Ce samedi, les Verts ne tireront pas un bilan de leur première partie de saison. Celle-ci ne sera en effet pas terminée, quatre journées restant encore à jouer. Mais les Verts auront probablement un peu l’impression de jouer le dernier match d’un premier chapitre âpre et difficile où ils auront tout connu. La réception de Rodez, l’ultime avant une Coupe du Monde forçant la Ligue 2 BKT à s’interrompre pendant près d’un mois, relèvera d’une immense importance. Quelques jours après une défaite à Metz, l’ASSE se doit de gagner. Au moins pour passer une fin d’automne un peu moins sombre.
Samedi 12 novembre
15h : AS Saint-Etienne – Rodez AF
19h : Girondins de Bordeaux – Pau FC
FC Sochaux-Montbéliard – SC Bastia
Amiens SC – Quevilly-Rouen
SM Caen – FC Annecy
Grenoble Foot 38 – Dijon FCO
EA Guingamp – Havre AC
Stade Lavallois – Valenciennes FC
Chamois Niortais – Nîmes Olympique
Paris FC – FC Metz
Dix matchs toutes compétitions confondues sans succès. Après un été réussi, Dijon a perdu de la couleur. Conséquence, à l’image des Verts, les Dijonnais se retrouvent en difficulté au classement. "On est dans une situation compliquée. Il faut que tout le monde comprenne que c'est alarmant" a d’ailleurs confié Mickaël Le Bihan à quelques heures d’un déplacement compliqué sur la pelouse d’une équipe en forme, Grenoble.
Justement, à Grenoble, au contraire, tout roule. Depuis le point (heureux) pris dans le Chaudron, les Isérois sont sur une série ultra-positive de cinq succès consécutifs. "Un peu comme Saint-Etienne, ils sont dans la difficulté. Mais j’ai vu leurs matches, ils ne sont pas payés. Ils ont perdu des matches imperdables. Donc il ne faut pas s’attendre de notre côté à jouer le 17e" a précisé Vincent Hognon avant la réception du DFCO. Ses hommes, contrairement à ceux d'Omar Daf, auront tout à gagner ce samedi.
Meilleure attaque, meilleure défense… Le Havre est un leader légitime après 14 journées de Ligue 2 BKT. Ce samedi, sur la pelouse de Guingamp, les hommes de Luka Elsner ont l’opportunité de valider leur place en tête du classement pour le mois qui arrive. Les Havrais sont invaincus depuis le 6 août et une défaite face à Valenciennes.
Handicapés par l'absence de cadres blessés, à l'instar de l'ex-Toulousain, Monégasque et Marseillais Aymen Abdennour, les Ruthénois peinent à exister. S'ils ont récemment tenu en échec le leader havrais (1-1), ils restent, en revanche, sur deux revers essuyés face à Caen (2-0) et Grenoble (0-1). Une défaite qui a incliné Laurent Peyrelade, leur désormais ex-coach, remercié mardi, à tirer la sonnette d'alarme : "Nous avons manqué de jambes, de punch, de percussion dans les trente derniers mètres, de dynamisme, de justesse technique. Nous avons souffert dans tous les domaines. Nous sommes courageux et persévérants mais très limités, trop limités pour espérer tirer notre épingle du jeu dans un championnat deux ou trois fois plus difficile que les saisons précédentes. J'attends plus et mieux." Dès ce samedi dans un Chaudron qui leur a réussi en Coupe de France voici quinze jours ?
Comme le nombre de succès obtenus par les Ruthénois lors des quatorze premières journées de championnat. Le pire bilan cette saison en Ligue 2 BKT. Ces deux victoires, les Aveyronnais les ont engrangées à l'extérieur, à Bastia (2-0) et aux dépens du Paris FC (2-1). Par ailleurs, avec seulement onze buts inscrits, le Rodez Aveyron Football possède l'attaque la moins prolifique de la division avec les Chamois Niortais.
