passe le relai à une autre mais j’ai déjà mon idée. J’ai aussi beaucoup évolué et appris aux côtés de Morgane Courteille, Chloé Bornes, Aude Moreau, Maéva Clémaron, Candice Gherbi, Gabrielle Lambert…et je pourrais en citer tant d’autres !
Une personne à remercier ?
Déjà, toutes les personnes citées au-dessus et également Morgane Martins qui m'a toujours soutenue et qui a été présente durant toute ma carrière tout comme mes amies d’enfance. Mais aussi Jérôme Bonnet qui m’a fait confiance des U19 jusqu’à la D1. Et puis, mes premiers supporters, je parle évidemment de ma famille, mon père, ma sœur, mon frère et ma belle-sœur, mes oncles et tantes, grands-parents, cousins et cousines. Je remercie la personne qui partage ma vie, elle est un véritable pilier pour moi. Et j’ai évidemment une pensée pour ma mère qui veille sur moi et me montre toujours un peu plus sa présence par des signes que je sais voir.
Rien ne change vis-à-vis de ce club et cet écusson. C’est celui que j’ai dans le cœur et ça ne changera jamais.
Maintenant que tu ne le porteras plus, qu’est-ce que représentera ce maillot pour toi ?
Je le regarderai toujours avec des étoiles dans les yeux. Rien ne change vis-à-vis de ce club et cet écusson. C’est celui que j’ai dans le cœur et ça ne changera jamais.
Pour finir, un mot pour le Peuple Vert ?
Merci infiniment à eux pour tout, leurs messages et leur soutien inconditionnel. J'ai apprécié la proximité avec eux, le fait de pouvoir échanger et partager ces moments-là avec eux. Je souhaite que ce Peuple Vert continue à supporter les filles et j’espère sincèrement que l'on pourra vivre la montée des garçons car c’est ce que méritent aussi les supporters. Ils font partie des personnes que je remercie le plus !
C’est avec une tristesse que l’AS Saint-Étienne a appris cet après-midi la disparition de Bernard Pivot, homme de lettres et grand amoureux des Verts.
Bien que né à Lyon, c’est l’AS Saint-Étienne qui a conquis le cœur de Bernard Pivot. Placé en internat, le jeune Bernard est récompensé de son bon travail par des venues à Geoffroy-Guichard, depuis le Beaujolais où il grandit. Quand les notes sont moins bonnes, c’est à Lyon, que son père ligérien l’emmène. De quoi motiver l'interne, particulièrement doué en français et en histoire.
Bernard Pivot devient un journaliste de renom, puis un écrivain tout aussi habile et un animateur d’émissions fidèle au service public avec Apostrophes (de 1975 à 1990) puis Bouillon de culture (de 1991 à 2001). Il préside également l’académie Goncourt (de 2014 à 2019). Mais avant tout cela, ce passionné de football, de l’Équipe de France et de l’AS Saint-Étienne, couvre notamment quatre Coupes du Monde et intègre le Conseil d’Administration des Verts dans les années 1980, une consécration pour celui qui, depuis l’épopée, suit les aventures de Robert Herbin et des siens, dans les bons comme dans les mauvais moments. Habitué et intime du vestiaire des Verts, il glisse quelques livres pour occuper les joueurs durant les longs déplacements européens. Il écrit en 1980 un ouvrage sur son club, « le Football en Vert » après la première saison de Michel Platini dont il est un admirateur.
Il saisit en 2016, par un aller/retour express depuis Paris jusqu’à l’Étrat, l’occasion d’un diner avec ses idoles de jeunesses : Kees Rijvers, Rachid Mekhloufi, Bernard Lefevre, et bien d’autres joueurs de 1957 pour se joindre à l’anniversaire du premier cité. Habitué du Musée des Verts, il aimait raconter à chacun ses nombreux souvenirs partagés avec son père autour des Verts.
C’est à cet homme simple et brillant que l’ASSE pense ce soir, et à ses proches qu’elle adresse ses plus sincères condoléances.