Formé au Nîmes Olympique et passé par la Berrichonne de Châteauroux, cet attaquant athlétique, puissant, doté d'un bon jeu de tête, a, dans une division offensive aveyronnaise en souffrance et en manque cruel de réalisme, trouvé le chemin des filets à trois reprises, cette saison. Trois buts, tous inscrits à l'intérieur de la surface de réparation, face à Metz, Bastia et Annecy. Méfiance donc eu égard aux qualités affichées par Clément Depres.
Sept joueurs du centre de formation sont allés à la rencontre d'équipes de l'école de foot afin d'être sensibilisés au rôle d'arbitre. Ainsi Israël Kinunga Mbala, Pierre Mbemba, Darnell Bile, Abderraouf Guechi, Youssef N'Joya N'Gapout, Béni Seda Mfukumoko et Valentin Depalle ont fait face, durant plus d'une heure, aux difficultés que rencontrent un arbitre central et les arbitres de touche.
D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Dylan Chambost a tapé dans un ballon. Car celui qui taquine aujourd'hui la gonfle avec une belle maîtrise technique et une patte gauche soyeuse, a grandi dans une famille de "footeux". "Mon père, Patrick, qui a évolué au poste de numéro 6 en Honneur du côté de Rumilly, m'a très tôt inculqué les valeurs que notre ville et notre club véhiculent : humilité, travail, persévérance qui ont contribué à l'histoire brillante que l'on sait. Mes deux frangins, Gaëtan et Johann, cinq et sept ans de plus que moi, ont également joué au football. Tout petit, je suis tombé dedans", note Dylan Chambost, dans un large sourire dont il ne se départit que rarement. "Il a toujours eu ce côté bon camarade. Un gamin super. Il est d'ailleurs resté nature, n'a pas pris la grosse tête. Et pour bien le connaître, cela ne m'étonne pas. Question d'éducation, sans doute. Il est resté en contact avec ses petits camarades d'alors dont Kévin, mon fils", confie Manuel Perreira qui fut son premier éducateur à Veauche et qui coache désormais l'Entente Saint-Héand-Saint-Bonnet-les-Oules (D4).
"Il a débuté à l'âge de 6 ans. Je me souviens en U9 les différences qu'il faisait déjà. Il était largement au-dessus. C'était un petit gabarit très habile techniquement, véloce et qui ne lâchait rien. J'ai le souvenir d'un tournoi à Roanne où il avait épaté tout le monde et nous avait permis de l'emporter. On le sentait capable d'aller plus haut. D'autant qu'il était parfaitement encadré, grandissait dans une environnement familial particulièrement sain, entre ses parents et ses frères. De la crème, ses frangins ! Lorsque Dylan a rejoint l'AS Saint-Étienne, c'est toute une famille qui s'est sentie fière. Être repéré et intégrer un club de cette dimension-là, ce n'est quand même pas anodin", remarque Manuel Pereira. Avec justesse et une évidente affection.
Le gap était énorme mais le talent et une inflexible détermination à s'imposer auront été plus forts. À 25 ans, après avoir assisté à son premier match dans le Chaudron en 2003, avoir été ramasseur de balle et porte-drapeau au stade Geoffroy-Guichard, Dylan en perçoit aujourd'hui les dividendes. "J'ai été confronté à une rude concurrence avec Jonathan (Bamba) ou Allan (Saint-Maximin). Soutenu par mes proches, il m'a fallu être patient et résilient. Aujourd'hui, je reviens chez moi sans aigreur et avec la volonté de réaliser de belles choses sous ce maillot qui compte tant pour moi", nous avait confié Dylan en septembre dernier après trois saisons passées dans l'Aube, agrémentées d'une accession en L1 avec Troyes drivé par Laurent Batlles. Il a depuis fait étalage de son bagage technique et notamment sa qualité de passes. Ce qui n'est pas pour surprendre Philippe Guillemet, qui dirigea le centre de formation de l'ASSE.
"Avec Alain Blachon, à L'Étrat, nous avions initié des groupes à horaires aménagés. Dans un premier temps, cela s'adressait aux U14-U15. Puis nous les avons étendus aux U13 ainsi qu'à six U12, surclassés en quelque sorte. Parmi ces derniers, Dylan. Sa petite taille ne constituait pas un handicap. Mobile, agile, il avait su adapter son jeu à sa morphologie. Il faisait déjà montre de réelles qualités : sa vision du jeu, sa faculté à évoluer sous pression, dans les petits espaces, sa patte gauche bien évidemment ainsi qu'un remarquable état d'esprit et une hygiène de vie sans faille. Il n'était que très rarement blessé. Tout juste ai-je en mémoire une finale de Coupe de la Loire en U15 disputée à Veauche face à Firminy. Rattrapé, j'imagine, par l'émotion, il avait été victime d'un pépin musculaire et avait dû sortir. Insensiblement, il a mûri, a gagné en résistance, a appris à enchaîner et à répéter les courses. S'il est venu sur le tard, sa réussite ne m'étonne pas. Lorsque vous êtes sacrés champion de France U13 et U17, avec Lionel Vaillant et Gilles Rodriguez, ce n'est quand même pas le fruit du hasard ! Il a, à ces occasions-là, vécu des moments forts. Et ce n'est pas neutre, croyez-moi...", estime Philippe Guillemet.
Avant de conclure, avec son regard d'expert : "Sa vitesse gestuelle représente quand même un superbe atout !". Un de ceux qui vous permettent de toucher du doigt votre rêve de gosse : fouler la pelouse d'un stade de légende avec un maillot mythique sur le râble.
L'Étoile Sportive de Veauche va bien. Très bien, même. Merci pour elle ! D'autant qu'en dépit d'un nombre de licenciés respectable, voire tout simplement remarquable -"nous sommes le premier club de la Loire en termes de licenciés : 603 en l'occurrence"-, rappelle le président Loïc Bazin, l'ESV n'a pas encore atteint, en la matière, son plafond de verre ! "Nous allons en effet développer le football féminin avec le concours précieux et l'expertise de Julie Morel passée par l'ASSE."
Les passerelles entre les deux clubs, bien qu'ils ne soient pas partenaires, sont cependant fécondes et nombreuses. Et ont, ces dernières saisons, mis tout particulièrement en lumière l'ESV grâce à l'éclosion au sein de la maison verte de quatre joueurs issus de la cité des Verriers. De Dylan Chambost à Louis Mouton en passant par Baptiste Gabard et Étienne Green, ils sont désormais quatre à avoir paraphé un contrat professionnel à l'ASSE après avoir effectué leurs premiers pas de footballeurs à Veauche. "Vous imaginez la fierté qui est la nôtre. Nous en sommes légitimement heureux d'autant qu'il s'agit de bons gamins, bien élevés, très respectueux, venant parfois animer des séances. Ceci étant, ils ne nous doivent rien. Ils sont partis tôt. Tout juste leur avons-nous mis en quelque sorte le pied à l'étrier. S'ils en sont là aujourd'hui, s'ils ont atteint ce but ultime, ils ne le doivent qu'à eux-mêmes, à leur talent et aux efforts et sacrifices qu'ils ont consentis, à leur environnement familial."
Des familles très présentes à leurs côtés. "Leurs parents sont ou ont été impliqués dans la vie du club. En tant qu'éducateurs, bénévoles, joueurs à l'instar, par exemple, du papa de Dylan. Nicolas Mouton, le père de Louis et de Jules, qui évolue en U19 Nationaux, est par ailleurs vice-président de l'Étoile", un club qui s'enorgueillit d'engager une équipe en Ligue des U14 aux U20 et de "ne pas donner de primes à nos équipiers premiers en R2", précise le président Bazin. "Nous avons vocation à inculquer des valeurs. C'est l'un de nos rôles, un credo chez nous."
Indéniablement, l'Étoile va bien. Très bien, même. Et, après avoir vu éclore Robert Salen dans les années 60, brille de mille feux grâce à cette épatante bande des 4. Un bilan tout bonnement remarquable pour un club bientôt centenaire - il le fêtera en 2023 - plus vert que jamais. "En 2013, pour nos 90 ans, le président Roland Romeyer nous avait fait l'honneur de sa présence", conclut Loïc Bazin œuvrant sans relâche, avec toute son équipe, autour des installations du stade Irénée Laurent.
Promus en D1, les Verts peinent légitimement à trouver le tempo idéal, la bonne formule, le juste équilibre. "Il n'y a rien d'anormal à cela. Il nous faut travailler, travailler encore et être patients ", juge le président André Laurent, renouvelant sa confiance à Henryk Kasperczak, tout en envisageant de lui adjoindre les services de l'enfant de Terrenoire aux 410 matches sous la mythique tunique verte, le regretté Gérard Farison, sondé et courtisé avec insistance.
Bien que flirtant dangereusement avec la zone de relégation, les Stéphanois n'entendent pas galvauder la Coupe de France. Ils alignent l'équipe-type du moment et s'attendent à "être bougés" par une formation ruthénoise, certes en D3 mais demeurant sur un succès probant à Grenoble et portée par un certain Frédéric Hantz.
L'entame est forézienne et se concrétise par l'ouverture du score signée Jean-François Daniel, auteur d'un enchaînement poitrine-frappe croisée instantanée, de grande qualité. Le petit milieu de terrain ligérien offrira ainsi à l'ASSE son billet pour les seizièmes de finale avant de quitter le terrain, victime d'une fracture du péroné, suite à un contact avec Régis Brouard, l'actuel entraîneur bastiais. Ce sera là l'ultime match du natif de Roquebrune-Cap-Martin sous les couleurs vertes.
Sans briller mais avec sérieux, l'ASSE, bien organisée autour du Bulgare Georgi Dimitrov et pouvant compter sur un Jean Castaneda veillant au grain, se sortira donc du piège tendu par les Aveyronnais et retrouvera le sourire. Joie de courte durée cependant : l'ASSE, dans la foulée, s'inclinera en effet face au Brest de Paul Le Guen, Patrick Colleter, Vincent Guérin, Gérard Buscher et du Brésilien Julio César (1-0) avant de buter sur Martigues en seizièmes, battue au retour (2-0) après l'avoir emporté à domicile (1-0) grâce à un but inscrit par Lionel David.
Les Verts, toutefois, parviendront à réaliser leur objectif : le maintien en D1 et recevront une excellente nouvelle sous la forme d'un engagement XXL d'Yves Guichard et de la société Casino, le plus élevé jamais atteint à ce jour dans l'Hexagone : 10 millions de Francs.
22 mars 1987
À Albi (Stade Maurice-Rigaud), AS Saint-Étienne (D1) bat Rodez Aveyron Football (D3) : 1-0 (1-0).
Arbitre : Daniel Soulerot ; 8 581 spectateurs.
But pour Saint-Étienne : Daniel (14e).
Rodez. Geniez - Bobek, Vayrou, J.-L. Pasturel, Guitard - Cros (cap.), Espitalier (Brouard, 53e), Brouard, Hantz, Bralley - Chollier, Pradier (Combes, 67e). Entraîneur : Michel Poisson.
ASSE. Castaneda (cap.) - E. Clavelloux, Primard, Dimitrov, Gros - Peycelon, Françoise, Daniel (Musquère, 85e), Ribar - Bénédet, Krimau (Jacques, 62e). Entraîneur : Henryk Kasperczak.
Fils d'immigrés polonais, Georges Bereta, né à Saint-Étienne, n'ignorait rien de la valeur travail. Du respect des traditions et du boulot bien fait. De la belle ouvrage en vérité. Ciselée. Digne d'un orfèvre. Cela ne s'invente pas lorsque l'on porte un tel patronyme, Bereta embrassa la carrière d'armurier avant, de son pied gauche d'une précision diabolique et d'une puissance de feu inouïe, allumer, balle au pied, quelques retentissants coups de pétard. Élu meilleur joueur du championnat de France, deux années consécutivement en 1973 et 1974 par "France Football", la bible du ballon rond, le Stéphanois le plus capé de tous les temps chez les Bleus n'hésitait jamais à faire parler la poudre. En 1972, il avait ainsi offert la victoire aux Tricolores à l'occasion du match inaugural du Parc des Princes face à l'URSS (1-0), un match, on l'imagine aisément, qui n'avait rien d'anodin à ses yeux.
"L'âme de notre équipe", ainsi que le décrivait, admiratif, Christian Sarramagna, eut maintes fois l'occasion de s'illustrer entre centres au cordeau pour Hervé Revelli ou Salif Keita et coups de fusil ayant raison de la vigilance de portiers adversaires n'en pouvant mais, réduits à rendre les armes. Solidement campé sur ses jambes, déterminé à faire mal à son vis-à-vis, il allait encore et encore au combat. Au charbon. Le 6 novembre 1974, il martyrisa ainsi le latéral droit yougoslave de l'Hadjuk Split, Marinko Kurtela, accroché vainement à ses basques. Un duel d'hommes, pas vraiment à fleurets mouchetés, respectant leur maillot, leurs partenaires et leurs adversaires d'un soir. "On s'est livré un beau duel. Il m'a chatouillé les chevilles mais c'est ça, le haut niveau, la coupe d'Europe", confiera Georges Bereta, l'un des artisans de cet exploit qualifié "d'hallucinant" par "L'Équipe". "Taclé, harcelé, ciblé, Bereta a été extraordinaire d'allant, de volonté", jugera "La Dépêche". "N'abdiquant jamais, il a imposé son autorité et gagné le respect de son adversaire." Lequel, en dépit d'une immense frustration et de cette improbable et cuisante défaite (5-1), tiendra à échanger son maillot avec "Beret". Un maillot occupant légitimement une place de choix au Musée des Verts eu égard à cette ébouriffante remontada.
À l'instar de cet objet présenté dans cette rubrique consacrée aux 90 ans du club, le Musée des Verts a pour objectif de diffuser la grande histoire de l'AS Saint-Étienne. Depuis le 20 décembre 2013 et à travers 1 000 autres objets, le Musée incarne la fierté des supporters et les valeurs d'un territoire. À l'intérieur même du Stade Geoffroy-Guichard, venez découvrir cette riche et passionnante saga. Plus d'informations sur museedesverts.fr ou par téléphone au 04 77 92 31 80.
Ce 6 novembre 1974, Yves Triantafilos - Tintin pour les intimes - ne touche pas terre. Il vole, marche sur la lune et envoie les Verts au septième ciel. En apesanteur. Split avait cru, l'espace d'un match aller à sens unique, en ses chances de côtoyer les étoiles. Il se noya, envoyé par le fond. Le retour sur Terre fut difficile ! Le Chaudron était né. Individualités brillantes, climat hostile, arbitrage que l'on qualifiera pudiquement de bienveillant : Split avait toutes les cartes en main pour faire sienne la première levée. Les Yougoslaves abattirent leurs atouts avec ce talent qui collait aux crampons des "Brésiliens de l'Est". Ce 23 octobre 1974, les Stéphanois, de fait, explosèrent en plein vol (4-1). Au menu, pour le moins indigeste : maux de tête et lourd, très lourd handicap à combler. "Rédhibitoire", estimèrent alors nombre d'observateurs bluffés par la bande à Tomislav Ivic, futur coach parisien et marseillais.
L'Hadjuk, sérieuse option en bandoulière, se voyait déjà grimper, d'un pas assuré, dans le quart de la Coupe d'Europe des Clubs Champions. La suffisance , en revanche, n'est jamais, ô grand jamais une carte maîtresse. Elle a même souvent le don de galvaniser et de fédérer votre adversaire du soir autour d'un objectif commun, un challenge improbable à relever. Le retour de bâton était en marche pour des visiteurs "suffisants et tenaillés par la peur", dixit leur président. Split l'apprit donc à ses dépens, éparpillé façon puzzle, ce 6 novembre 1974 par les hommes de Robert Herbin réalisant là l'un de ces renversements dont ils feront bientôt leur marque de fabrique. Avec dans le rôle du héros de cette folle soirée à jamais gravée dans les mémoires, Yves Triantafilos, natif de Sail-sous-Couzan comme un certain Aimé Jacquet. Entré en jeu à la 79e minute, buteur sur l'un de ses premiers ballons à la 82e. "J'ai hérité d'un ballon a priori anodin qui traînait aux abords de la surface de réparation. J'ai pris ma chance. Tout simplement. Cette frappe croisée à ras de terre nous a permis d'arracher la prolongation" , se souvient "le Grec". "Nous revenions de loin car il faut bien l'avouer, plus grand monde ne croyait en nous lorsque Split a égalisé à 1 partout. Heureusement, nous avions aussitôt repris l'avantage sur l'engagement".
Les cheminées environnantes crachaient le feu. L'exploit était là. À portée d'âme. "Le physique, nous en étions convaincus, ferait la différence. Athlétiquement, avec Robby (Herbin), nous étions prêts". A aller au charbon, à se sublimer et à remporter, de haute lutte, une bataille de titans dans un Chaudron incandescent, porté ce soir-là sur les fonts baptismaux par une presse tout bonnement conquise par de telles envolées et cette communion unique et magique. "Jean-Michel (Larqué) et Georges (Bereta), tireurs patentés des coups-francs, étaient exténués. Georges m'a dit : il est pour toi, prends ta chance. Il m'a glissé le ballon. J'ai transpercé le mur et battu le gardien yougoslave sur la droite. Tout le monde m'a sauté dessus. Le stade a explosé. Mais lorsque vous êtes dans l'action, vous ne vous en rendez pas forcément compte. Ce cinquième but était celui de la délivrance. J'étais le sauveur. Mais il restait un gros quart d'heure à jouer. Il nous fallait, ne pas tout gâcher et céder à l'euphorie", se remémore Tintin. "Ce surnom me vient de mon père prénommé Constantin", confie-t-il. Oui vraiment, ce soir de novembre 74, Triantafilos aura tutoyé les étoiles et propulsé le peuple vert au septième ciel.
6 novembre 1974
À Saint-Étienne (Stade Geoffroy-Guichard), AS Saint-Étienne bat Hadjuk Split : 5-1 (a.p.), mi-temps : 1-0.
Arbitre : John Paterson (Écosse); 26 381 spectateurs.
Buts pour Saint-Étienne : Larqué (36e), Bathenay (61e), Bereta (71, s.p.), Triantafilos (82e, 104e).
But pour Split : Jovanic (60e).
Avertissement à Saint-Étienne : Janvion (39e).
Avertissement à Split : Boljat (44e).
ASSE. Curkovic - Repellini (Triantafilos, 79e) , Lopez, Piazza, Janvion (Santini, 81e) - Bathenay, Larqué, Synaeghel - P. Revelli, H. Revelli, Bereta (cap.). Entraîneur : Robert Herbin.
Hadjuk Split. Meskovic - Kurtela, Buljan, Dzoni, Rozsic - Muzinic, Boljat, Jovanic (Luketin, 81e) - Jerkovic, Zungul (Salov, 105e), Surjak. Entraîneur : Tomislav Ivic.
Cadre de l'effectif stéphanois, Tanya Romanenko, riche d'une forte expérience au plus haut niveau national comme international, se découvre. Entre ambition et confessions touchantes.
Tanya, devenir footballeuse professionnelle était ton rêve depuis petite ?
Je n'ai jamais vraiment pensé à ça. Je voulais surtout pouvoir représenter mon pays en Coupe du Monde, à l'Euro ou dans d'autres grandes compétitions, c'était ça mon rêve ! Je ne pouvais pas imaginer qu'un jour, le football féminin pourrait évoluer comme aujourd’hui. Tout n'est pas encore parfait, mais il commence à bien se développer.
Tu as quitté l'Ukraine à 18 ans pour aller jouer en Russie puis dans plusieurs pays. Pourquoi avoir choisi de partir vivre ta passion à l'étranger ?
Je suis partie jouer en Russie car il y avait un meilleur niveau de jeu. Et c'était mieux payé, il faut le dire aussi. Il y a beaucoup de joueuses de l'équipe nationale ukrainienne qui jouaient ou avaient joué dans des clubs russes et notamment les titulaires donc pour nous, les plus jeunes, ça représentait le plus haut niveau que l'on pouvait trouver autour de l'Ukraine.
Tu es arrivée en France en 2017 à Reims. Après six saisons en rouge et blanc, pourquoi avoir décidé de signer à l'AS Saint-Étienne ?
Premièrement, je voulais changer d'air car ça faisait longtemps que j'étais à Reims. J'avais besoin de nouveauté. Deuxièmement, je voulais pouvoir travailler tout en continuant à jouer au football car je sais que je vais bientôt devoir arrêter ma carrière. Ce n'était pas quelque chose de possible en jouant en D1 Arkema car le niveau est plus élevé donc on a moins de temps en-dehors des terrains. J'ai donc choisi l'ASSE même si, ici aussi, on s’entraîne beaucoup. Ici, je peux donc travailler et jouer au football en même temps ! Mais je ne voulais pas continuer le football sans avoir de réels objectifs donc Saint-Étienne était le bon choix puisque nous visons la remontée en D1 et je pense qu'avec mon expérience au Stade de Reims et en équipe nationale, je peux apporter mon aide.
Les émotions sont toujours différentes mais j'espère que les plus beaux souvenirs sont encore devant moi. J'espère avec les Vertes.
Comment s'est passée ton arrivée au club ?
Bien ! Bien sûr, il a fallu que je m'habitue à la vie ici car dans tous les clubs c'est différent. Au début, je ne connaissais ni le groupe, ni la ville, mais j'ai pris mes marques au fil des jours et maintenant je me sens bien. L'effectif est cool donc je me suis vite intégrée dans l'équipe.
On connaît tous la situation qui touche ton pays, l’Ukraine, actuellement, comment tu vis ça à distance ?
Au tout début, c'était vraiment difficile. Les deux premières semaines ont été horribles, je ne pensais qu'à ça. Je n'arrivais plus à manger et je passais mes journées sur mon téléphone à regarder les chaînes d'information et à appeler mes proches pour savoir comment ils allaient. Après, j'ai compris que malgré ces événements, il fallait que je continue à vivre car je ne pouvais pas abandonner ma vie. J'ai réussi à faire rapatrier la moitié de ma famille en France. Ma mère, ma belle-sœur et mon neveu, qui était âgé de quelques semaines seulement, sont arrivés en avril dernier. Mon père, qui participe à la guerre, et mon frère sont obligés de rester en Ukraine car les hommes ne peuvent pas franchir les frontières. Donc mes émotions sont partagées, je suis contente de savoir qu'une partie de ma famille est loin de tout ça mais je reste inquiète. J'appelle souvent mon père pour savoir comment il va, être sûr qu'il soit en vie.
Est-ce que c'est toujours aussi compliqué aujourd'hui de te concentrer sur tes objectifs sportifs ?
C'est horrible de savoir que l'être humain est capable de s'habituer à tout et n'importe quoi, comme des guerres. Donc au bout de trois ou quatre mois, on s'habitue à la situation même si rien de tout ça n'est normal. Je fais juste en sorte de continuer à vivre. Surtout, j'essaye de moins lire les informations dans les médias parce que plus on lit, plus on comprend que la situation s'aggrave. Les citoyens n'auront pas d'électricité et de chauffage cet hiver, je ne sais pas comment les gens vont survivre. C'est surtout pour eux que j'ai mal au coeur, toutes ces personnes qui n'ont rien demandé et qui doivent faire face à une situation horrible comme celle-ci.
Pour revenir sur un sujet plus positif, quel est le moment qui t'a le plus marqué dans ta carrière ?
Il y en a plusieurs ! J'ai le souvenir d'un match de qualification pour la Coupe du Monde où j'ai marqué le but qui nous a permis de participer aux barrages. Il y avait toute ma famille au stade donc c'était un moment magnifique qui reste gravé dans ma mémoire. Il y a bien sûr la montée en D1 avec le Stade de Reims mais c'était un match un peu particulier. Il y avait beaucoup de monde dans le stade ce jour-là et nous avions perdu mais l'équipe qui était derrière nous au classement avait perdu aussi, nous permettant de monter. Donc c’est un beau souvenir malgré la défaite ! Les buts, globalement, c’est toujours un moment particulier. L'année dernière, j'ai marqué contre Issy-les-Moulineaux à la 90'+2 et ça nous a permis d'arracher le match nul dans les dernières secondes de jeu. Les émotions sont toujours différentes mais j'espère que les plus beaux souvenirs sont encore devant moi. J'espère avec les Vertes.
Pour finir, est-ce que tu as un mot à transmettre aux jeunes filles qui rêvent de devenir footballeuses comme toi ?
J’aimerais leur dire que pour devenir footballeuse et performer dans ce sport, il faut travailler dur et n'écouter personne. C'est à elles de décider si elles deviendront footballeuses professionnelles ou non. Leur travail sera récompensé par le football !
Formé au Centre sportif Robert-Herbin, William Saliba fait partie des 25 joueurs convoqués par Didier Deschamps pour disputer la Coupe du Monde 2022 au Qatar avec l’Équipe de France. Le défenseur central qui brille désormais en Premier League sous les couleurs d’Arsenal représentera la formation stéphanoise à l’occasion de la plus prestigieuse des compétitions. Bravo et bonne chance Wilo ! Félicitations aux autres anciens de la maison Verte, également convoqués avec leur pays respectif : Jordan Veretout (France) et Pape Abou Cissé (Sénégal).
Tout va bien pour les Vertes de Laurent Mortel ! Après huit journées, les Amazones peuvent se vanter d'un sans-faute avec autant de succès que de matchs disputés. Désormais seules en tête de leur championnat, les coéquipières d'Élise Legrout, au repos ce week-end, retrouveront la D2 Féminine dans quinze jours, sur la pelouse de Thonon, le 26 novembre. Elles vous donneront ensuite rendez-vous le 4 décembre, à domicile, pour un match important face à Montauban. Venez encourager les Vertes, car la route est encore longue !
Après deux mois de préparation, les Stéphanois vont enfin découvrir le championnat de Division 1. Pour leur 1ère journée dans l'élite du Foot-Fauteuil français, les Verts de Pascal Brousmiche se rendent ce samedi à Lyon pour affronter : Vaucresson, Chatenay et l'équipe locale. Allez les Verts !
Champion d'Europe U17 l'été dernier, Ayman Aiki retrouvera prochainement l'Équipe de France. Le jeune attaquant stéphanois est convoqué par Bernard Diomède, sélectionneur U18, pour affronter l'Italie lors d'une double confrontation amicale. Deux rencontres prévues les 17 et 20 novembre à Clairefontaine.